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Dix termes pour dix techniques de manipulation de l’opinion publique

Dans un monde où l’information circule plus vite que jamais grâce à Internet et aux médias sociaux, discerner la manipulation devient un véritable défi. Voici dix termes essentiels pour comprendre les différentes techniques de manipulation de l’opinion publique souvent employées dans la politique, les affaires, et les médias.

Astroturfing

Sous cette appellation se cache la création d’un mouvement citoyen artificiel, financé en secret par des organisations pour donner l’impression d’un soutien populaire massif à une cause, à une idée ou à un produit.

Un exemple historiquement notoire d’astroturfing implique la compagnie de tabac Philip Morris dans les années 1990. Philip Morris avait mis en place une série de campagnes pour combattre les régulations sur le tabagisme dans les lieux publics aux États-Unis. L’une de ces campagnes était « National Smokers Alliance » (Alliance nationale des fumeurs), qui semblait être une organisation spontanée de défense des droits des fumeurs. Cependant, elle avait été créée et financée par Philip Morris. L’organisation prétendait représenter des millions de fumeurs et a mené des actions vigoureuses contre les lois anti-tabac, en utilisant les médias et des événements publics pour influencer l’opinion et les politiques.

Clickbait

Les pièges à clics utilisent des titres sensationnels ou trompeurs pour inciter les internautes à cliquer sur un lien. Cette technique est fréquemment utilisée pour générer des revenus publicitaires ou diffuser des fausses informations.

Whitewashing et greenwashing

Ce terme décrit les efforts d’une organisation pour masquer des pratiques douteuses ou des défauts majeurs sous un vernis de respectabilité, souvent par des déclarations ou des campagnes de relations publiques trompeuses. De grandes entreprises pétrolières et gazières, comme TotalEnergies, sont accusées de greenwashing, une forme spécifique de whitewashing par le biais de l’écologie.

Fearmongering

L’alarmisme est une stratégie qui exploite la peur pour influencer le public ou justifier des actions politiques, en exagérant les dangers d’une situation ou d’un problème. Par exemple, Donald Trump a affirmait en 2016 que l’élection d’Hillary Clinton mènerait à une augmentation du crime et à une perte de contrôle des frontières, contribuant à une vague de criminalité et de terrorisme. Ces techniques de fearmongering sont conçues pour créer un sentiment d’urgence et pousser les électeurs à agir dans un sens qui, autrement, pourrait ne pas être leur choix en l’absence de peur.

Sockpuppeting

La création de fausses identités en ligne pour soutenir ou promouvoir certaines idées crée un faux consensus ou un soutien illusoire qui peut influencer l’opinion publique. La Russie est souvent accusée de manipuler l’opinion publique à l’étranger par le biais de campagnes de désinformation coordonnées de ce genre.

Gaslighting

Cette méthode de manipulation psychologique vise à faire douter quelqu’un de sa propre mémoire, perception, ou santé mentale, déstabilisant ainsi sa capacité à discerner la vérité. Ici, il s’agît de la présentation de fausses informations pour faire douter la victime de ce qu’elle sait. Cela peut inclure la fabrication de récits ou de preuves pour contredire les souvenirs de la victime.

Bandwagon effect

Exploitant le désir humain de conformité, cette technique encourage les gens à suivre la foule ou à se joindre à la majorité, sous-entendant que « tout le monde le fait ». Le bandwagon effect est fréquemment utilisé dans la publicité, le marketing ou la politique. Dans ce cas, les sondages montrant un candidat en tête peuvent influencer davantage de gens à « sauter dans le wagon » pour soutenir ce qui semble être le vainqueur inévitable.

Echo chamber effect

En restant enfermé dans une chambre d’écho, où seules les informations conformes à ses propres croyances sont répétées, on limite l’exposition à des opinions divergentes, renforçant ainsi les préjugés existants.

Les individus ont tendance à choisir et à consommer des informations qui correspondent à leurs propres croyances ou préférences, un phénomène connu sous le nom de biais de confirmation. Les plateformes de médias sociaux utilisent des algorithmes qui montrent aux utilisateurs du contenu susceptible de les engager, ce qui signifie souvent du contenu qui résonne avec leurs vues existantes. Cela crée un cycle de renforcement où les utilisateurs voient principalement des informations qui confirment leurs croyances. Dans une chambre d’écho, les opinions divergentes sont peu présentes, discréditées ou ignorées. Cela empêche un débat constructif et la remise en question des idées reçues, et peut conduire à une polarisation extrême des opinions.

Les chambres d’écho peuvent faciliter la propagation de la désinformation, car les faits erronés ou trompeurs qui soutiennent les croyances du groupe sont moins susceptibles d’être questionnés. De plus, elles peuvent jouer un rôle dans la radicalisation, car les individus sans accès à des opinions contradictoires peuvent adopter des positions extrêmes.

Confirmation bias exploitation (exploitation du biais de confirmation)

Tactique consistant à présenter des informations qui confirment les préjugés existants des individus, renforçant leurs croyances préalables sans les remettre en question. Car les individus préfèrent instinctivement les informations qui renforcent leurs croyances existantes. Par exemple, une personne convaincue de l’efficacité d’un régime alimentaire particulier peut chercher des témoignages positifs et ignorer les études scientifiques qui ne soutiennent pas son point de vue.

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