Mobilisation des apiculteurs à Blois contre une loi controversée sur les pesticides

Le Syndicat des Apiculteurs de Loir-et-Cher organise une manifestation ce samedi 22 février 2025, de 9 heures à 13 heures, place de la Résistance à Blois. Ce rassemblement vise à dénoncer la proposition de loi « Duplomb-Menonville », adoptée par le Sénat le 27 janvier dernier et qui sera soumise au vote de l’Assemblée nationale en mars. Les apiculteurs et défenseurs de l’environnement considèrent ce texte comme un recul majeur en matière de protection de la biodiversité.
Un texte qui facilite l’usage des pesticides
Déposée par les sénateurs Laurent Duplomb (Les Républicains) et Pierre-Antoine Levi (Union centriste), cette proposition de loi entend simplifier certaines contraintes administratives pour les agriculteurs. Toutefois, elle introduit également des mesures qui préoccupent les apiculteurs. Parmi elles, la réintroduction de néonicotinoïdes, des insecticides interdits en France depuis 2018 en raison de leur dangerosité pour les pollinisateurs. Le texte prévoit aussi un assouplissement des procédures d’autorisation des pesticides, avec une réduction des contrôles avant leur mise sur le marché.
Une autre disposition, initialement prévue, remettait en cause la séparation entre la vente et le conseil en matière de produits phytosanitaires. Après des discussions, le principe de séparation a été maintenu pour les metteurs en marché, mais les distributeurs pourront exercer une activité de conseil, ce qui continue d’inquiéter logiquement les apiculteurs. Enfin, la loi inclut des mesures facilitant l’épandage de pesticides par drones, une technologie pourtant encore strictement encadrée en France.
Des conséquences directes pour les pollinisateurs et la biodiversité
Les apiculteurs dénoncent une menace directe pour les abeilles et les autres pollinisateurs. Les néonicotinoïdes, en particulier, sont responsables d’un effondrement des colonies et leur toxicité affecte l’ensemble des écosystèmes agricoles. La réintroduction de ces substances pourrait avoir des effets dévastateurs sur les productions fruitières, maraîchères et céréalières, qui dépendent largement de la pollinisation naturelle.
Au-delà de l’apiculture, ce sont les agriculteurs eux-mêmes qui pourraient être touchés par la disparition des pollinisateurs. De nombreuses cultures essentielles, comme les arbres fruitiers et les légumes, risquent d’enregistrer une baisse des rendements, rendant ainsi l’agriculture encore plus dépendante des solutions artificielles de pollinisation et augmentant les coûts de production.
Une mobilisation pour interpeller les élus et les citoyens
Le Syndicat des Apiculteurs de Loir-et-Cher a déjà alerté les élus locaux sur les dangers que cette loi représente pour l’environnement et la biodiversité. Il appelle à une forte mobilisation ce 22 février, en espérant sensibiliser à la fois la population et les députés qui devront se prononcer sur ce texte en mars.
Les organisateurs rappellent que cette loi ne concerne pas uniquement les apiculteurs, mais qu’elle pose des enjeux plus larges pour l’avenir de l’agriculture, de la biodiversité et de la santé publique. L’issue du vote parlementaire sera déterminante pour la réglementation future des pesticides en France.