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Le FIGAS 2024 va ouvrir en grand la diversité culturelle et musicale

Du 19 au 21 juillet 2024, Blois accueillera la 8ème édition du Festival International FIGAS. L’événement, devenu incontournable pour les amateurs de musiques du monde, rassemblera encore une fois des talents de divers horizons pour célébrer la diversité culturelle et musicale.

Cheikh Lô sera la tête d’affiche du festival. L’artiste sénégalais célèbre pour son mélange de mbalax, reggae, et soukous, montera deux fois sur scène, au Pan Piper à Paris (le 16 juillet) puis à Blois le vendredi pour la soirée de gala du FIGAS. Connu pour des titres emblématiques tels que « Doxandem », il a séduit internationalement avec ses albums « Ne la Thiass », « Bambay Gueej » et « Lamp Fall ». Le Festival International FIGAS est un vrai rendez-vous pour les fans de musiques du monde. Plus de 600 groupes, représentant 29 pays, ont soumis leur candidature pour participer à cette édition. Les instants FIGAS, qui précèdent le festival principal, auront lieu du 16 au 18 juillet à Blois. Latsouck Ndiaye, président de l’association en première ligne dans le FIGAS, Afrik’Consult Culture, nous explique tout cela.

Blois Capitale : Quelle est la particularité de l’édition 2024 ?

Latsouck Ndiaye : La huitième édition a pour thématique l’ « Afrique sans frontières ». Nous ne parlons pas seulement de l’Afrique noire ou de l’Afrique maghrébine, mais de toute l’Afrique. Le festival parle des cultures du monde, de la mixité, de la diversité, de l’Afrique et de sa diaspora, mais aussi des endroits où nous vivons, c’est-à-dire l’Europe, la France, le Centre-Val de Loire, le Loir-et-Cher jusqu’à Blois. C’est-à-dire quelque chose qui renvoie au « vivre et faire ensemble ». On prône l’ouverture. La formule « vivre et faire ensemble » ne doit pas seulement être dite, il faut aussi des actions, des activités qui y contribuent volontairement et de manière bénéfique, cela pour les habitants avec qui nous partageons les quartiers nord. L’identité de notre événement est de se dérouler dans nos quartiers, mais surtout de s’ouvrir vers les autres quartiers. C’est pour cette raison que nous organisons ce qu’on appelle les instants FIGAS avant le début du festival. Cela dans le cadre du festival Des Lyres d’été, place Louis XII. Nous profiterons de cette occasion pour présenter des spectacles de danse, de patrimoine, des percussions, afin d’attirer le grand public juste avant notre festival FIGAS du 19 au 21 juillet.

Blois Capitale : Quels seront les artistes sur scène ?

Latsouck Ndiaye : Cette année, nous aurons Cheikh Lô, un artiste d’origine sénégalaise, un artiste de renommée internationale qui a gagné en 2015 le prix Artiste de l’année lors de la World Music Expo (WOMEX)​. Il était un peu en retrait de la scène internationale après le Covid, il reprend son souffle pour une tournée internationale. Nous le recevons ici. Nous invitons également beaucoup d’artistes qui viennent de plusieurs pays, y compris ceux qui vivent à Blois, dans le Loir-et-Cher, dans la région Centre-Val de Loire. Nous lançons un appel à candidatures avec nos conditions chaque année dans cette perspective. Nous prenons en charge l’hébergement, la nourriture, et le transport des artistes pendant toute la durée de leur présence à Blois, mais nous n’ayons pas les moyens de payer des vrais cachets. On n’a pas ces moyens là. D’autres structures peuvent les aider, pour le financement d’un voyage en avion par exemple. Mais pas nous. C’est un tremplin et de la visibilité que le FIGAS donne. On a d’ailleurs reçu 600 demande cette année.

Blois Capitale : Les instants FIGAS débutent dès le mardi 16 juillet ?

Latsouck Ndiaye : Le mardi, c’est le jour où nous démarrons les ateliers et les résidences, et nous finissons par un spectacle au centre social Mirabeau dans le cadre d’un barbecue géant auquel nous invitons les habitants. Dans les quartiers, il n’est pas facile de faire sortir le public, donc nous profitons de cette occasion pour présenter l’événement, diffuser des informations, des flyers, et faire de la communication pour notre week-end à l’espace Semprun. Le mercredi, nous serons à la médiathèque Maurice Genevoix, où nous programmons l’artiste Pedro Kouyaté. Il va performer de 16h à 17h30. Ce spectacle est ouvert aux familles, aux enfants, mais aussi aux adultes. Il parlera de l’art de la transmission et de la parole. En Afrique, la culture est transmise par voie orale et non écrite. Il y aura aussi une présentation d’instruments traditionnels. Le jeudi, nous serons en centre-ville, où des artisans et exposants présenteront leurs œuvres et produits ethniques. Ensuite, à partir de 19 heures, nous aurons un spectacle de danse des masques. Le lendemain, nous aurons la cérémonie officielle d’ouverture du festival, avec le diner de gala de la diversité, présidé par les autorités, où nous espérons créer un moment convivial pour toutes et tous. Notre festival essaie de répondre aux préoccupations des quartiers, souvent les gens ici ont peu l’opportunité d’aller au restaurant ou de se faire un plaisir. Nous essayons de pallier à cela avec le festival. Cette année, nous proposons un menu avec une salade fraîcheur, un mafé au bœuf qui est un plat mandingue, et une panacotta aux fruits rouges pour ne pas rester en Afrique et s’ouvrir. Chaque année, nous recevons un public varié, répondant à la diversité géographique et sociale. C’est un moment d’échange. On lie l’utile à l’agréable.

Blois Capitale : On trouve à votre festival un public blésois mais aussi d’ailleurs ?

Latsouck Ndiaye : Les festivaliers viennent de Blois et des environs, y compris Orléans, de Tours, Mer, Montlouis et Romorantin. On vient de Paris aussi. Nous espérons que les festivaliers restent plusieurs jours pour profiter de la programmation. On en compte 2.000 environ en général.

Blois Capitale : Pourquoi le choix de la fin juillet ?

Latsouck Ndiaye : Déjà pour offrir des activités aux habitants qui ne partent pas en vacances. C’est pour cela que c’est au cœur de l’été. Nous faisons le festival FIGAS une semaine après le 14 juillet car la Ville de Blois nous soutient beaucoup à travers les services techniques. Ils ont beaucoup à faire et ne peuvent pas répondre à toutes les demandes. Nous ne sommes très dépendants d’eux, car sans moyens… nous sommes de petites associations composées uniquement de bénévoles, sans salarié pour l’instant. Mais nous essayons juste de mettre en place quelque chose pour répondre aux besoins et préoccupations des habitants des quartiers. C’est pourquoi nous avons allongé la durée du festival pour mieux répondre aux attentes. Mais c’est vorace en temps et en moyens.

Blois Capitale : Comment a débuté l’histoire FIGAS ?

Latsouck Ndiaye : Je tiens à préciser que le FIGAS bénéficie des actions d’un collectif d’associations. Dans les quartiers, nous sommes vraiment très unis. Toutes les réunions sont faites avec l’ensemble du collectif et toutes les décisions sont prises collectivement. Afrik’Consult Culture est l’association qui porte le projet et qui est organisatrice. Nous avons débuté par des ateliers, des activités gastronomiques en 2016 pendant lesquelles on cuisine et mange ensemble, et par de petits spectacles. Ces ateliers mettaient en avant les femmes qui sont des figures de proue dans les quartiers, des références. En 2017, nous avons rassemblé 16 associations, chacune mettant en avant la spécificité culinaire de son pays. C’est cela le vivre ensemble et le partage.

Blois Capitale : Et le domaine d’action du FIGAS a bien grandi…

Latsouck Ndiaye : Il y a également au programme du festival la Foire des produits artisanaux d’Afrique et d’ailleurs, et le forum des entrepreneurs, axé sur les jeunes du quartier. Les jeunes nous intéressent particulièrement. Des accompagnateurs et d’autres structures viennent offrir des pistes et présenter leurs dispositifs. Nous cherchons des moyens d’engager les jeunes. Il y a les stands culinaires avec une diversité gastronomique venant du Congo, Mali, Sénégal, Madagascar, Maroc et autres, ainsi que de certains entrepreneurs. Ils seront tous présents pour présenter leurs produits. À partir du 15h, il y a la partie « showcase » dans la salle Jorge-Semprun. Un projet qui s’initie à Mirabeau, grâce à Nirintsoa, ex-candidat remarqué de la Nouvelle Star sur M6. Il est impliqué dans notre projet et offre des cours de techniques vocales et de coaching. Nous donnons ainsi l’opportunité de monter sur scène avec une bonne logistique technique. Cela inclut une captation en public, ce qui pourra servir à ces jeunes pousses.

Blois Capitale : Seul de dîner de gala est payant ?

Latsouck Ndiaye : Oui, car dans les quartiers le pouvoir d’achat est limité. Comme nous sommes aidés et subventionnés, l’accès est libre, sauf pour le dîner de gala pour lequel le prix est à 20 euros par personne et 35 euros par couple en prévente. Le soir du gala, après le dîner, un spectacle avec trois ou quatre artistes clôture la soirée. Le dîner rassemble 250 à 300 personnes, ce qui en fait un rendez-vous annuel incontournable. C’est une occasion de se rencontrer.

Blois Capitale : Les collectivités et autorités ont bien saisi l’importance du FIGAS ?

Latsouck Ndiaye : Je le pense parce que nous sommes accompagnés et soutenus. Je remercie particulièrement la ville de Blois et l’Etat qui nous accompagnent. De temps en temps, nous avons un petit appui de bailleurs sociaux. Quoi qu’il en soit, nous invitons le public à venir, tous les Blésois et Blésoises ! Parce qu’à Blois même le FIGAS n’est pas assez connu, les gens nous demandent toujours : c’est où ? c’est quand ? c’est quoi ? C’est un peu vexant (rires), mais ce n’est pas grave, on comprend que les centres d’intérêt puissent être différents.

DateLieuHeureÉvénement
Du mardi 16 au jeudi 18 juillet 2024BloisDiversInstants FIGAS dans Blois
Vendredi 19 juillet 2024Espace Jorge Semprun20h-00h30Dîner de gala d’ouverture du festival. Concerts de Momo & Claire, O’Temptic, Nana Menthe et Kin Orchestra
Samedi 20 juillet 2024Espace Jorge Semprun11h30-01h00Foire des produits artisanaux d’Afrique et d’ailleurs, forum des industries culturelles et créatives, présentation culinaire, showcase (gratuit) à partir de 15h, concerts (gratuits) à partir de 20h. Au programme Queen Ayité, Nicole Obelé (21h), Cheikh Lô (22h30), et enfin, IIIe Œil à minuit (en salle). Tous ces concerts sont ouverts au public
Dimanche 21 juillet 2024Espace Jorge Semprun11h30-01h00Foire des produits artisanaux d’Afrique et d’ailleurs, forum des industries culturelles et créatives, présentation culinaire, showcase (gratuit) à partir de 15h, concerts (gratuits) à partir de 20h. Au programme, Queen Rima, Hawa Boussim (21h30), Kin Orchestra (22h30), et O’Temptic (minuit, en salle).

Le site officiel pour plus d’informations : festivalinternationalfigas.com

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