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La pilosité féminine comme acte féministe

La question du poil féminin est devenue un sujet important dans la lutte féministe. Aujourd’hui, les plateformes permettent de diffuser des messages féministes qui remettent en question les normes de l’épilation. Ainsi, en début d’année le « Januhairy », un mouvement annuel qui encourage les femmes à embrasser leur pilosité naturelle en ne se rasant pas pendant le mois de janvier, a refait parler de lui. Ce mouvement vise à promouvoir une réflexion sur les normes de beauté et les attentes sociétales en matière de pilosité féminine, encourageant les participantes à réfléchir à pourquoi et pour qui elles se rasent ou s’épilent. On a vu, par exemple, des vidéos de femmes teignant leurs poils en rose ou partageant des photos d’elles avec des poils naturels sur internet visent à changer la perception du poil féminin et à promouvoir le choix individuel sans pression sociale. Cette démarche s’inscrit dans une volonté plus large d’émancipation du corps féminin et de lutte contre les diktats de beauté​.

La question de la pilosité féminine est abordée sous différents angles par le féminisme, en explorant la relation entre le corps et le soi, comme décrit par Simone De Beauvoir. Elle mettait en garde contre l’interprétation des données biologiques comme déterminantes des caractéristiques individuelles ou de la vie sociale, affirmant que la biologie ne fixe pas le destin, mais que les significations attribuées à notre matérialité sont influencées par le contexte culturel et social. Ce cadre théorique invite à une réflexion sur la manière dont les normes de pilosité féminine sont socialement construites et vécues​​.

La pratique de l’épilation féminine, ainsi que la réflexion sur la pilosité en général, trouve ses racines dans une histoire longue et complexe (lire ici), influencée par des normes culturelles, sociales et esthétiques. Historiquement, la pilosité a souvent été associée à des connotations variées selon le sexe. Pour les femmes, une peau lisse sans poils est devenue un idéal de beauté, particulièrement accentué au XXe siècle. L’introduction de l’épilation comme norme pour les femmes peut être attribuée à plusieurs facteurs, dont les influences de la mode, la publicité, et les médias, qui ont promu l’idée qu’une peau lisse était plus désirable et féminine. Au fil du temps, cette pratique est devenue tellement intégrée qu’elle a été perçue comme une nécessité plutôt que comme un choix.

Le mouvement féministe contemporain remet en question ces normes, en soulignant comment elles reflètent et renforcent les attentes sexistes et les standards de beauté inatteignables. Le hashtag #noshave et d’autres initiatives similaires cherchent à déstigmatiser la pilosité féminine, à promouvoir l’autonomie corporelle et à remettre en question qui bénéficie réellement de ces normes de beauté. En encourageant les femmes (et les hommes) à embrasser leur pilosité naturelle, ces mouvements visent à élargir la définition de la beauté et à alléger les pressions esthétiques imposées aux femmes.

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