1.2.3... Les informationsDécouvrirMonde

Ce « goulot d’étranglement » qui a failli faire disparaître les Humains

L’Humanité a frôlé l’extinction il y a moins d’un million d’années. Selon une étude publiée dans la revue Science, près de 99% de tous les ancêtres humains auraient été éliminés il y a environ 930.000 ans. Cette étude, basée sur l’analyse de l’ADN des personnes vivantes, indique que les humains ont subi un « goulot d’étranglement », un phénomène où la population diminue drastiquement. Les chercheurs estiment que le nombre d’humains en âge de procréer est tombé sur Terre à environ 1.300 individus, pendant environ 120.000 ans.

Bien que les causes exactes restent incertaines, ce phénomène d’extinction massive est attribué au climat devenant beaucoup plus froid et sec. Dr Yi-Hsuan Pan, co-auteur de l’étude, s’interroge : « Où vivaient ces individus ? Comment ont-ils surmonté ce changement climatique catastrophique ? La sélection naturelle pendant ce « goulot d’étranglement » a-t-elle influencé leur évolution ? »

D’autres scientifiques – bien que reconnaissant la valeur de la recherche – s’interrogent sur la gravité de ce « goulot d’étranglement ». Ainsi, le Professeur Chris Stringer, expert en évolution humaine, souligne qu’il existe des preuves d’occupation humaine pendant cette période, ce qui pourrait remettre en question l’existence même de ce goulot d’étranglement ou suggérer un impact localisé.

Comment ce « goulot d’étranglement » a-t-il été découvert ?

L’histoire de l’humanité a connu d’autres goulots d’étranglement. Les maladies, les catastrophes naturelles et les changements climatiques peuvent tous pousser des espèces au bord de l’extinction.

Le goulot d’étranglement découvert dans cette recherche s’est produit bien avant la migration « hors d’Afrique » de notre espèce, Homo sapiens. La découverte s’appuie sur une méthodologie appelée FitCoal, analysant les génomes de près de 3.200 personnes. En examinant la fusion des gènes, les chercheurs ont pu estimer la diversité de la population à un moment donné.

Que pourrait révéler ce « goulot d’étranglement » ?

Si confirmé, ce goulot d’étranglement pourrait résoudre l’une des plus grandes énigmes de l’évolution humaine. Il se situe au moment où différentes espèces humaines sont supposées être apparues.

Une fusion chromosomique pourrait avoir eu lieu pendant cette période, séparant davantage notre espèce des autres hominidés. Cela pourrait aider à déterminer quand les ancêtres communs de notre espèce, des Néandertaliens et des Denisoviens vivaient.

Cependant, l’identification de l’ancêtre commun reste compliquée, d’autant plus que la période supposée du goulot d’étranglement montre un manque de preuves fossiles.

Le professeur Li Haipeng, co-auteur de l’étude, conclut : « Ces découvertes ne sont que le début. L’objectif est de peindre un tableau plus complet de l’évolution humaine pendant cette transition du Pléistocène précoce au moyen, afin de continuer à démêler le mystère de l’ascendance et de l’évolution humaines précoces. »

Un « goulot d’étranglement » socio-culturel il y a 7000 ans ?

Un autre moment clé de l’évolution humaine est survenu bien plus récemment, il y a environ 7000 ans. Des recherches génétiques ont révélé qu’à cette période, la population masculine a connu une chute drastique. Alors que les femmes se comptaient par milliers, le nombre d’hommes ayant transmis leur ADN au prochain générations était étonnamment faible. Les chercheurs estiment que pendant cette période, pour 17 femmes se reproduisant, il n’y avait qu’un seul homme géniteur.

Les raisons exactes de ce déséquilibre restent matière à débat. Cependant, certaines théories suggèrent que des changements socio-culturels pourraient être la réponse. À cette époque, les sociétés humaines devenaient de plus en plus structurées et hiérarchisées. Il est possible que quelques hommes aient monopolisé les ressources et le pouvoir, et donc eu un accès exclusif à la reproduction, laissant de nombreux autres sans descendance.

Cette période coïncide avec la transition de sociétés de chasseurs-cueilleurs à des sociétés agricoles sédentaires. La sédentarisation et l’agriculture ont conduit à l’accumulation de richesses, et potentiellement à l’émergence de figures masculines dominantes, créant ainsi un goulot d’étranglement pour la diversité génétique masculine.

Ce n’est qu’une des nombreuses énigmes que la science de la génétique continue de dévoiler. Chaque découverte, qu’elle concerne des événements datant d’un million d’années ou de quelques milliers d’années, ajoute une pièce au puzzle complexe de notre histoire évolutive.

Votre annonce sur Blois Capitale

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
Blois Capitale

GRATUIT
VOIR