La CIIVISE a 82 préconisations pour lutter contre les violences sexuelles faites aux enfants

La Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles Faites aux Enfants (CIIVISE), en proie à une incertitude quant à son avenir, a franchi un pas décisif ce vendredi en publiant 82 préconisations pour renforcer la lutte contre les violences sexuelles envers les enfants. Ces recommandations interviennent dans un contexte où, selon le gouvernement, un enfant est victime de ces violences toutes les trois minutes en France.
Repérage systématique des enfants victimes
Parmi les propositions phares, la CIIVISE insiste sur l’importance d’un repérage proactif des enfants vulnérables. Cela comprend la mise en place d’un « entretien individuel annuel d’évaluation du bien-être de l’enfant et de dépistage des violences », ainsi que l’intégration de ce repérage dans les consultations de mineures pour IVG et suite à des tentatives de suicide. La Commission souligne également la nécessité de former tous les professionnels à cette approche et de les protéger juridiquement lorsqu’ils signalent des soupçons de violences.
Traitement judiciaire plus rigoureux
Dans le domaine juridique, la CIIVISE recommande l’extension de la notion d’inceste aux cousins et cousines et plaide pour l’imprescriptibilité des viols sur enfants, suivant l’exemple de pays comme la Suède ou le Canada. La Commission propose également la création d’une Ordonnance de Sûreté de l’Enfant pour agir rapidement en cas d’inceste parental et suggère un renforcement des moyens de l’Office Mineurs de la police judiciaire, notamment contre la cyber-pédocriminalité.
Réparation et soins spécialisés
La CIIVISE insiste sur la nécessité de garantir aux victimes un parcours de soins spécialisés pour le psychotraumatisme, pris en charge par la solidarité nationale. Elle préconise aussi une indemnisation adéquate des victimes en tenant compte de toutes les conséquences sur leur vie.
Prévention et sensibilisation
En matière de prévention, la Commission recommande de renforcer les moyens des services spécialisés pour le suivi des agresseurs et l’efficacité du fichier des agresseurs sexuels. Elle suggère également l’implémentation d’éducation à la vie sexuelle et affective dans les écoles.
En dépit de son avenir incertain, la CIIVISE espère que ces préconisations seront mises en œuvre pour mieux protéger les enfants contre les violences sexuelles et soutenir les victimes. La Commission appelle également à une prise de conscience collective et à un engagement de toute la société dans cette lutte.