Vie locale

Grâce à la Ville de Blois et l’action citoyenne, pas d’enfants et de mamans à la rue

Ce fut une longue journée de combat à Blois pour les collectifs, associations, organisations syndicales et politiques en lutte pour que tout humain puisse inconditionnellement avoir un toit. En effet, ce mercredi 24 avril 2024, quatorze femmes et leurs 25 enfants se retrouvaient sans hébergement, suite à la fin d’une prise en charge par le Département dans les hôtels La Renaissance, Le Cosy, Bellagio et du Bellay.

Hôtel La Renaissance

Dès ce matin, à l’Hôtel La Renaissance, rue de la Garenne, la Cimade et le Planning Familial, entre autres, répondaient présent pour assister les mères et enfants devant quitter les lieux dans la journée, et dépendants du 115. Les élus blésois Françoise Beigbeder et Frédéric Orain étaient également présents, en soutien. Ce dernier, adjoint au maire de Blois, accompagné du candidat 23e sur la liste socialiste aux Européennes Dylan Boutiflat*, nous confiait, en tant que citoyen, son incompréhension : « La préfecture et le département se renvoient la balle, c’est une façon de déshumaniser le problème. Concrètement, plusieurs familles se retrouvent dehors, sans solution. C’est un mauvais calcul en tout point de la part de l’État, parce que des gens qui sont dehors accèdent plus difficilement au travail, et s’insèrent plus difficilement. Ce n’est une bonne nouvelle pour personne. Il y a des secteurs en tension qui recherchent de la main-d’œuvre, ces gens n’attendent qu’une chose : pouvoir travailler pour avoir un salaire, pour subvenir aux besoins de leurs enfants. Je ne comprends pas, c’est juste insupportable. Et l’idée de faire passer cela avec la fin de la trêve hivernale est condamnable, Il n’y a aucun rapport ! Ce n’est pas digne d’un pays civilisé. C’est complètement inhumain. Et les associations tentent d’absorber tout ce que l’État ne fait pas… »

C’est donc à la préfecture que les collectifs, associations, institutions, organisations syndicales et politiques (le Collectif « Pas d’Enfants à la Rue », la Cimade, la Ligue des droits de l’homme, le Planning Familial 41, le PS, le PCF, le NPA, la CGT) se retrouvaient à 14h, avec les 14 femmes et 25 enfants sans toit. L’idée était d’obtenir une prise de conscience de l’Etat et un début de solution. Ce qui ne viendra pas. Vers 16 heures, celles et ceux qui occupaient le hall de la préfecture se faisaient évacuer manu militari.

manu militari
manu militari

Une vingtaine de minutes plus tard, un coup de fil de Benjamin Vételé, adjoint à l’éducation à la ville de Blois, soulageait les familles et leurs soutiens. La Ville de Blois, sans que ce soit de sa compétence, mettait l’école maternelle Foch à disposition en fin de journée, avec des lits de camp, le temps des vacances scolaires, le secours populaire apportant des couvertures.

« Cela signifie un couchage relativement facile, des sanitaires disponibles et la possibilité de se nourrir dans des conditions correctes, le tout dans un milieu chauffé. L’école maternelle reprendra son activité dans une dizaine de jours, ce qui marquera la fin de cette capacité d’hébergement. Nous sommes dans une période où nous essayons toujours de gagner du temps. Je pense que c’est une solution non pas miraculeuse, mais très appréciable », commentait Stéphane Ricordeau, membre du collectif Pas d’enfants à la rue. Dans quelques jours, de nouvelles menaces pèseront à priori sur d’autres familles.


*Dylan Boutiflat (secrétaire international au sein du parti socialiste, en 23e position sur la liste de Raphaël Glucksmann pour les Européennes 2024) était ce jour parmi les soutiens aux familles à la rue. A la question de savoir si cela avait un lien avec les élections à venir, Dylan Boutiflat a validé en ces termes : « Ce qui se passe aujourd’hui à Blois a une résonance avec le scrutin européen du 9 juin, car le Parlement vient de voter le Pacte sur la migration et l’asile, qui s’aligne avec la loi sur l’immigration. Cette dernière s’inscrit elle-même dans la pratique de nombreuses collectivités locales dirigées par la droite, et parfois sous l’influence de l’extrême droite. Cela amène les collectivités à privilégier des choix comptables au détriment d’une approche plus humaine et humaniste, comme l’accueil qui est inscrit dans notre tradition républicaine de bienveillance envers les étrangers. Raphaël Glucksmann et moi luttons contre cette logique, qui aujourd’hui laisse des gens à la rue alors qu’il existe des structures d’hébergement. Les collectivités comme le département de Loir-et-Cher font des choix inacceptables aux yeux des militants socialistes que je représente dans cette campagne. Je pense qu’il est crucial de reconnaître que tout cela est le résultat d’une volonté du gouvernement français, de la volonté de de Valérie Hayer et d’Emmanuel Macron, de stigmatiser les étrangers pour chasser les voix de l’extrême droite. »

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