À l’approche de Noël, plongeons-nous dans l’histoire et les traditions qui ont façonné cette fête au fil des siècles. En Sologne par exemple, avec le « terfou ».
La préparation de la célébration de Noël y était un événement communautaire marqué par des coutumes qui datent parfois de l’antiquité. Le « terfou », une souche de bois brûlée lors de la veillée de Noël, symbolisait la lumière et la chaleur en cette nuit sacrée. Les cendres du terfou étaient collectées avec soin, créditées de propriétés protectrices pour les champs et les maisons, et même censées guérir les animaux malades. C’est ce que nous apprend le livre « La petite histoire de Sologne et de ses alentours » de Gérard Boutet (éditions Le Corbeau).
Le gui, décor de nombreuses portes pendant les fêtes, était plus qu’un simple ornement. Il était le vestige des célébrations druidiques, un symbole de vie et de fertilité dans la mythologie celtique. Sous le gui, les baisers échangés rappelaient l’ancienne coutume du « au gui l’an neuf », signifiant peut-être plus qu’une simple marque d’affection, mais un souhait de bonne fortune pour l’année à venir.
La messe de minuit étaient importantes dans les festivités religieuses. En Sologne, on chérissait la tradition du « mouton de Noël », où un agneau est présenté à l’autel, rappelant la nativité et l’humilité des bergers appelés à honorer l’enfant Jésus.
Mais les traditions de Noël ne sont pas exemptes de superstitions et d’une certaine méfiance à l’égard des forces obscures. Le diable, figure omniprésente dans les contes populaires, était dit errer près des étables, prêt à tromper les imprudents. Les contes locaux racontaient que les animaux parlaient à minuit (lire ici) et que les villageois prennent des précautions pour protéger leurs maisons et leur bétail des ruses de Satan.
Ces traditions, toutefois, ne sont pas exclusives à la Sologne. Des variations se retrouvent dans toute la France, chacune avec ses spécificités locales. Le 25 décembre, jour de la naissance de Jésus selon la tradition chrétienne, coïncide également avec des fêtes antiques, comme celle dédiée à Mithra.
Enfin, l’échange d’étrennes, aujourd’hui souvent associé à la générosité et à l’échange de cadeaux, trouve son origine dans les pratiques romaines et même dans les rites druidiques, où des présents étaient offerts pour célébrer le solstice d’hiver et l’arrivée de la nouvelle année.
Alors que les lumières scintillent et que les foyers se préparent à célébrer, ces traditions rappellent que Noël est une fête d’espoir et de continuité, un lien entre le passé et le présent, le profane et le sacré, les croyances anciennes et les pratiques contemporaines.
