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La Tour d’Argent de Blois : disparue mais source de légendes

Blois a subi de nombreux bouleversements au fil des siècles. Parmi les éléments disparus de son patrimoine, la Tour d’Argent.

La deuxième guerre mondiale : un tournant destructeur

La seconde guerre mondiale a laissé des cicatrices profondes dans la ville de Blois. Les bombardements des 16, 17 et 18 juin 1940 ont été particulièrement dévastateurs pour la ville basse. Environ six hectares de la ville furent ravagés, poussant à déclarer Blois sinistrée par arrêté le 31 juillet 1940. Des décisions controversées ont été prises lors de la reconstruction, notamment la destruction de plusieurs bâtiments historiques tels que la halle métallique, l’ancienne poissonnerie, et même la Tour d’Argent pour moderniser et réaligner la ville.

Monument et source de légendes

La Tour d’Argent, avant sa destruction, était un emblème de la riche histoire médiévale de Blois. Située rue des Trois-Clefs, cette tour était célèbre pour sa toiture octogonale du XVe siècle. Date à laquelle l’élévation de la tour fut poursuivie à partir de son deuxième étage, avec l’ajout d’un étage supplémentaire construit en pan de bois. Une tourelle en saillie (encorbellement) fut également ajoutée. Par ailleurs, un logis fut construit, doté de fenêtres munies de meneaux prismatiques et surmontées d’arcs en accolade.

Comme nous l’avons vu, malheureusement, la reconstruction d’après-guerre a donc entraîné sa disparition. Ce qui n’empêche pas l’existence d’une légende urbaine. Aujourd’hui, il ne reste aucune trace physique de la Tour d’Argent dans le paysage urbain de Blois. Idem pour le bâtiment attenant à l’angle de la rue. En revanche, l’immeuble en face, avec la pharmacie, a été préservé des bombardements. Selon la rumeur, s’il a survécu en 1940, c’est grâce à la présence d’une statue de la Vierge, visible sous son dais protecteur (voir la photo ci-dessous). D’ailleurs, cette statue est bien plus ancienne que le bâtiment haussmannien sur lequel elle repose encore aujourd’hui.

vierge

Au-delà de son architecture, la Tour d’Argent est enveloppée de mystères et de légendes. Pendant longtemps, on a cru qu’elle avait abrité l’atelier de frappe de la monnaie de Blois. Cependant, des recherches historiques, notamment celle de Henri Chavigny en 1928, ont démenti cette légende. Il est établi que la construction de la Tour est postérieure à l’époque de la monnaie de Blois, qui était en circulation entre le VIIe et le XIIIe siècle. En outre, l’appellation « Tour d’Argent » ne date que du XIXe siècle, et elle est sans fondement historique.

Sources : « Blois d’hier et d’aujourd’hui » de B.Guignard et D.Bénard (Sutton); Archives départementales; Ville de Blois; service régional de l’Inventaire général du patrimoine culturel de la Région Centre-Val de Loire.

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