Nouvel acte de la mobilisation sociale : entre 650 et 1000 manifestants à Blois

Après un mouvement le 18 septembre, l’intersyndicale appelait à un nouvel acte de grève et de manifestations ce jeudi 2 octobre. À Blois, ils étaient 650 selon la préfecture, et près d’un millier selon la CGT à s’être rassemblés devant la préfecture, avant de défiler dans les rues (près de 600 000 manifestants, au national selon la CGT).

Cette mobilisation s’inscrivait dans la continuité d’un dialogue social rompu. Dans un communiqué, l’intersyndicale avait dénoncé « une occasion manquée » après sa rencontre avec le Premier ministre. Aucune réponse claire n’avait été apportée aux revendications du monde du travail. Ni rupture avec les mesures budgétaires présentées en juillet, ni engagement vers davantage de justice sociale et fiscale.
Les organisations syndicales exigent l’abandon du projet de budget 2026. Il prévoit notamment le doublement des franchises médicales et un objectif de réduction du déficit public à 4,6 % du PIB. Les syndicats dénoncent également une « année blanche » qui désindexerait pensions, prestations sociales et salaires de la fonction publique, ainsi que des restrictions budgétaires dans les services publics. Ils alertent sur des suppressions de postes de fonctionnaires, évoquant un chiffre de 3 000 suppressions. Du côté des revendications, l’intersyndicale demande une véritable justice fiscale, passant par la taxation des gros patrimoines et des très hauts revenus, l’encadrement des dividendes, ainsi que la conditionnalité sociale et environnementale des 211 milliards d’euros d’aides publiques aux entreprises.
À Blois, plusieurs prises de parole ont ponctué le rassemblement. Sylvain Chardon, pour Solidaires, a dénoncé l’absence de réponses aux mobilisations de septembre : « Voir plus pour obtenir une retraite décente, les très riches vont pouvoir continuer à s’enrichir et s’auto-congratuler que rien ne change. (…) Depuis 2000, le coût de la vie a augmenté de 52 %. Avec l’inflation, tout augmente sauf nos salaires. (…) Il y a urgence à changer de politique et augmenter tous les salaires, en commençant par le SMIC. » Pour lui, le gouvernement Lecornu « n’a jamais été si faible », tandis que « le patronat est sur la défensive ». Sa conclusion a sonné comme un appel au rapport de force : « Ensemble, nous pouvons gagner. »

Emmanuel Mercier, pour la FSU, a également insisté sur la fragilité politique de l’exécutif : « Nous sommes nombreux, à Blois, mais aussi dans tout le pays, à manifester notre colère face à la surdité et à l’aveuglement du Premier ministre et du Président de la République. (…) Grâce à nos mobilisations, le problème de la dette n’est pas un problème de dépense, mais bien de recette. » Il a dénoncé le mépris envers les agents de la fonction publique : « Alors que les services publics sont à l’os et qu’ils manquent de tout, ce silence sonne comme une véritable provocation. » La FSU, a-t-il rappelé, entend poursuivre l’action « dans l’unité la plus large », en particulier dans l’éducation nationale, où une nouvelle journée de mobilisation est annoncée le 14 octobre pour les lycées professionnels. Et d’affirmer : « Moins d’LVMH, plus d’AESH, taxer les milliardaires, augmenter les salaires. (…) Le combat est loin d’être terminé. Nous vous donnons très vite rendez-vous dans la rue et dans la lutte. »
