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La FSU, la CGT et Solidaires ont vu « mépris et propagande » lors de la visite du ministre

A l’invitation de la députée Loir-et-Chérienne Mathilde Desjonquères, Stanislas Guerini, le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, a effectué un déplacement à Cheverny, vendredi dernier, le 17 mai 2024, dans le cadre d’une initiative pour promouvoir sa réforme visant à rendre la fonction publique plus attractive. Durant cet événement, il a rencontré une centaine de fonctionnaires pour discuter des changements proposés, qui incluent la flexibilité, l’attractivité, la valorisation des compétences, l’évolution des carrières, la suppression des catégories et la possibilité de licenciement.

Le ministre a voulu défendre son projet pendant deux heures face à des fonctionnaires engagés et a expliqué que ces changements étaient nécessaires pour rendre le système plus efficace. Cependant, les réactions étaient mitigées. Et les syndicats courroucés. « Ce type de rencontre relève d’un plan de communication dont les possibles mesures sont déjà dénoncées nationalement. Pour preuve, l’annonce de cette visite le mardi pour le vendredi matin ne laissait pas le temps de préparer un réel débat éclairé, surtout sur le contenu d’un projet de loi pas encore publié. Ce manque total de considération pour les usagers, usagères et les fonctionnaires ne doit laisser aucun doute sur les finalités réelles des annonces et nos organisations se préparent d’ores et déjà à une réaction d’ampleur face à la cette tentative d’anéantissement des garanties apportées par une Fonction Publique telle qu’elle a été construite depuis 1983. À l’origine de cette visite, aucune rencontre n’était prévue avec les organisations syndicales représentatives départementales ès qualité. Cette façon de faire est inacceptable et relève d’un profond mépris à l’égard de la démocratie sociale. À force d’argumentation, la CGT, la FSU et Solidaires ont obtenu un temps d’échange d’une quarantaine de minutes avec une conseillère du cabinet du ministre », dénoncent ces trois syndicats. Effectivement, le ministre a été confronté à un comité d’accueil formé par des syndicalistes de la CGT et de la FSU, qui n’étaient pas invités à la réunion et qui ont exprimé leur frustration lors d’une rencontre avec la cheffe de cabinet du ministre.

« En axant son discours sur le mérite qui ne serait pas assez reconnu, ou sur la prétendue faiblesse du nombre de licenciements, il ne fait que renforcer l’idée reçue et sans fondement selon laquelle les fonctionnaires seraient des privilégié·es, soulignent les trois syndicats. Ce type de discours est totalement démagogique et populiste. Pour nos organisations syndicales, le recrutement par concours est une protection contre les pressions politiques et reste la seule garantie à l’égalité d’accès à la Fonction Publique. […] À l’heure où les tensions sont de plus en plus fortes dans notre société, où les crises sont récurrentes, à l’heure où l’adaptation et la lutte contre le réchauffement climatique imposera des politiques d’intérêt général, il faudra une Fonction Publique forte, indépendante, à l’abri des pressions de toute sortes. »

Parmi les mesures phares de cette réforme, on trouve la création d’un nouveau corps commun d’administrateurs de l’État, destiné à unifier les parcours professionnels et à promouvoir une progression de carrière basée sur l’évaluation des compétences. Cette réforme introduit également un nouveau dispositif de rémunération, qui prend en compte la performance individuelle et la prise de responsabilités, et une rénovation des concours d’entrée pour valoriser les aptitudes diverses des candidats​. Stanislas Guerini a également mis l’accent sur l’amélioration des conditions de travail et des rémunérations pour renforcer l’attractivité de la fonction publique. Il a annoncé des négociations annuelles obligatoires pour les rémunérations dans le secteur public, inspirées de pratiques du secteur privé.

Les tensions montent autour des propositions de réforme de la fonction publique. Quatre des huit syndicats de fonctionnaires ont annoncé un boycott d’une réunion de préparation prévue pour le mardi prochain, le 21 mai. Ils expriment de sérieuses préoccupations, alertant sur des « conséquences désastreuses ».

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