L’histoire tumultueuse de la rue du Pont-du-Gast raconte un peu Blois
![rue du Pont-du-Gast à Blois](https://bloiscapitale.com/wp-content/uploads/2023/09/blois-rue-du-pont-du-gast-1900-780x470.jpg)
En plein cœur de Blois, la rue du Pont-du-Gast a vécu une histoire tumultueuse, ponctuée de changements de nom et de transformations urbaines majeures. Sa trajectoire singulière raconte, à sa manière, l’évolution de la ville tout entière. Et elle est toujours dans l’actualité de la cité.
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Dès 1515, la voie était connue comme la « rue par laquelle on va du chastel de Blois au pressouer blanc ». Plus tard, elle fut renommée « rue du pont de pierre » en 1688, puis rue du « Pont du Gard » en 1810, une mutation phonétique de Gast à Gard liée à la popularité de l’aqueduc romain et la perte de sens du mot « Gast ». Ce n’est qu’en 1852 que la dénomination originelle fut rétablie.
Mais d’où vient exactement ce nom de Pont du Gast ?
Pour Bergevin et Dupré (dans Histoire de Blois), il serait issu des « gastes », ces magasins du château situés dans le quartier, suivant les jardins bas. L’Arrou, avant d’être voûté, était jalonné de petits ponts. Peut-être est-ce l’un de ces ponts qui a donné son nom à la rue. Quoi qu’il en soit « il fut un temps où
ce quartier était fort mal habité », soulignent les auteurs.
Dans « Blois, le dictionnaire des noms de rue » de Pascal Nourrisson (CLD éditions), on lit que selon le dictionnaire de la langue française du XVIe siècle, le terme « Gast » évoque la dévastation ou le ravage, suggérant un terrain en friche. En conséquence, le nom pourrait « aussi désigner un lieu qui a été dévasté, endommagé ou ravagé. »
Transformations
La rue du Pont-du-Gast a été témoin de nombreux bouleversements. Interrompue par la construction de la voie ferrée dans les années 1840, elle fut encore coupée en 1967-68 lors du percement de la rue Jean Moulin.
Jusqu’au milieu du XXe siècle, cette rue constituait une artère vitale pour Blois, reliant la ville à Saint-Aubin et Saint-Sulpice. En 1900, elle grouillait de vie. L’école, une épicerie, un coiffeur, l’auberge du Cheval-blanc, et d’autres commerces animaient le côté impair. De l’autre côté, l’épicerie Fournier, précurseur des Docks de Blois, côtoyait maçons, camionneurs, et artisans.
Mais l’après-guerre et ses projets d’urbanisme ont profondément modifié le visage de cette rue emblématique. L’école Victor-Hugo fut remplacée par la rue du père Monsabré en 1954. La rue Jean-Moulin, quant à elle, engloutit une dizaine de maisons en 1967. Bien que ces modifications aient fluidifié le trafic, elles ont créé un vide urbanistique.
Aujourd’hui, une partie de la rue se retrouve impactée par les fouilles et figure au cœur du projet Saint-Vincent. La rue du Pont-du-Gast est censée retrouver un rôle central, éminemment marchand, entre le Château, l’hypercentre et la gare. Chacun.e constatera que la rue du Pont-du-Gast est l’objet de tous les chamboulements quand de grands projets urbains se mettent en branle à Blois.
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