Le vendredi 13, jour de chance ou de malchance ?
Difficile de rédiger un article léger sur la thématique du vendredi 13 et ses superstitions tant en France ce jour reste encore lié aux attaques terroristes coordonnées à Paris et Saint-Denis, de 2015, qui ont fait 130 morts et plus de 350 blessés. Ces attentats, revendiqués par le groupe État islamique (Daech), avaient été les plus meurtriers sur le sol français depuis la Seconde Guerre mondiale et ont marqué la société française de manière indélébile.
Ceci étant bien précisé, le vendredi 13 est l’une des dates les plus mystérieuses du calendrier, entourée de nombreuses superstitions. Certains le considèrent comme un jour de malchance, tandis que pour d’autres, il porte chance. Cette ambivalence trouve ses racines dans diverses traditions religieuses, historiques et culturelles.
Origines historiques et religieuses
La superstition du vendredi 13 est profondément ancrée dans l’histoire et les traditions chrétiennes. Dans le christianisme, le chiffre 13 est associé à la Cène, le dernier repas de Jésus-Christ avec ses 12 apôtres. Ce repas s’est terminé par la trahison de Judas, le 13e convive, suivie de l’arrestation et de la crucifixion de Jésus le vendredi suivant. Ce lien entre le chiffre 13 et le vendredi renforce l’idée d’un jour néfaste dans la tradition chrétienne.
Le vendredi, jour de la crucifixion de Jésus, est depuis longtemps perçu comme un jour de malheur dans certaines cultures chrétiennes. D’autres événements historiques ont renforcé cette croyance, notamment l’arrestation des Templiers un vendredi 13, en 1307, sur ordre du roi Philippe IV de France, un événement marquant qui a cristallisé l’association de cette date avec la malchance.
En dehors du christianisme, le chiffre 13 est également perçu comme un nombre imparfait dans l’Antiquité gréco-romaine. Alors que le chiffre 12 est associé à l’harmonie et à la perfection (12 dieux de l’Olympe, 12 mois de l’année, 12 travaux d’Hercule), le 13 rompt cet équilibre. Ce décalage aurait contribué à la connotation négative du chiffre 13 dans plusieurs cultures.
Chance ou malchance ?
Malgré ces associations négatives, toutes les cultures ne considèrent pas le vendredi 13 comme un jour de malchance. Par exemple, dans l’ancienne Égypte, le chiffre 13 était synonyme de transformation et de prospérité. Les Mayas, eux aussi, accordaient au 13 une valeur sacrée et magique. En Chine, il est encore aujourd’hui un nombre porte-bonheur. Ces exemples montrent que la perception du 13 dépend largement des croyances culturelles et des traditions locales.
En France, le vendredi 13 a pris une dimension particulière. De nombreux Français voient ce jour comme une opportunité de tenter leur chance, notamment avec des jeux de hasard comme le loto. Selon une étude de la Française des Jeux, plus d’un tiers des Français affirme être davantage enclin à tenter sa chance lors d’un vendredi 13. Les femmes, en particulier, semblent plus disposées à jouer ce jour-là. En 2024, seuls deux vendredis 13 sont prévus : en septembre et en décembre.
Superstition et psychologie
L’impact psychologique du vendredi 13 est également notable. Certaines personnes souffrent de paraskevidékatriaphobie, la peur irrationnelle du vendredi 13. Le terme provient du grec, où « Paraskevi » signifie « vendredi », « decatreis » désigne le chiffre 13, et « phobos » se traduit par « peur ». Cette phobie concerne les personnes qui associent cette date à des malheurs ou des événements néfastes, à tel point qu’elles modifient leur comportement ce jour-là. Cette phobie est liée à la croyance que ce jour peut causer des catastrophes ou des malheurs. Des études ont montré que le vendredi 13 n’entraîne pas statistiquement plus d’accidents ou de malheurs que les autres jours de l’année, ce qui tend à minimiser les croyances associées à ce jour.