Quels sont les premiers symptômes de la maladie de Parkinson ?
La maladie de Parkinson est causée par la dégénérescence des neurones dopaminergiques dans une région du cerveau appelée la substantia nigra. Cette dégénérescence entraîne une diminution de la production de dopamine, un neurotransmetteur essentiel pour le contrôle des mouvements. Plusieurs facteurs peuvent contribuer à cette dégénérescence, notamment des facteurs génétiques, des facteurs environnementaux comme l’exposition à des toxines, et des processus inflammatoires. L’accumulation anormale de protéines, notamment l’alpha-synucléine, dans les neurones, formant des corps de Lewy, est également un marqueur clé de la maladie.
Quels sont les premiers symptômes de la maladie de Parkinson ?
Les tremblements au repos sont souvent le premier signe visible de la maladie de Parkinson. Ils affectent généralement les membres supérieurs et sont intermittents. Ces tremblements peuvent commencer d’un seul côté du corps avant de se propager. « Il y a trois symptômes principaux : difficultés de mouvement, tremblements et rigidité, explique Pierre Decrocq de l’association France Parkinson 41. Ensuite, il y a une multitude de symptômes qui varient d’un patient à l’autre. Certains patients ont une salivation excessive ou une difficulté à avaler, ce qui entraîne une accumulation de salive. Le visage peut paraître figé et la voix peut diminuer. Il y a une idée reçue selon laquelle la maladie de Parkinson se manifeste principalement par des tremblements, ce qui est inexact. Un tiers des patients ne tremblent pas, mais deux tiers présentent des tremblements. De plus, ce n’est pas uniquement une maladie qui affecte les personnes âgées. Bien qu’elle se déclare rarement à un jeune âge, il y a des diagnostics dès 30 ans, mais l’âge moyen du diagnostic est de 58 ans. »
Akinésie et bradykinésie, ces termes désignent une difficulté à initier les mouvements et une lenteur dans l’exécution de ceux-ci. Les patients peuvent remarquer que leurs mouvements deviennent moins fluides et plus hésitants, notamment lorsqu’ils marchent ou effectuent des tâches fines comme écrire. La micrographie, ou écriture plus petite, est un symptôme typique lié à la bradykinésie.
Une raideur excessive des muscles, appelée hypertonie, peut également être un signe précoce. Cette rigidité peut affecter la posture et rendre les mouvements douloureux et difficiles.
Les symptômes précurseurs
Les troubles de l’humeur comme la dépression et l’anxiété sont courants chez les patients atteints de Parkinson et peuvent survenir bien avant les autres symptômes. Les troubles du sommeil, tels qu’un sommeil agité ou des mouvements brusques pendant les rêves, sont également fréquents. Ces troubles peuvent précéder les symptômes moteurs de plusieurs années. L’anosmie, ou perte de l’odorat, est un symptôme non moteur fréquent qui peut apparaître des années avant les symptômes moteurs. Les patients peuvent remarquer qu’ils ne perçoivent plus certaines odeurs fortes ou familières. « Ces signes sont difficiles à détecter et peuvent être précurseurs de la maladie, observe Pierre Decrocq. Il y a des signes précurseurs qui peuvent apparaître environ dix ans avant le diagnostic, comme un changement dans le sens de l’odorat. »
Et il témoigne : « Dans mon cas, en tant qu’informaticien, je travaillais constamment sur l’ordinateur et j’ai commencé à ressentir des douleurs dans l’avant-bras et des difficultés à contrôler la souris, parfois cliquant aléatoirement. Après plusieurs tests par mon médecin généraliste, il m’a conseillé de consulter un neurologue. En février 2016, le neurologue a confirmé le diagnostic après des tests incroyablement simples mais révélateurs. Il m’a observé marcher dans la pièce et a noté que je ne balançais pas le bras droit normalement, ce qui est un symptôme révélateur. Il m’a demandé de faire les marionnettes, et il me dit : ‘c’est plus lent de la main droite »… Il a également noté une diminution de la mobilité des doigts, en particulier le pouce, et m’a diagnostiqué avec la maladie de Parkinson. Un ami avait été diagnostiqué un an auparavant, ce qui m’avait quelque peu préparé. Mon neurologue m’a rassuré en m’informant des traitements disponibles et m’a assuré que dans 20 ans, je serais toujours en mesure de vivre normalement. Mais, cela n’évolue pas à la même vitesse pour tout le monde. Aujourd’hui, je prends davantage de médicaments pour masquer les symptômes, car il n’existe pas de traitement curatif pour arrêter ou guérir la maladie. La perte de neurones continue lentement. Mais le corps est une belle machine. Un aspect positif est que le corps humain peut compenser et masquer la maladie jusqu’à ce que 80 % des neurones dopaminergiques soient perdus, ce qui est remarquable. »