Le nombre de jeunes adultes hébergés chez leurs parents a augmenté
Les difficultés d’accès au logement pour les jeunes adultes en France se confirment avec des chiffres significatifs. Près de cinq millions de personnes, principalement des étudiants et des jeunes salariés, vivent encore chez leurs parents. Une étude de la Fondation Abbé Pierre (FAP), publiée ce jeudi 16 mai, révèle une augmentation significative du nombre de jeunes adultes hébergés dans le foyer familial entre 2013 et 2020. En 2020, environ 4,92 millions d’adultes vivaient chez leurs parents, contre 4,67 millions en 2013, soit une hausse notable de 250 000 personnes.
Les profils concernés
Les 18-24 ans représentent la majorité de cette population avec une augmentation de 13,5% sur la période. Les 25-34 ans suivent également cette tendance avec une augmentation de 3,6%. En revanche, le nombre de personnes de plus de 35 ans vivant chez leurs parents a diminué de 19,5%. En chiffres, cela représente environ 1,26 million de personnes de plus de 25 ans hébergées par leurs parents.
Des situations variées
L’étude de la Fondation Abbé Pierre souligne que le sort des adultes vivant chez leurs parents est très variable. Certains, principalement les plus jeunes, se déclarent satisfaits de leurs conditions de logement. Cependant, cette cohabitation devient problématique lorsqu’elle perdure, constituant un frein majeur à l’autonomie, particulièrement pour ceux qui travaillent ou vivent en couple. Ce phénomène est en partie dû au grand nombre de jeunes en France, conséquence des enfants du baby-boom de l’an 2000 arrivant à l’âge adulte.
Une crise du logement préoccupante
La FAP insiste sur le fait que cette situation est aussi un signal alarmant de la crise du logement des jeunes en France. Elle appelle à des politiques de logement plus volontaristes, notamment en direction des jeunes précaires. En effet, outre les 2,4 millions d’étudiants, 1,3 million de jeunes salariés continuent de vivre chez leurs parents, souvent en raison de salaires insuffisants, de loyers trop élevés, ou de la rareté des logements sociaux.
Disparités de genre
L’étude met également en lumière une disparité de genre notable. Les jeunes hommes (2,8 millions) sont plus nombreux que les femmes (2,1 millions) à rester chez leurs parents. Cette différence s’explique, entre autres, par une mise en couple plus précoce des femmes, celles-ci étant en moyenne plus jeunes que leurs conjoints.
Autres formes d’hébergement
Environ 600 000 personnes, soit une augmentation de 15%, sont hébergées par des tiers tels que des amis ou des membres de la famille élargie. Cette forme d’hébergement inclut également ceux vivant chez leurs propres enfants.