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En ce mois d’août la Galerie Wilson se fait d’ombres et lumières

La Galerie Wilson inaugurait jeudi son exposition collective Ombres et lumières, pour le mois d’août 2025, un parcours sensible autour du contraste fondamental entre ce qui éclaire et ce qui obscurcit. La lumière révèle les formes, l’ombre enveloppe de mystère. Ensemble, elles construisent les émotions, les rythmes, la profondeur du monde visible. Parmi les trente artistes exposés, nous vous proposons trois coups de projecteur. Ils se portent sur Bruno Bianchi, GB de Zsitvaÿ et Michel Bizieux.

Bruno Bianchi en son ailleurs

Dans une alcôve de la Galerie Wilson, un triptyque de Bruno Bianchi attire le regard, suspendu comme une énigme. Le tableau central, plus large, se déploie comme un axe autour duquel gravitent deux formes presque calligraphiques. L’ensemble, structuré et mouvant, s’inscrit dans une recherche artistique que Bruno Bianchi poursuit avec constance : celle de la mobilité dans la fixité. Son univers se construit à la frontière de l’abstraction onirique et du lyrisme éthéré.

Bruno Bianchi

Si le thème est Ombres et Lumières, l’artiste dépasse cette dualité : « C’est surtout un voyage dans le temps. Il y a une profondeur qui me ramène à des périodes comme le XIIIe siècle, par exemple. » Le lien mystérieux à ce siècle, il ne cherche pas forcément à l’expliquer. Il parle d’un « accès direct à cette période-là », d’une époque qui l’a toujours fasciné. « Parce qu’il y avait une façon de vivre qui était — c’est un peu paradoxal — brutale et raffinée. Dans les arts, la peinture, la musique, l’architecture… il y avait quelque chose de brut, mais au sens noble du terme. » L’œuvre apparaît alors comme une réminiscence, un passage visuel vers un ailleurs temporel, peut-être aussi géographique. Car l’artiste évoque aussi le Japon, non pas comme une référence explicite ou volontaire, mais comme une résonance intérieure. Et « une force inépuisable d’inspiration. »

Les deux panneaux latéraux de la composition présentent des formes dorées, nerveuses, qui évoquent des idéogrammes ou des signes archaïques. Ce rapprochement, Bruno Bianchi l’assume tout en gardant la distance du doute. La matière picturale est caractéristique de son travail. Oxydes, moirures, textures, superpositions, ombres et lueurs donnent au tableau quelque chose de très ancien qu’on aurait presque envie de toucher. Le tableau devient alors, dans sa matérialité même, un objet paradoxal : il est inerte, mais vibrant ; silencieux, innommable mais évocateur. Le triptyque présenté à la Galerie Wilson crée une expérience perceptive, temporelle et presque mystique, que chacun est invité à traverser. Achevée quelques jours avant l’exposition, l’œuvre s’inscrit dans une démarche où chaque création est un seuil, un fragment d’un tout plus vaste — peut-être plus ancien que nous.

GB de Zsitvaÿ
GB de Zsitvaÿ

Les vibrations de GB de Zsitvaÿ

Quatre toiles de GB de Zsitvaÿ sont proposées en ce mois d’août à la Galerie Wilson. Par une simple rotation, deux des créations de Barbara dialoguent en silence. Elles portent chacune la trace d’un moment de bascule, entre transmission et émancipation, entre académisme et création intime, entre lumière et repli. La première, peinte à l’Académie de Port-Royal entre 2013 et 2014, ne ressemble pas aux autres : un soleil né d’un jeu de lumière, d’une forme jaune en arrière-plan, qu’elle a peu à peu transformée. La bougie, au premier plan, n’est plus allumée. Elle laisse place à une lumière autre, plus vaste, plus indéfinissable. « La vie peut s’arrêter, la bougie peut s’éteindre, mais il y a encore une lumière qui reste, qui appelle vers autre chose. Autre chose que la vie terrestre. » Un appel de lumière, un quelque chose qui nous dépasse.

GB de Zsitvaÿ

À quelques pas, l’autre toile dit tout l’inverse. Elle est dense, construite, conçue dans son atelier, pendant le confinement lié au Covid. Tout est ordonné, presque excessivement rangé, mais c’est un ordre tendu, un ordre qui cache le désordre du dedans. « On a envie que tout tombe par terre, de sortir, de partir en pleine nature, de continuer à vivre », observe GB de Zsitvaÿ.

GB de Zsitvaÿ
GB de Zsitvaÿ

Ici, le bureau devient un miroir de l’enfermement. Il y a une machine à écrire, des livres empilés, une lampe de chevet, une tasse de thé. Rien ne manque, mais tout est immobile. Barbara parle d’une frustration profonde. Et pourtant, dans cette composition, elle a aussi cherché une respiration, une suggestion de mouvement.

Barbara ne hiérarchise pas ses œuvres, mais elle les relie à des instants de vie. Chaque toile porte la vibration du moment. Une vibration qui ne se mesure pas à la couleur seule, mais à l’énergie intérieure qui l’a animée. Aujourd’hui, elle peint une toile sur la paix, avec des origamis de grue, pour une exposition à venir. Un très grand format. « Je veux juste représenter ce que je ressens, laisser vivre la toile, faire vibrer la toile. » Elle le dit simplement : le langage, pour elle, c’est la peinture. Car au fond, c’est peut-être là, dans ce lien fragile entre ce qui est montré et ce qui est retenu, que se tient l’essentiel de son œuvre : dans l’espace entre ce qu’elle sait, ce qu’elle tait, et ce qu’on devine. Une distance vibratoire, à franchir sans bruit.

Michel Bizieux a son mystère

Photographe et plasticien, Michel Bizieux impose qu’on y regarde à deux fois, au moins. Sur un socle blanc, un fruitier noir. De l’autre côté, un montage photo en clair-obscur. En retrait, un homme discret, précis dans ses hésitations. Michel Bizieux est à la Galerie Wilson tout entier, dans le double jeu qu’il aime. Il y expose quatre œuvres : deux dans son plus pur style, mais également une sculpture en noir mat et une photographie intitulée Les Ombres. Deux pièces comme deux angles d’attaque d’un même territoire intérieur.

Michel Bizieux

La photographie Les Ombres multiplie les couches de visibilité. Un enchevêtrement de feuillage et d’ombres. Deux silhouettes humaines. Un homme au chapeau. Une femme comme son ombre dynamique en retrait. Une troisième présence encore… Tout est superposé et déjoue la première impression. « Dans ma vie, les femmes m’ont beaucoup aidé à me construire. J’ai besoin du féminin. » Michel Bizieux propose. Il laisse venir. Et dans ce qui vient, il y a un mystère qu’il assume : « S’il n’y a pas de mystère, je m’ennuie. »


➡️ Entrée libre – Tout public – Exposition visible du 7 au 31 août, du jeudi au dimanche, de 14h à 19h – Lieu accessible PMR – Infos : galeriewilson.com

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