Le Groupe BPCE, 2e groupe bancaire en France, a publié une étude détaillée sur les défaillances d’entreprises dans le pays pour le deuxième trimestre 2024. Elle met en lumière une augmentation significative des défaillances d’entreprises, particulièrement parmi les PME-ETI (Petites et Moyennes Entreprises et Entreprises de Taille Intermédiaire).
En 2024, l’environnement économique pour les entreprises françaises montre des signes de stabilisation. La croissance de l’emploi salarié est notable avec une augmentation de 185 000 emplois au premier trimestre 2024. Le pouvoir d’achat des ménages a également rebondi, grâce à une inflation réduite à 2,1 % en juin 2024, comparé à 4,5 % en juin 2023. Cependant, la croissance du PIB reste modérée à 1,2 %, et l’inflation dans les services exerce une pression sur les marges des entreprises.
Les PME doivent composer avec des marges plus faibles et une consolidation financière continue, dans un contexte où leurs perspectives d’activité et de trésorerie restent limitées. Malgré un remboursement significatif des prêts garantis par l’État (PGE), la fragilité de certains secteurs et le retour à des pratiques de recouvrement plus strictes par l’Urssaf ajoutent des défis supplémentaires.
Trajectoire des défaillances d’entreprises
Les défaillances d’entreprises ont considérablement augmenté, atteignant 16 405 cas au deuxième trimestre 2024, ce qui représente une hausse de 28 % par rapport à 2019 (l’avant Covid). Sur les 12 derniers mois, le nombre total de défaillances s’élève à 62 844, soit une augmentation de 21 % par rapport à 2019.
Analyse des données
- PME-ETI : Les défaillances parmi les PME-ETI sont 56 % au-dessus du niveau de 2019, avec près de 5 300 défaillances observées entre le troisième trimestre 2023 et le deuxième trimestre 2024.
- TPE : Les Très Petites Entreprises (3 à 9 salariés) ont connu une augmentation de 30 % des défaillances par rapport à 2019.
- Microentreprises : Les microentreprises (0 à 2 salariés) ont vu leurs défaillances augmenter de 16 % sur la même période.
Impact économique
Les défaillances d’entreprises menacent 264 000 emplois, un chiffre élevé représentant une augmentation de 40 % par rapport à 2019. L’impact économique est significatif, affectant non seulement l’emploi mais aussi la valeur économique globale, les créances, le capital, et les interactions interentreprises.
Disparités régionales et sectorielles
Certaines régions sont plus touchés que d’autres, en l’occurrence globalement les plus dynamiques. Les territoires moins dynamiques sont moins impactés.
- Régions vulnérables : Le quart Sud-Ouest (Midi-Pyrénées, Aquitaine, Poitou-Charentes), Rhône-Alpes, et la Martinique.
- Régions moins touchées : Lorraine, Limousin, La Réunion.
- Secteurs en difficulté : Activités financières et d’assurance, transport routier de marchandises, immobilier, et certaines activités scientifiques et techniques.
- Secteurs résilients : Santé, enseignement, activités récréatives, industrie (hors agroalimentaire), et transports non routiers.
Les experts de l’Observatoire BPCE prévoient que 2024 pourrait enregistrer le nombre de défaillances le plus élevé des 15 dernières années, avec une estimation de 65 000 cas. Les petites entités pourraient connaître une accélération des défaillances, tandis que les PME-ETI devraient voir une stabilisation, mais à des niveaux élevés.
