
Une nouvelle méta-analyse de l’Université de Castille-La Manche, publiée le 16 décembre 2024 dans JAMA Network Open, révèle une relation directe entre le nombre de pas quotidiens et la santé mentale. Cette étude systématique, regroupant 33 recherches précédentes, confirme que marcher davantage peut significativement réduire les symptômes de la dépression.
Une analyse de grande envergure
Avec plus de 96 000 participants issus de 13 pays différents, cette méta-analyse constitue l’une des études les plus complètes à ce jour sur le lien entre l’activité physique quotidienne et la dépression. Les données recueillies incluent des adultes de tous âges (18 à 91 ans), avec une répartition presque égale entre hommes et femmes. Les chercheurs ont utilisé des dispositifs de mesure objective tels que des accéléromètres et des podomètres, garantissant une précision dans l’évaluation de l’activité physique.
Les résultats clés
Les conclusions sont sans équivoque : plus les individus marchent chaque jour, moins ils présentent de symptômes dépressifs. Voici les principaux enseignements :
- Les personnes réalisant plus de 7 500 pas quotidiens ont un risque réduit de 42 % de souffrir de dépression par rapport à celles effectuant moins de 5 000 pas.
- Un simple ajout de 1 000 pas par jour est associé à une baisse de 9 % du risque de dépression dans les années suivantes.
- Les individus marchant 10 000 pas ou plus affichent les plus faibles niveaux de symptômes dépressifs.
Les analyses longitudinales confirment également qu’un niveau élevé de marche quotidienne (plus de 7 000 pas) est lié à une diminution de 31 % du risque de dépression sur une période de 4 à 7 ans.
L’étude montre une relation linéaire claire entre le nombre de pas et les bénéfices pour la santé mentale jusqu’à 10 000 pas par jour, au-delà desquels les avantages supplémentaires restent incertains. Cependant, les chercheurs précisent qu’aucun seuil supérieur n’a été établi au-delà duquel ces bénéfices cesseraient.
Des implications pour la santé publique
Ces résultats soulignent l’importance d’encourager la marche comme outil de prévention de la dépression. Bruno Bizzozero-Peroni, auteur principal de l’étude, explique : « Même une augmentation modeste de l’activité quotidienne peut avoir un impact positif significatif sur l’humeur et la santé mentale. » Cette accessibilité rend cette stratégie applicable à des populations vulnérables, notamment les personnes âgées ou à mobilité réduite.
Les chercheurs identifient plusieurs mécanismes potentiels expliquant cette relation :
- Biologiques : régulation de l’inflammation, activation des voies cérébrales dopaminergiques, et modulation de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien.
- Psychosociaux : amélioration du sommeil, hausse de l’estime de soi, et renforcement du soutien social.
Une prévention accessible
Cette étude apporte des preuves solides pour promouvoir des objectifs de marche quotidiens comme stratégie de santé publique. Marcher davantage ne nécessite ni équipement coûteux ni infrastructures complexes, ce qui en fait une approche universelle et inclusive pour améliorer la santé mentale. Comme le conclut l’étude : « Chaque pas compte. »