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Un salon du livre pour l’auto-édition, les illustrateurs indépendants et les petites maisons

À La Chaussée-Saint-Victor, la salle du Carroir va connaitre la première édition (23 et 24 mai 2026) d’un salon d’un nouveau genre. Autour d’une association au nom poétique – Nos Petits Mondes Sauvages – deux jeunes professionnelles du livre, Chérine Machado et Michelle Foussard, ont décidé de créer un événement à leur image : un salon du livre illustré et pour les nouveaux talents qui revendique l’auto-édition, l’indépendance et les trajectoires atypiques comme une force, et non comme un défaut à dissimuler.

Au cœur de leur démarche, il y a d’abord un constat répété, presque usant : la difficulté, pour les auteurs auto-édités, les illustrateurs indépendants et les petites maisons, à exister sur les salons du livre classiques. À force de mails restés sans réponse, de stands inaccessibles et de rencontres calibrées au chronomètre, l’idée d’un autre type de salon a fini par s’imposer.

salon du livre

Avant le salon, il y a donc l’association. Nos Petits Mondes Sauvages s’est construite avec cette impression d’être perpétuellement « à côté » des grands circuits, en marge des programmations officielles. C’est pourquoi Chérine Machado – autrice et illustratrice – et Michelle Foussard – éditrice indépendante – ont choisi de créer un salon qui, dès le départ, pose comme principe d’accueillir celles et ceux qui n’entrent pas dans les cases habituelles.

L’objectif n’est pas seulement d’installer des stands, mais de favoriser les croisements : permettre à des auteurs sans illustrateur de rencontrer ceux qui dessinent, offrir à des éditrices indépendantes la possibilité de présenter leurs services à celles et ceux qui hésitent encore à se lancer.

Le salon est pensé comme un espace où des projets peuvent naître sur place. Une autrice qui cherche quelqu’un pour l’accompagner jusqu’à l’impression, une illustratrice qui rêve de trouver un texte à mettre en images, une petite structure éditoriale prête à suivre un manuscrit de bout en bout… tout l’événement repose sur cette promesse : que les personnes qui travaillent déjà, souvent isolées, puissent enfin se voir, se parler, se projeter ensemble.

Le titre du salon pourrait prêter à confusion : Salon du Livre Illustré et Jeunes Talents. Mais ici « Jeunes talents » ne désigne pas l’âge, mais le rapport au parcours éditorial. L’ensemble de la programmation se veut ouvert, sans barrière d’âge ni de trajectoire.

Une première édition sans subventions mais ambitieuse

Pour cette première édition, pas de subventions, pas de gros budget d’invitation d’auteurs, ni de prise en charge systématique. L’entrée sera gratuite jusqu’à 12 ans, un tarif de 5 € permettra au public de venir rencontrer auteurs, illustrateurs, éditeurs et créateurs, de découvrir des livres, des illustrations, des objets autour du livre, un tarif « professionnel » à 8,50 € sera proposé aux visiteurs qui viennent présenter des projets et participer aux temps de rencontres ciblés. Pour les exposants, le tarif annoncé est de 120 € TTC pour deux mètres linéaires sur les deux jours. De quoi couvrir les frais d’organisation, sans chercher à dégager de profits considérables. L’événement fonctionne sur une logique artisanale et associative, où l’on cherche d’abord à rendre possible ce qui n’existe pas encore. Des concours marqueront le salon, dont le concours Étoile filante, qui permettra à un projet d’être accompagné jusqu’à l’édition.

C’est Michelle Foussard qui prendra elle-même en charge cet accompagnement, comme elle le fait déjà pour ses clients : correction, découpage, maquette, préparation des fichiers, relation avec l’imprimeur, vérification des épreuves… tout ce que fait un éditeur, mais dans un cadre où le projet reste pleinement la propriété de son auteur ou autrice.

Là encore, l’idée est de lever les barrières techniques qui découragent souvent ceux qui ont un texte ou un univers graphique, mais se sentent écrasés par les étapes administratives, typographiques, graphiques et techniques.

Une autre voie

Le salon s’inscrit aussi dans une réflexion plus large sur les chemins qui mènent à l’édition. L’auto-édition ne doit plus être perçue comme le refuge de ceux qui n’auraient pas été « assez bons » pour les maisons traditionnelles, mais comme une voie choisie par des auteurs qui veulent garder la main sur leur sujet, leur texte, la forme de leur livre. Les deux jeunes femmes rappellent aussi que de nombreux auteurs, passés par l’édition classique, reviennent ensuite vers l’auto-édition pour retrouver cette liberté : éviter les coupes imposées, la réécriture de certains passages, les ajustements dictés par une ligne éditoriale trop étroite. Le salon veut justement éclairer ces zones grises : permettre aux créateurs de comprendre les différences entre les modèles, de poser des questions à des professionnels, d’éviter les pièges et d’identifier les interlocuteurs fiables.

Un salon à portée nationale

Dans cette idée, l’événement ne se limitera pas à des stands alignés. Chérine Machado insiste sur le fait que les exposants ne seront pas cantonnés au rôle de simples vendeurs derrière leur table. Chaque exposant est invité à “faire vivre” le salon : proposer un atelier, une mini-conférence, une présentation de court-métrage, une animation en lien avec son univers. Parmi les pistes déjà évoquées, on trouve des ateliers de marque-pages, des expériences de livres végétalisés, des créateurs de figurines, un court-métrage animé, une possible conférence sur le TDAH autour d’un livre qui aborde ce thème, ainsi qu’une rencontre autour de l’animation.

Même si l’événement se tient à La Chaussée-Saint-Victor, le projet dépasse largement le cadre strictement local. Les candidatures viennent déjà d’ailleurs. Le salon est parrainé par Alexis Da Silva (maison d’édition Nuage Blanc).


Chérine & Michelle : une rencontre née d’une faute de typographie

Si le salon existe aujourd’hui, c’est aussi parce qu’il est le prolongement naturel d’une rencontre professionnelle qui a pris des allures de évidence. Chérine Machado raconte qu’au départ, elle dessinait, elle écrivait « au culot », avec l’envie de faire un livre mais des barrières partout : contact avec les imprimeurs, correction, mise en page, démarches administratives. Sur TikTok, Michelle tombe sur son ouvrage… et repère une faute. Plutôt que de juger de loin, elle prend contact, propose son aide bénévolement, alors même qu’une cagnotte Ulule est déjà lancée. Elle participe, s’investit dans le projet, y croit visiblement autant que l’autrice. Chérine se souvient d’une phrase de Michelle : « J’aime ce que tu fais et je veux que ça existe pour de vrai. »

Chérine Machado

Cette complémentarité – l’une autrice-illustratrice, l’autre éditrice, toutes deux passionnées – est à l’origine directe du salon. Il fallait un événement qui permette à d’autres de vivre ce qu’elles ont vécu : croiser la bonne personne au bon moment, débloquer un projet, faire naître un livre. Pour Chérine et Michelle, le pari est là : que celles et ceux qui viendront s’y retrouvent comme elles se sont trouvées, un jour, au détour d’un message et d’une faute repérée. Qu’un salon puisse, à son tour, faire naître d’autres « petits mondes sauvages ».

Pour en savoir plus et s’inscrire : nos-petits-mondes-sauvages-41.odoo.com


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