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Le GPA aide bénévolement les entreprises à prévenir et à gérer les difficultés

En 2023, la France a enregistré la création de 1.051.500 nouvelles entreprises. Le chiffre est imposant. Mais tout n’est pas rose dans l’entrepreneuriat. Les défaillances d’entreprises, qui incluent les faillites et les liquidations judiciaires, s’élèvent à environ 55.492 pour 2023. Afin d’aider les entreprises à prévenir et à gérer leurs difficultés économiques et financières avant qu’elles ne deviennent insurmontables, le Groupement de Prévention Agréé (GPA) se montre disponible, sans critère de sélection et sans limite de temps.

Cette initiative – créée en 2016 dans le Loir-et-Cher par Patrice Duceau en collaboration avec Marc Duval et la CPME vise à fournir une aide bénévole à des entreprises en difficulté. Le GPA en Centre-Val de Loire rassemble pour beaucoup des retraités expérimentés – tels que des anciens chefs d’entreprise, ex experts-comptables, banquiers, notaires, et un huissier – pour offrir gratuitement conseil et accompagnement. Depuis sa création, ce réseau est intervenu dans la région Centre-Val de Loire sur 1250 cas (en 5 ans). Rien qu’en 2023, les 70 bénévoles ont reçu 284 chefs d’entreprises, une majorité d’entreprises de petite taille. Le chiffre est de 61 personnes reçues pour le département.

Président du Groupement de Prévention Agréé pour la région, et le Loir-et-Cher, Bernard Imbert nous a aiguillé pour bien comprendre les compétences d’écoute, analyse, conseil et soutien de l’association. « A Blois, nous recevons les entreprises tous les jeudis, avec deux équipes se relayant chaque semaine, explique Bernard Imbert. Le processus commence généralement par un premier contact durant lequel nous essayons de collecter un maximum d’informations sur les difficultés rencontrées par l’entreprise et ses attentes envers nous. Ce premier entretien est crucial pour comprendre comment nous pouvons aider efficacement. Un comité d’experts, composé de trois à quatre personnes, rencontre l’entreprise une ou plusieurs fois, selon les besoins, pour proposer des solutions adaptées. Ces solutions dépendent de la viabilité de l’entreprise. Lorsqu’on conseille ces entreprises, elles sont généralement très à l’écoute. Nous les mettons à l’aise dès le début en leur expliquant que nous ne sommes ni le tribunal, ni les impôts, ni l’URSSAF. La discussion devient alors simple et ouverte, et dans la majorité des cas, elles suivent nos conseils. »

Les GPA offrent donc différents services, notamment l’analyse des situations économiques/sociales et de l’environnement humain du dirigeant, la proposition de plans d’actions, et un suivi personnalisé. L’approche est marquée par une grande confidentialité et une orientation vers la recherche de solutions pragmatiques et adaptées aux besoins spécifiques de chaque entreprise. Cela sous la forme de mise en œuvre de solutions financières, juridiques, de formations, de recours auprès des institutionnels, parfois du soutien psychologique, ou simplement un accompagnement à court et moyen terme.

Les GPA interviennent sur demande des entreprises, avec une grande flexibilité quant à la taille ou le secteur d’activité de l’entreprise concernée. Leurs interventions sont marquées par une capacité d’engagement, sur une, deux, trois années, pour assurer un suivi et un accompagnement efficaces. « Nous suivons les entreprises sur la durée, mettant régulièrement à jour leur plan d’action et évaluant leur progression. Un aspect de notre accompagnement est le parrainage, un contrat d’engagement mutuel entre l’entreprise et notre organisation, où nous nous engageons à aider et l’entreprise s’engage à collaborer pleinement », détaille Bernard Imbert.

Grâce à ses lanceurs d’alerte (Région, Dev’Up, Département, DREETS, URSSAF,  Sécurité Sociale des Indépendants, Experts Comptable, Banques, Banque de France, Tribunal de Commerce, DGFIP, CPME, Réseau Initiatives, assistantes sociales, etc.), les GPA jouent un rôle crucial dans le tissu économique local en offrant des services de prévention et de gestion des difficultés, contribuant ainsi à maintenir l’emploi et l’activité économique. Ainsi, pour 2023, les dossiers sur la table du GPA pesaient 100 millions d’euros de chiffre d’affaires et mille salariés.

On l’a compris, le GPA 41 mobilise un réseau d’experts bénévoles pour fournir un soutien gratuit aux entreprises. Une donnée capitale car l’aspect financier est généralement le cœur du problème. Mais quelle sont les motivations de ses acteurs ? « Bénévoles, nous sommes tous animés par la même motivation : garder un lien et transmettre le savoir acquis, nous dit le président du GPA régional et départemental. Personnellement, je suis ingénieur de formation et j’ai travaillé chez Procter & Gamble. J’ai dirigé l’usine ici à Blois il y a 25 ans, puis j’ai travaillé en Europe et passé 10 ans aux États-Unis, terminant comme vice-président engineering. La rigueur, la stratégie, et la gestion humaine sont des compétences universelles, utiles tant dans les petites entreprises que dans les multinationales. L’humain est au centre, quelle que soit la taille de la structure. »

Les services du GPA sont accessibles aux chefs d’entreprise, et visent à les sortir de l’isolement en proposant des solutions adaptées dès les premières difficultés rencontrées​. D’autant plus que le scénario est fréquent. « En France, l’État a beaucoup favorisé la création de petites entreprises. Ces très petites entreprises représentent une part très importante du PIB français, ce qui est très significatif. En même temps, bien qu’il y ait des défaillances d’entreprises, comme on peut le constater, il y a également beaucoup de créations. Lorsqu’on examine le bilan sur l’emploi au niveau régional, la situation est à peu près stable, c’est-à-dire que les créations compensent les défaillances. Dans le Loir-et-Cher, la situation est moins favorable, avec davantage de défaillances que de créations, mais dans l’ensemble, ce n’est pas si mal, observe en expert Bernard Imbert. Notre département n’est pas plus difficile pour l’implantation que d’autres. En général, deux éléments sont nécessaires pour réussir : la formation dans le métier et en gestion, et les ressources pour démarrer. Le problème le plus récurrent est donc le manque de savoir-faire en gestion et en trésorerie. Il y a quelques années, il existait ce qu’on appelait le « permis d’entreprendre », avec des formations obligatoires organisées par les Chambres de Commerce et d’Industrie et les Chambres de Métiers et de l’Artisanat. Bien qu’elles existent encore, mais très peu de chefs d’entreprise les suivent, ce qui les conduit rapidement à des difficultés. En conclusion, le conseil que je donnerais à quelqu’un qui envisage de se lancer est de se former et de se préparer avant tout. Il est crucial d’avoir un projet viable dans un environnement concurrentiel. Il faut définir un business plan solide, identifier la clientèle cible, planifier les démarches commerciales, etc. Ensuite, il faut s’assurer de disposer de toutes les ressources financières nécessaires au démarrage et à l’investissement. Dès le départ, il est également essentiel de mettre en place des outils de suivi pour connaître précisément la situation financière de l’entreprise à tout moment. Il est crucial de ne pas attendre la fin de l’année pour prendre connaissance du bilan comptable. »

Pour plus d’informations : gpacvl.fr

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