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Sindia Soleil : zoom sur un projet étudiant d’électrification d’école au Sénégal

Porté par l’association INSAHEL et l’ONG Horizons Sahel, le projet Sindia Soleil représente une initiative ambitieuse et profondément humaine. L’objectif : électrifier l’école primaire de Tanguis Peulh, un village isolé de la commune de Sindia, au Sénégal, grâce à l’installation de panneaux solaires. Ce projet, qui mêle technologie, solidarité et interculturalité, est le fruit d’un engagement collectif de huit étudiantes et un étudiant de l’INSA Centre-Val de Loire (INSA CVL), encadrés par leurs partenaires et soutenus par des bénévoles.

Une initiative portée par l’expérience de Horizons Sahel

À l’origine du projet se trouve Horizons Sahel, une ONG basée à Vendôme et active depuis près de 25 ans. Spécialisée dans les domaines de la santé et de l’éducation en Afrique, elle a déjà mené deux projets similaires d’électrification scolaire au Sénégal. « Ils connaissent très bien le terrain et disposent d’une grande expérience dans ce type de projets. Cette fois-ci, ils ont voulu impliquer des étudiants pour apporter une dimension pédagogique et innovante », explique Laetitia Drucbert, chargée de mission partenariats à l’INSA CVL.

C’est ainsi que Daniel Millière, président de l’ONG, a proposé le projet à l’école d’ingénieurs en février 2024. « Nous avons organisé une rencontre un midi avec des étudiants. Daniel Millière a expliqué les objectifs : choisir une école au Sénégal, travailler sur le dimensionnement électrique et installer les panneaux photovoltaïques », raconte Laetitia. Séduits par l’idée, neuf étudiants de cinquième année se sont rapidement mobilisés.

Un projet pédagogique et solidaire pour des étudiants ingénieurs

Le projet Sindia Soleil s’inscrit dans le cadre des enseignements techniques des étudiants de l’INSA CVL. La plupart d’entre eux sont spécialisés en énergies renouvelables, ce qui fait écho à l’objectif principal du projet : apporter une solution énergétique propre et durable. Léa Feite, présidente d’INSAHEL, souligne : « Pour nous, c’était l’occasion de mettre nos compétences au service d’une cause noble et d’aller au-delà de nos cours. Ce projet est aussi une manière d’explorer l’humanitaire, un domaine rarement abordé dans notre parcours académique. »

Les étudiants, répartis en différents groupes de travail, ont pris en charge le dimensionnement technique, la logistique, la communication et la recherche de financements. « Nous sommes très impliqués, on passe énormément de temps à chercher des fonds, à parler du projet autour de nous et à sensibiliser des entreprises locales. Tout le monde est motivé pour réussir cette mission », ajoute Léa.

Le choix d’une école : priorité aux besoins locaux

L’ONG Horizons Sahel avait présélectionné trois écoles sénégalaises susceptibles de bénéficier du projet. La décision finale a été prise après une mission de terrain menée par un bénévole de l’ONG, qui a recueilli les données nécessaires. « Nous avons choisi l’école de Tanguis Peulh car elle est la plus isolée et accueille environ 90 élèves dans trois classes », explique Léa. Contrairement aux deux autres établissements, cette école ne dispose d’aucun projet de raccordement électrique futur. « Nous voulions que le projet bénéficie au maximum d’élèves et que l’électrification soit réellement essentielle », précise-t-elle.

Le projet repose sur une collaboration étroite entre plusieurs acteurs. Électriciens Sans Frontières (ESF), une association reconnue, accompagne les étudiants en apportant un soutien technique précieux. Bruno Demeurand, ingénieur retraité membre d’ESF, sera du voyage pour superviser l’installation. « Ce sont des missions qu’ils connaissent bien et qui nécessitent un haut niveau de savoir-faire technique, notamment pour garantir la pérennité des installations », souligne Laetitia.

L’entreprise vendômoise Le Triangle, partenaire historique de Horizons Sahel, offre gracieusement les panneaux solaires nécessaires. En parallèle, une ONG sénégalaise joue un rôle clé en facilitant les échanges sur place et en recrutant des volontaires locaux pour participer à l’installation.

Un défi financier à relever

Le budget total du projet est estimé à 45 000 euros, couvrant les frais de matériel, de transport, d’hébergement et de formation. Cependant, il manque encore environ 15 000 euros pour boucler le financement. « Nous avons sollicité des collectivités locales, des syndicats d’électricité, le Rotary et des entreprises, mais les retours tardent à venir. Nous espérons finaliser le budget d’ici Noël pour pouvoir réserver les billets d’avion », confie Laetitia. En cas d’insuffisance, des solutions alternatives sont envisagées. Mais pour Léa et ses camarades, l’objectif reste clair : « Nous ferons tout pour partir et mener ce projet à bien. »

Un impact durable pour l’école et la communauté

L’électrification de l’école de Tanguis Peulh apportera des changements significatifs :

  • Pour les élèves : des salles de classe éclairées permettront de prolonger les activités pédagogiques, notamment grâce à des outils comme des ordinateurs et des projecteurs.
  • Pour la communauté : les étudiants du village qui rentrent de Dakar le week-end pourront recharger leurs appareils électroniques, favorisant ainsi la poursuite de leurs études.
  • Pour l’environnement : la transition vers des énergies renouvelables réduira l’empreinte carbone du village.

Léa Feite insiste également sur l’importance de la pérennité : « Nous allons former les jeunes du village à la maintenance des panneaux solaires pour garantir leur bon fonctionnement à long terme. »

Au-delà de l’aspect technique, Sindia Soleil est une expérience profondément humaine. « Ce projet favorise des échanges interculturels. Nous allons travailler main dans la main avec des jeunes Sénégalais, ce qui crée une véritable dynamique d’apprentissage mutuel », se réjouit Léa Feite.

Une mission à pérenniser pour les années à venir

Si tout se passe bien, ce projet pourrait servir de modèle pour d’autres initiatives. « Nous espérons qu’il ouvrira la voie à d’autres promotions d’étudiants pour qu’ils poursuivent ce type d’actions », conclut Laetitia Drucbert.

Le départ pour le Sénégal est prévu le 7 février 2025, pour une mission de dix jours. À ce moment-là, 13 participants — étudiants, bénévoles et partenaires — travailleront ensemble pour transformer l’école de Tanguis Peulh en un exemple d’autonomie et de durabilité énergétique.


Vous souhaitez soutenir ce projet ?
Le collectif Sindia Soleil lance un appel à contributions pour compléter le financement. Entreprises, collectivités ou particuliers, vous pouvez participer à cette aventure humaine et solidaire en contactant INSAHEL via leurs réseaux sociaux ou en consultant leur page dédiée. Ce projet n’est pas seulement une électrification : c’est une lumière pour l’avenir de dizaines d’enfants.


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