Une agence des mobilités Rémi inaugurée en gare de Blois-Chambord

L’agence des mobilités Rémi de la gare de Blois-Chambord a été inaugurée ce jeudi 20 février 2025, concrétisant une volonté régionale de faciliter l’accès aux transports. Un espace regroupe en un seul lieu la billetterie ferroviaire et routière (du lundi au vendredi de 9h à midi et de 14h à 18h), tout en offrant des services d’information sur l’ensemble des mobilités régionales. Un projet qui répond à la volonté de la Région Centre-Val de Loire d’améliorer l’intermodalité et de maintenir une présence humaine dans les gares.
Une gare à fort trafic où la Région mise sur l’humain
Avec 1,9 million de voyageurs par an, la gare de Blois-Chambord est une infrastructure clé du réseau régional. Si l’on ajoute les personnes qui s’y rendent sans emprunter le train, ce chiffre monte à 2,4 millions. « C’est évidemment une gare très importante en Centre-Val de Loire. Cela fait plusieurs années qu’à la demande de la Région, nous améliorons la desserte du Val de Loire », souligne Hélène Marquet, directrice régionale SNCF Voyageurs Centre-Val de Loire. « Cela passe par des augmentations du nombre de trains, à la fois en semaine aux heures de pointe et le week-end, pour accueillir une clientèle occasionnelle de plus en plus nombreuse. »
Cette affluence a conduit à une réflexion sur l’accueil des usagers, dans un contexte où d’autres territoires réduisent la présence physique dans les gares. « Nous sommes, je pense, la seule région à ne pas avoir fermé de guichet ni réduit les horaires », affirme Philippe Fournié, vice-président de la Région Centre-Val de Loire chargé des transports et des mobilités. « C’est un vrai sujet pour nous. À l’heure de la transition numérique, nous devons aussi repenser le service humain. On a toujours besoin d’avoir plus de services humains, car les gens demandent plus de proximité. Ils nous le disent à longueur d’élections : il faut retrouver la proximité, il faut retrouver du service humain et pas uniquement du service digital. »
Cette politique de maintien des guichets repose sur une évolution du métier des agents. « Aujourd’hui, un agent en guichet ne se limite plus à vendre des billets de train. Il doit être capable d’informer sur l’ensemble des services Rémi, et, à terme, sur toutes les mobilités régionales », précise l’élu. Ce modèle est déjà en place à Chartres et sera déployé prochainement à Paris-Austerlitz, à compter du 27 mai prochain, à Tours et d’autres gares.

Un exemple concret d’intermodalité : la ligne Blois-Chambord
Au-delà du guichet unique, l’intermodalité est au cœur de cette restructuration des services. La complémentarité entre le ferroviaire et le routier est un enjeu stratégique pour la Région. « L’intérêt du projet, c’est bien d’apporter une multimodalité en un même lieu, avec l’ensemble des opérateurs, pour fluidifier la mobilité des voyageurs », souligne Gilles Lefebvre, directeur de Transdev Centre-Val de Loire.
Cette logique se matérialise notamment sur la ligne Blois-Chambord. Jusqu’en 2023, une navette spécifique assurait la liaison avec le château. Mais depuis le 30 mars 2024, cette desserte a été intégrée à la ligne régulière Rémi 2, qui propose désormais deux allers-retours quotidiens tout au long de l’année, week-ends et jours fériés compris (sauf Noël).
« Avant, cette navette roulait du 30 mars au 3 novembre, et deux semaines à Noël. Aujourd’hui, elle fonctionne toute l’année », explique une responsable du projet. Cette refonte s’accompagne d’une meilleure accessibilité pour les cyclistes : « Un voyageur descend du train, il veut aller à Chambord, il a son vélo, il peut l’installer à l’arrière du car et rejoindre le château en transport en commun toute l’année », illustre Philippe Fournié.

Le succès de cette évolution se traduit par une nette hausse de la fréquentation. « Pour la saison 2024, on approche les 14 000 voyageurs ». C’est une progression significative par rapport à l’ancienne ligne des châteaux, qui transportait entre 5 000 et 6 000 voyageurs annuels lorsqu’elle desservait Chambord, Cheverny et, pendant un temps, Beauregard. « Passer de 6 000 à 15 000 voyageurs en huit ans, c’est une progression importante », souligne Gilles Lefebvre.

Un modèle amené à se développer
L’inauguration de cet espace et des deux cars Blois-Chambord s’inscrit dans une stratégie plus large de réorganisation des services de transport régionaux. Un engagement qui repose sur une coopération entre la SNCF et Transdev, deux acteurs qui peuvent parfois être en concurrence mais qui, sur ce projet, travaillent ensemble. « Ici, ils ne sont pas concurrents, ils sont complémentaires », insiste l’élu. La réussite de ce modèle dépendra cependant de son appropriation par les usagers. « Nous aurons des évaluations régulières. Il faut que ces espaces vivent et répondent à une attente. »
Si certaines voix évoquent un déclin des guichets, les chiffres observés en région Centre-Val de Loire semblent indiquer le contraire. « Contrairement à ce que certains affirment, les guichets ne sont pas vides. Il y a toujours du monde », affirme Philippe Fournié. L’enjeu est désormais de confirmer cette tendance en facilitant encore l’accès aux services. « Il n’y a plus qu’à rendre le meilleur service aux usagers, aux touristes et aux habitants de notre territoire », conclut-il.