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Loir-et-Cher : priorités et divergences autour des orientations budgétaires 2025

Le Conseil départemental du Loir-et-Cher s’est réuni ce jeudi 16 janvier 2025. Après avoir évoqué une aide de 10 000 € pour soutenir Mayotte à la suite du passage des cyclones Chido et Dikedeli, Philippe Gouet a rapidement ouvert le débat sur les orientations budgétaires 2025. « Faire mieux avec moins », a-t-il déclaré, résumant ainsi le défi auquel le département fait face dans un contexte de conjoncture économique morose et d’incertitudes politiques nationales.

Un cadre budgétaire délicat et des ressources en déclin

Claire Foucher-Maupetit, vice-présidente en charge des finances, a décrit la situation comme un « chemin de crête fragile mais ambitieux ». Avec un budget total de 451 millions d’euros, dont 68 millions pour l’investissement et 383 millions pour le fonctionnement, le département se trouve confronté à une réalité financière difficile. La capacité de désendettement a doublé en un an pour atteindre 8 ans, et la dette par habitant devrait passer de 355 € en 2024 à 444 € en 2025, bien que ce chiffre reste inférieur à la moyenne nationale de 500 €.

Le point le plus alarmant reste toutefois la chute vertigineuse de l’épargne nette, réduite de 95 % en trois ans. « C’est un chiffre particulièrement préoccupant », a admis Philippe Gouet. « Cette baisse résulte d’un violent effet ciseau entre la diminution de nos recettes, notamment les droits de mutation à titre onéreux (DMTO), et l’augmentation constante des dépenses sociales. »

Maintenir les investissements malgré les contraintes

Malgré ces difficultés, le département a choisi de préserver un niveau d’investissement ambitieux pour 2025. Les priorités incluent la rénovation des collèges (13,6 millions d’euros), les infrastructures routières (un budget de 23,7 millions d’euros sera alloué à leur entretien et à leur modernisation), ou le numérique et l’innovation. Claire Foucher-Maupetit a souligné l’importance de ces choix : « Ces investissements répondent non seulement aux besoins de notre territoire, mais soutiennent également l’économie locale. »

Les solidarités au cœur des tensions

Le volet social a été le principal point de divergence entre la majorité et l’opposition. Michel Contour, intervenant au nom de « Loir&Cher Autrement », a souligné la nécessité de faire des choix mesurés : « Finaliser les projets déjà engagés, aider les communes et veiller à ce que les coupes budgétaires ne touchent pas les plus démunis sont des impératifs. » Avec une réduction de 2,6 millions d’euros du budget des solidarités, Benjamin Vételé, conseiller d’opposition, a exprimé sa profonde inquiétude : « Cette baisse peut sembler modeste, mais elle représente l’équivalent de 341 allocataires du RSA, 712 places en aide sociale à l’enfance, ou encore 100 places en EHPAD. C’est une vision minimaliste de l’action sociale, alors que les besoins de nos concitoyens ne cessent de croître. »

En réponse à l’inquiétude exprimée par Benjamin Vételé, Philippe Gouet a réfuté certaines accusations tout en défendant les choix budgétaires du département. « Contrairement à ce qui a été dit, nous ne touchons pas au nombre de places dans nos EHPAD. Ces orientations budgétaires, bien que prudentes, visent à maintenir un équilibre entre les contraintes budgétaires et les besoins croissants de nos habitants. » Catherine L’Héritier a répondu en défendant les choix budgétaires de la majorité : « Nous faisons de notre mieux pour préserver un équilibre entre les contraintes budgétaires et les besoins de nos habitants. Les investissements dans les infrastructures et les services publics restent prioritaires. »

Face aux critiques de Benjamin Vételé sur certains choix budgétaires, notamment ceux liés aux dépenses liées à l’aérodrome du Breuil, Job41, ou l’agence d’attractivité BeLC, Philippe Gouet a défendu fermement cette structure, bilan en main. « Grâce à l’agence d’attractivité, nous avons accueilli 80 professionnels de santé et 500 familles en deux ans. Ces résultats sont enviés par d’autres départements. » Il a également rappelé que ces initiatives avaient permis de répondre à des besoins cruciaux, notamment dans un contexte où le département fait face à une baisse démographique significative et à une pénurie de professionnels de santé. « L’agence joue un rôle clé dans le développement et l’attractivité de notre territoire, et ses résultats exceptionnels démontrent sa pertinence », a-t-il ajouté, appelant à encourager son travail plutôt qu’à le remettre en question.

De son côté, le centriste Stéphane Baudu a souligné la gravité de la situation financière, insistant sur la nécessité d’une prise de conscience collective face aux défis budgétaires. Il a exprimé des réserves sur la baisse du budget des solidarités, tout en rappelant l’importance de préserver les missions sociales essentielles du département. Il a également plaidé pour une approche plus vertueuse des politiques publiques à travers la mise en place d’un « budget vert », destiné à orienter les actions vers des solutions écologiques et durables. Pour conclure, il a appelé à un optimisme pragmatique, affirmant : « Il faut agir plutôt que gémir. »

Culture et sport : des secteurs à soutenir

Tania André a mis en lumière les difficultés rencontrées par les secteurs culturel et sportif, deux domaines particulièrement touchés depuis la crise sanitaire. « De nombreuses compagnies artistiques n’ont pas survécu, et les associations sportives souffrent également. Ces domaines sont essentiels au bien-être de nos concitoyens et à l’attractivité de notre territoire, notamment pour notre jeunesse. » Elle a salué les efforts du département pour continuer à soutenir ces secteurs, tout en rappelant leur importance dans l’épanouissement des Loir-et-Chériens. Philippe Gouet a repris cet appel, affirmant : « Haut les cœurs ! Continuons de porter des actions positives pour notre territoire. » Pour le Loir-et-Cher, l’enjeu reste de concilier solidarité, attractivité et rigueur financière, tout en répondant aux attentes des habitants.

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