Trophées 41 par nature 2025 : Noa Ribault, l’AEM et Vouzon primés

Le Conseil départemental de Loir-et-Cher a remis, mercredi 11 juin, les Trophées « 41 par nature » lors d’une cérémonie sobre mais engagée, à l’image de ses lauréats. Pour cette cinquième édition, trois catégories étaient distinguées : jeunesse, entreprise et artisanat, collectivité.
Parmi les visages, celui de Noa Ribault, quatorze ans, élève au collège Les Pressigny à Selles-sur-Cher. Le jeune lauréat de la catégorie « Jeunesse » est le fondateur de l’association Notre Terre belle et propre, à travers laquelle il multiplie les actions concrètes : plantations d’arbres, nettoyages de la nature, partenariats locaux, investissement dans le club Nature de son établissement scolaire. « Noa envisage de poursuivre et d’amplifier le travail de son association pour préserver l’environnement », a salué Philippe Gouet, président du Conseil départemental, avant de lui remettre son prix, et un ouvrage photographique de Thierry Lebert, « Guifette moustac, A plumes et à cris ».
Le jury a également tenu à citer deux autres jeunes engagés, non retenus comme lauréats mais salués pour leur implication : Antonin Berge Branson, qui améliore le cadre de vie de son village et souhaite élargir son action à son collège, et Léa Aubert, investie depuis plusieurs années dans l’association Perche Nature.
Des entreprises artisanales enracinées dans le vivant
La catégorie « Entreprise et artisanat » a récompensé l’Atelier de l’Étang Marais, basé à Mur-de-Sologne. Son dirigeant, Stéphane Thenault, s’est vu remettre le trophée pour un engagement exemplaire en matière de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Spécialisée en mécanique de précision, l’entreprise a su intégrer les enjeux écologiques dans ses pratiques quotidiennes : plantation de 200 arbres d’essences locales, installation de nichoirs pour les chouettes, passereaux et chauves-souris, gestion différenciée des espaces verts, éco-conception des bâtiments, choix d’huiles spécifiques et reconditionnement. « Vous êtes un candidat très investi dans la préservation de l’environnement, que ce soit dans les procédés de l’entreprise ou dans les aménagements extérieurs », a souligné le président Gouet, saluant une démarche RSE structurée.

Deux autres initiatives ont été distinguées dans cette même catégorie : Audrey Drouin, dirigeante de la pension canine Com’Éduc à Beauce-la-Romaine, pour son travail sur les haies, les arbres et la sensibilisation environnementale ; Céline Chevalier, des Écogîtes de la Sablière à Oucques-la-Nouvelle, pour un projet intégrant la biodiversité au cœur d’un hébergement touristique responsable.
À Vouzon, une collectivité qui montre la voie
Enfin, la catégorie « Collectivités » a mis à l’honneur la commune de Vouzon, en Sologne. La municipalité a conçu un circuit pédagogique autour de l’étang communal, intégrant des nichoirs à insectes et pollinisateurs, une tour à hirondelles, des panneaux éducatifs et une gestion différenciée des milieux. Le projet, développé avec l’appui de Sologne Nature Environnement, vise à concilier accueil du public, loisirs, sensibilisation écologique et préservation de la faune (comme l’oreillard une chauve-souris rare présente dans l’église) et de la flore. Le maire, Jean-François Lahaye, et son premier adjoint, Thierry Gagnard, venus collectivement recevoir le trophée, ont souligné l’ampleur du travail mené, sur un territoire riche de 1 500 hectares de forêt communale. L’édile a également évoqué la récupération récente de quatre hectares de zones humides, appelés à être restaurés dans les prochaines années.

En guise de clin d’œil symbolique, la municipalité a remis à l’institution départementale son pot de miel n°001, issu des ruches locales. « On hésite presque à y toucher tellement il est précieux », a plaisanté Philippe Gouet, dans une ambiance bienveillante.
Avant de remettre les prix, le président du Conseil départemental a tenu à rappeler plusieurs données alarmantes sur l’évolution de la biodiversité et du climat. Dans le Loir-et-Cher, 37 % du territoire est occupé par la forêt et les milieux naturels, 52 % par l’agriculture, mais un tiers des oiseaux nicheurs et un quart des amphibiens étudiés sont aujourd’hui menacés. Chaque année, 900 hectares de prairies permanentes disparaissent. Les vendanges ont lieu, en moyenne, quatorze jours plus tôt qu’il y a quarante ans dans le département.
Lancé en 2020, Le 41 par nature entre dans sa cinquième édition et s’impose désormais comme une opération structurante du Conseil départemental. Organisée d’avril 2025 à mars 2026, elle propose plus de soixante événements sur tout le territoire : ateliers, sorties nature, expositions, animations, chantiers bénévoles… Tous sont gratuits et ouverts au public. « C’est une opération d’environ 20 000 euros, mais avec des retombées immenses en termes de sensibilisation », a rappelé un élu.