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Violences sexuelles : l’Ordre des kinésithérapeutes pour une interdiction définitive d’exercer des condamnés

Les futurs professionnels de santé du Loir-et-Cher sont déjà parmi vos proches !

Face à l’onde de choc provoquée par certaines affaires récentes de violences sexuelles dans le milieu médical, comme celle du chirurgien pédocriminel Joël Le Scouarnec, l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes monte au créneau. L’organisation réclame que toute condamnation pour des faits à caractère sexuel entraîne automatiquement l’interdiction définitive d’exercer. Une position ferme qui, selon Étienne Panchout, Président du Conseil Départemental de l’Ordre des Masseurs-Kinésithérapeutes du Loir-et-Cher (CDOMK 41), relève du bon sens.

Une profession en contact direct avec des patients vulnérables

« Nous sommes une profession à risque, comme beaucoup d’autres : les religieux, les enseignants… Nous avons accès à une population fragile, sensible, dans un cadre thérapeutique qui doit être sain et protégé », rappelle Étienne Panchout. Contrairement à d’autres branches médicales, la kinésithérapie repose sur un contact physique direct avec les patients, un élément qui accentue la nécessité d’un encadrement rigoureux des pratiques. « L’Ordre travaille sur ces sujets depuis longtemps », souligne-t-il. « Aujourd’hui, nous sommes le premier ordre de santé à affirmer clairement : nous ne voulons plus de ces individus dans nos professions. »

Si les cas restent rares, leur impact est considérable. « Dans le Loir-et-Cher aussi, il y a eu des affaires. Il y en a dans tous les départements », reconnaît le président du CDOMK 41. Il insiste cependant sur le fait que ces comportements sont ultra-minoritaires : « En pourcentage des actes réalisés chaque jour, les cas problématiques sont ridiculement faibles. Mais un seul cas est déjà un cas de trop. »

Un vide juridique à combler

L’enjeu est aussi de protéger l’image de la profession face aux polémiques et amalgames. « On voit à quel point l’impact médiatique peut jeter le trouble sur toute la profession médicale », observe Étienne Panchout. Actuellement, l’Ordre des kinésithérapeutes peut radier un professionnel condamné, mais la procédure est complexe. « Il y a trop de recours possibles, c’est trop long. Une radiation peut prendre des années, et certains professionnels réussissent même à se réinscrire après leur condamnation », déplore le président du CDOMK 41.

L’Ordre se heurte ainsi à un flou juridique qui l’empêche d’agir avec la rapidité et la fermeté requises. « Nous devons parfois contourner la loi pour empêcher la réinscription de certains condamnés, mais ce n’est pas une solution satisfaisante. Il faut que ce soit clair et automatique. » Le message est limpide : « Dans d’autres professions, une condamnation entraîne une interdiction définitive. Pourquoi les professionnels de santé devraient-ils y échapper, alors même qu’ils ont un pouvoir potentiel de domination sur leurs patients ? »

Informer et prévenir : une priorité pour l’Ordre

Si la sanction des coupables est un enjeu majeur, la prévention reste une priorité pour l’Ordre. Depuis plusieurs années, des mesures sont mises en place pour éviter toute dérive et clarifier les bonnes pratiques. « Expliquer chaque geste, demander le consentement… C’est la base », affirme Étienne Panchout. « Certains comportements du quotidien, sans intention malveillante, peuvent être mal interprétés. Mais en demandant l’accord du patient et en détaillant ce que l’on fait, on évite ce genre de situations. »

L’Ordre mène donc un travail de formation auprès des kinésithérapeutes et des étudiants. « Nous avons mis en place des cours de déontologie, des séminaires avec les magistrats, des sessions de formation pour la gestion des plaintes… Tout cela vise à garantir un cadre thérapeutique sain. »

Une position tout de même controversée

La fermeté affichée par l’Ordre national des kinésithérapeutes fait l’unanimité sur le principe, mais certains professionnels redoutent une stigmatisation. « L’Ordre ne met pas tous les kinés dans le même sac, bien au contraire », assure Étienne Panchout. « Nous faisons précisément le tri entre les professionnels respectueux et ceux qui ont été condamnés. Ce n’est pas une chasse aux sorcières, c’est une garantie pour la profession et pour les patients. »

Reste à voir si cette volonté de durcir la loi sera entendue. « L’Ordre des kinésithérapeutes ne décide pas seul de ces mesures. C’est au gouvernement d’agir », rappelle-t-il. « Mais nous sommes favorables à ce que la loi soit plus ferme et plus claire. »

La balle est donc désormais dans le camp des pouvoirs publics. Une chose est sûre : l’Ordre des kinésithérapeutes entend bien continuer à défendre cette position, malgré les résistances potentielles. « Ce n’est peut-être pas populaire chez certains, mais être élu, c’est aussi savoir prendre des décisions », conclut Étienne Panchout.

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