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Septembre 1789 : une émeute éclate à Blois

La ville de Blois, à la veille de la Révolution française, est une cité vibrant au rythme des tumultes de l’époque. Son bailliage s’étend sur une superficie impressionnante de 130 kilomètres, englobant 12 villes et 224 paroisses. Cela en fait l’un des plus imposants du royaume. Néanmoins, la ville elle-même connaît une importante diminution de sa population, n’en comptant plus que 11.000, contre 20.000 un siècle plus tôt.

Le terrible hiver de 1788-1789 a laissé des séquelles durables. Avec la Loire complètement gelée pendant plus de deux mois et une dévastatrice inondation qui a suivi, les récoltes sont perdues, affectant le cours du marché. L’approvisionnement en grains devient difficile, les boulangers de Blois sont obligés de se fournir jusqu’à Étampes, et la ville se trouve à l’aube d’une potentielle disette.

La situation est grave, mais en ces temps sombres, des figures de lumière émergent. Antoine Lavoisier, illustre savant et propriétaire du domaine de Freschines près de Blois, est l’une de ces figures. En voyant la détresse de la population, il offre 50.000 francs pour approvisionner la ville en blé. Dans une réponse émouvante à cette générosité, la ville le nomme citoyen, un titre que Lavoisier accepte avec un profond respect, déclarant Blois comme sa « patrie d’adoption ».

Cependant, l’aide de Lavoisier ne suffit pas à apaiser la tension grandissante. Le 12 ou 13 septembre 1789, une émeute éclate, des ouvriers, en grande partie étrangers à la ville, protestent contre la cherté du pain. Le Royal Comtois, un régiment d’infanterie en garnison à Blois depuis 1788, intervient rapidement pour maîtriser la situation, évitant un débordement majeur, lit-on dans « Histoire de Blois » de MM Bergevin et Dupré.

Cette intervention du Royal Comtois n’est pas la première manifestation de leur dévouement à la ville. Durant le grand hiver, ils avaient déjà ouvert leurs greniers au public, contribuant ainsi à atténuer les effets de la famine. Leur conduite exemplaire leur vaut l’admiration et le respect des habitants.

Mais la situation à Blois est loin d’être stable. Les troubles causés par la cherté des grains et les événements politiques grandissants ont entraîné une hausse des prix sur le marché. Dans le but d’assurer l’approvisionnement, un second marché est établi, avec une prime offerte pour encourager les détenteurs de grains à vendre. Malgré ces efforts, la tension reste palpable, alimentée par des rumeurs d’attaques et de pillages.

La prise de la Bastille a donné le signal d’un mouvement général dans tout le pays. Blois, en réponse à ces événements, met en place un comité permanent, chargé de veiller sur différents aspects de la vie de la cité.

La période qui suit est tumultueuse. Si le Royal Comtois a longtemps été une figure rassurante, son départ à la fin de 1790 laisse un vide. Le 58e régiment qui le remplace n’a pas la même loyauté, et le climat politique change radicalement. La ville se retrouve à la croisée des chemins d’une France en pleine transformation.

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