Sectorisation des collèges : un appel à rassemblement est lancé pour ce lundi

La communauté éducative ne reste pas de marbre face aux potentiels changements annoncés par le Conseil Départemental de Loir-et-Cher. Un appel à rassemblement est lancé pour ce lundi 13 novembre à 17h30 devant la préfecture pour défendre le maintien des collèges, la sectorisation équitable et l’éducation prioritaire.
L’annonce du Conseil Départemental de Loir-et-Cher sur la réorganisation des collèges du département a suscité un vif émoi chez certains enseignants, parents et élèves. Les rumeurs de fermeture du collège Rabelais en 2025 et de modification de la carte scolaire dans le but de renforcer la mixité sociale ont mené à une réaction concertée des principaux syndicats et associations de parents d’élèves. La FSU, la CGT Educ’action, Sud Éducation, le SNALC, le SGEN-CFDT et la FCPE unissent leurs voix pour appeler à un grand rassemblement le lundi 13 novembre à 17h30 devant la préfecture, à Blois, à l’occasion du CDEN.
La fermeture contestée
Le collège Rabelais, qui joue un rôle clé dans le réseau d’éducation prioritaire (REP+), est menacé de fermeture. Cette décision, selon les autorités, serait un pas vers une meilleure répartition des élèves et une promotion de la mixité sociale. Cependant, les acteurs éducatifs locaux craignent que cette mesure ne soit qu’une fausse solution, entraînant la perte de moyens alloués et affaiblissant le soutien aux écoles REP+ qui en dépendent.
L’indice de Position Sociale (IPS) du collège François Rabelais, le plus faible de l’académie d’Orléans-Tours (64 contre 103,36 en moyenne dans le Loir-et-Cher), révèle une absence alarmante de mixité sociale. Une lacune qui impacte l’égalité des chances et peut entraver la réussite éducative. La fermeture envisagée de ce collège soulève donc des interrogations sur la redistribution des élèves et la création d’un environnement plus équilibré.
Maintenir 27 collèges pour l’équité territoriale
Les syndicats et associations soulignent l’importance de maintenir les 27 collèges actuels pour garantir l’accès au service public d’éducation sur tout le territoire. Ils avancent que la fermeture d’établissements ne ferait qu’aggraver les disparités entre zones urbaines et rurales sans répondre au problème des effectifs variables.
La sectorisation, un enjeu de mixité
La sectorisation des collèges, selon les experts, devrait chercher à équilibrer les populations scolaires sans pour autant déraciner les élèves de leur environnement familial et social. Les signataires du rassemblement préconisent une réflexion plus profonde sur la carte scolaire, avec une sectorisation intelligente et moins ségrégative, et la construction d’un nouvel établissement à l’ouest de Blois.
Une démographie à double lecture
Malgré une tendance démographique à la baisse, ces organisations rappellent que celle-ci doit être relativisée à la suite d’une précédente hausse des naissances. Cet argument est utilisé pour soutenir l’idée qu’il ne faut pas se précipiter vers la fermeture des établissements sous prétexte d’une évolution démographique.
La tendance à la baisse des effectifs scolaires prévue pour 2030 soulève en effet des préoccupations quant au potentiel déclassement des territoires ruraux. Toutefois, le Conseil départemental rassure quant à son engagement à maintenir tous les collèges en zone rurale, visant un effectif minimal proche de 300 élèves par établissement.
Quoi qu’il en soit cette mobilisation est l’expression d’une inquiétude profonde face à une possible dégradation de l’offre éducative dans le département.
Une concertation ouverte
Plusieurs scénarios sont à l’étude. Le processus de concertation s’étendra de novembre 2023 à juin 2024. Il ambitionne de rassembler les retours, suggestions et attentes de toutes les parties prenantes. D’autant que d’autres aspects clés tels que l’organisation des transports ou la restauration scolaire sont intégrés à cette réflexion. Le Conseil départemental, ainsi que l’Éducation Nationale, ont affirmé leur engagement à allouer les ressources nécessaires pour mener à bien ce projet global.