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Le pourquoi d’expressions populaires avec des chiffres

Les expressions populaires françaises avec des chiffres sont variées et colorées, reflétant souvent des concepts ou des états spécifiques de manière imagée et mémorable. Voici quelques exemples :

« Ça ne casse pas trois pattes à un canard »

Cette expression viendrait de la campagne française où un canard boiteux (donc à trois pattes) n’est pas une rareté. Une autre explication envisage un lien avec le terme « canard » utilisé autrefois pour désigner un type de cheval cagneux. Dans ce contexte, « casser trois pattes à un canard » pourrait faire allusion à l’acte difficile et remarquable de monter un tel cheval, poussant l’animal jusqu’à potentiellement lui « casser » les pattes dans l’effort. Quoi qu’il en soit l’expression illustre l’idée que quelque chose n’est pas aussi exceptionnel qu’il y paraît.

« En deux temps trois mouvements »

L’expression « en deux temps trois mouvements » a une origine militaire, suggérant une exécution rapide et efficace d’une action. Le terme « deux temps » fait référence à un mouvement précis effectué par les soldats lorsqu’ils présentaient ou reposaient leurs armes, généralement en deux étapes rapides. Par la suite, « trois mouvements » a été ajouté à l’expression au XIXe siècle pour amplifier l’idée de rapidité, probablement inspiré par les pratiques musicales où la mesure à deux temps est courante, notamment dans la musique militaire.

« Jamais deux sans trois »

L’expression « Jamais deux sans trois » remonte au XIIIème siècle et trouve ses origines dans l’adage « Tierce fois c’est droit, » qui signifiait qu’une action devait être répétée trois fois pour être réussie. Elle pourrait aussi provenir d’une ancienne règle de jeu, devenue expression courante. Symboliquement, le chiffre trois a une forte présence dans les croyances religieuses, spirituelles et culturelles.

« Se mettre sur son trente-et-un »

Plusieurs origines théoriques pour cette expression, toutes intéressantes et illustrant bien la richesse linguistique de la langue française. L’une des explications les plus citées est que le terme « trente-et-un » pourrait être une déformation du mot « trentain », un tissu de luxe utilisé au Moyen Âge, tissé avec trois mille fils.

Une autre théorie suggère que l’expression pourrait venir du jeu de cartes « trente-et-un », où le but est d’atteindre un score de 31. Se mettre sur son trente-et-un serait alors synonyme de s’appliquer à maximiser ses chances de succès, métaphore passée dans le langage courant pour désigner l’effort de se présenter sous son meilleur jour. Une théorie moins courante mais tout de même intéressante propose une origine militaire, où « trente-et-un » ferait référence à une tenue spécifique portée par les soldats pour des occasions formelles ou des inspections. Cependant, cette explication est moins documentée et reste spéculative. Enfin, certaines sources mentionnent que le nombre 31 en lui-même pouvait être considéré comme significatif, marquant la fin d’un mois et un jour de festivités ou d’importance sociale, où les gens choisissaient de porter leurs plus beaux habits pour célébrer ou participer à des événements importants​.

« Faire les quatre cents coups »

L’expression « faire les quatre cents coups » trouve ses racines dans un événement historique spécifique qui s’est déroulé en 1621 pendant le règne de Louis XIII. À cette époque, en pleine guerre contre le protestantisme, le roi a tenté de forcer les habitants de Montauban, une place forte protestante, à se convertir au catholicisme. Pour intimider la ville, il ordonna le tir de 400 coups de canon sur ses fortifications. Contrairement aux attentes royales, les habitants ne se sont pas rendus et ont continué à résister, voire à festoyer malgré le bombardement. Cette résistance défiante et cet esprit de défi ont donné naissance à l’expression « faire les quatre cents coups », symbolisant un comportement rebelle et la tendance à vivre de manière extravagante ou à enfreindre les normes sociales, souvent de manière ludique ou aventureuse.

« Cinq à sept »

L’expression « cinq à sept » a des significations variées selon le contexte géographique, mais elle est principalement connue en France pour désigner un rendez-vous discret, souvent de nature romantique ou extraconjugale, se déroulant typiquement entre 17h et 19h. Cette période après le travail mais avant le retour au foyer est traditionnellement vue comme un créneau idéal pour de telles rencontres discrètes.

« Ne pas y aller par quatre chemins »

L’expression a une origine qui remonte au milieu du XVIIe siècle. Elle signifie aborder un sujet ou une situation de manière directe, sans détours ni complications inutiles. Cette expression est souvent utilisée pour encourager la franchise et l’efficacité dans la communication. Historiquement, l’expression faisait allusion au fait d’aller directement au but en choisissant le chemin le plus court, plutôt que de prendre plusieurs routes sinueuses ou détournées, ce qui pouvait être courant à une époque où les déplacements étaient compliqués par la qualité des routes.

« Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras »

L’expression a des racines profondes dans la culture française et même au-delà. Elle incarne le principe de préférer la certitude d’un avantage modeste immédiat à la promesse incertaine de bénéfices plus grands dans le futur. Cette idée est bien capturée dans la fable de Jean de La Fontaine, « Le Petit Poisson et le Pêcheur », où il est illustré que ce que l’on possède déjà est plus précieux que des promesses futures qui pourraient ne jamais se concrétiser. L’origine de cette expression remonte à la littérature médiévale et a été popularisée par La Fontaine au XVIIe siècle, mais elle a été précédée par des variantes similaires dès le XIIe siècle.

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