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Marc Fesneau : « Des propositions du RN battent en brèche les principes de liberté, égalité, fraternité »

Les dernières forces sont jetées dans le cadre de la campagne des législatives anticipées. Une campagne politique à rebondissements dans la première circonscription de Loir-et-Cher avec jeudi l’investiture retirée à Reda Belkadi par les partis du Nouveau Front Populaire en raison de tweets antisémites et discriminatoires entre 2018 et 2020.

Ministre de l’agriculture et candidat Ensemble, Marc Fesneau était jeudi soir, avec sa colistière députée sortante Mathilde Desjonquères, dans la brasserie « L’Honorable Cachette », à Saint-Georges-sur-Cher, autour d’un apéro-débat convivial. Jacques Paoletti, maire de la commune, était également venu échanger. Nous nous sommes entretenus avec le ministre candidat.

Blois Capitale : Reda Belkadi a perdu son investiture Nouveau Front Républicain, avez-vous un message pour les électeurs de gauche de la circonscription ?

Marc Fesneau : Je n’ai pas de conseils ni de leçons à donner aux électeurs de gauche. En tout état de cause, j’avais dit depuis le début que mon combat principal était la lutte contre les extrêmes. Nous en avons un exemple ce soir avec ce qu’a écrit monsieur Belkadi côté extrême gauche, mais cela ne doit pas nous détourner de ceux qui sont à l’extrême droite avec leurs discours de rejet et de chaos. Cela conforte l’idée qu’il faut sortir ce pays des deux blocs extrêmes qui divisent.

Blois Capitale : Le front républicain a un sens selon vous ?

Marc Fesneau : Cette façon de dire « front républicain » veut dire qu’on détermine qui est dans la République. Moi, j’ai envie de dire autre chose aux électeurs de voter contre… Il y a des gens à gauche, au centre et à droite, avec des valeurs communes : on n’est pas antisémites, on n’est pas xénophobes, on ne veut pas dresser les gens les uns contre les autres, on ne veut pas le chaos dans ce pays. On veut que l’entreprise puisse se développer, etc. Il existe des personnes qui partagent ces valeurs. Le front républicain ne suffit pas à faire un message politique. Ma famille politique, le MoDem, a toujours lutté contre le FN, donc je suis très à l’aise. La façon de lutter contre le Rassemblement national n’est pas de stigmatiser les uns contre les autres. C’est au contraire de dire qu’on est capable de se rassembler sur autre chose que de la querelle.

Blois Capitale : La République, c’est la devise : Liberté, égalité, fraternité. Estimez-vous que le RN suit cette devise ?

Marc Fesneau : Je constate que dans certaines propositions du Rassemblement national sont battus en brèche les principes de Liberté, égalité, fraternité. C’est historiquement prouvé, et dans leur programme assez attesté. Je ne suis pas donneur de leçons, je ne fais que constater les actes. Et dans certaines propositions formulées par le RN il y a des choses qui mettent en cause à terme les questions de liberté, égalité et fraternité.

Blois Capitale : Ministre de l’Agriculture, vous êtes sur le terrain dans une circonscription très rurale, comment vous reçoit-on ?

Marc Fesneau : Avec Mathilde Desjonquères, ma suppléante, on est vraiment bien reçus. Il y a beaucoup d’inquiétude et de colère. Maintenant, vous l’avez vu, les gens se demandent ce qui va se passer et comment cela va se passer. Il y a beaucoup d’interrogations en ce moment. C’est un moment très politique pour le pays. On parle beaucoup de politique dans les bureaux, les cafés, dans les usines, sur le terrain. C’est peut-être bien, car cela permet de revisiter notre rapport à la politique et à nos valeurs. C’est peut-être une bonne occasion de se dire ce qui fait qu’on est ensemble et qu’on a envie d’être ensemble, nous, peuple français. J’ai un accueil vraiment chaleureux, avec des gens curieux et intéressés. Cela ne veut rien dire sur ce qui se passera au moment du vote, mais je trouve que c’est un moment politique important. Pour ceux qui veulent défendre des valeurs politiques…

Blois Capitale : On sent beaucoup d’angoisse, une sortie par le haut est possible ?

Marc Fesneau : Oui, si ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous sépare. Nous devons avancer ensemble. Regardez au niveau européen, il y a 27 pays avec 27 tendances. Et on arrive à des accords, même si c’est lent. En France, c’est plus simple de le faire. Des gens peuvent se rassembler et sortir de leur camp. Deuxièmement, il faut un discours d’apaisement. La querelle entre les Français, les violences verbales dans le débat public, créent le chaos.

Blois Capitale : En tant que ministre et candidat, c’est important de proposer ou on présente un bilan ?

Marc Fesneau : C’est une élection de mi-mandat, ou presque, dans un quinquennat. Dire au bout de deux ans qu’on va revisiter complètement son projet, ce serait aberrant. Mais on peut analyser ce qu’on a fait et ce qu’on a bien fait. Il y a beaucoup de choses positives. Pourquoi cela n’est-il pas perçu ? Parce qu’il y a des sujets quotidiens qui angoissent et énervent les Français et sur lesquels il faut mieux travailler.

Blois Capitale : Sans majorité absolue, il est possible d’avoir un parlementarisme très fort avec des coalitions, un gouvernement élargi ?

Marc Fesneau : Il est possible qu’on voit un nouveau parlementarisme, très fort. Et un gouvernement élargi, avec plus de nuances, sans que ce soit l’armée mexicaine ou une auberge espagnole. Mais oui, cela peut être un moment de parlementarisme renforcé. C’est du parlementaire que sortira la politique gouvernementale. Cela pourrait être salvateur.

Blois Capitale : Sans majorité, comment passer les lois budgétaires ?

Marc Fesneau : J’essaie de faire de la politique au jour le jour. On verra quand on se posera ces questions-là. Pour l’instant, on essaie de trouver une majorité, un espace majoritaire.

L'Honorable Cachette

Roger Chudeau (RN) au cœur d’une polémique

La nomination de Najat Vallaud-Belkacem comme ministre de l’Éducation nationale a été qualifiée d’« erreur » et de « mauvaise chose pour la République » par Roger Chudeau, député loir-et-chérien du Rassemblement national. Selon lui, les postes ministériels devraient être réservés aux citoyens exclusivement français. Chudeau a cité le bilan de Vallaud-Belkacem, l’accusant d’avoir « détruit le collège public » et d’avoir tenté d’introduire des cours d’arabe au CP, bien que ces cours étaient facultatifs et peu suivis. Il a également souligné que Vallaud-Belkacem se présentait comme un lien entre la France et le Maroc, ce qu’il considère problématique. Cette position a provoqué des réactions indignées, notamment celle de Boris Vallaud, député socialiste et époux de l’ancienne ministre, qui a dénoncé les propos de Chudeau comme un « grossier mensonge ». En réponse à la controverse, Roger Chudeau a précisé que son opinion était personnelle et ne représentait pas celle du Rassemblement national. Malgré cela, Marine Le Pen a pris ses distances avec ces déclarations, affirmant que la proposition d’interdire les postes sensibles aux binationaux ne concernait pas les élus et que le parti avait abandonné l’idée d’interdire la binationalité.

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