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bd BOUM 2025 : Blois, capitale du neuvième art et des libertés

À Blois, chaque mois de novembre, la bande dessinée imprègne la ville. Depuis quarante-deux ans, bd BOUM est devenu bien plus qu’un festival : un rendez-vous citoyen, gratuit, convivial, ouvert à toutes et tous.

« C’est grâce à nos partenaires, en particulier financiers, et au premier plan la Ville et la Région, que nous pouvons préserver la gratuité », souligne Jean-Charles Enriquez, président de l’association. « Cette édition devrait une nouvelle fois nous conforter dans notre place de premier festival gratuit sur le plan national, et en plus de figurer parmi les salons majeurs. »

Cette gratuité, rare en France, demeure une marque de fabrique. « Je le redis, mais c’est important : bd BOUM est le premier et le seul festival de bande dessinée gratuit », martèle Fabienne Quinet, adjointe au maire de Blois. « Quelle que soit votre histoire, quel que soit votre âge, le festival va nous offrir un espace d’échanges, d’expression et d’accès à la culture pour tous. » Vice-Présidente de la Région Centre-Val de Loire déléguée à la Culture, Delphine Benassy souligne cette ouverture : « Ce festival contribue à créer, notamment auprès des jeunes, une véritable culture de la rencontre avec les artistes. »

Geneviève Quinet, adjointe au maire de Blois
Fabienne Quinet, adjointe au maire de Blois.

Une affiche, un escalier et une mémoire : Madeleine Riffaud

L’affiche, dévoilée en juillet, porte la signature de Dominique Bertail, Grand Boum – Ville de Blois 2024. Elle réinterprète une photographie de la Libération de Blois en août 1944 : une scène historique réinvestie par le trait de l’auteur, qui y incruste la figure de Madeleine Riffaud. Deux enfants y apparaissent, lisant des albums parus pendant la guerre, dont La Bête est morte ! de Calvo (1944–1945), premier album à évoquer directement le conflit.

« J’avais surtout envie qu’elle soit vivante plutôt que ressemblante », a expliqué Dominique Bertail à propos de son travail sur Madeleine Riffaud. « Le challenge, c’était de faire porter dans son regard tous les traumatismes qu’elle a traversés. » Sur l’escalier Denis-Papin, Madeleine Riffaud s’impose également. « Cette année, c’était inévitable », commente Bruno Genini, le directeur. Jean-David Morvan avait proposé il y a plusieurs années de lui consacrer l’escalier monumental. Elle est décédée le 6 novembre 2024, mais son œuvre de résistante et de poète reste vive.

Le salon du livre : plus de deux cents auteur·rice·s

Au centre du dispositif, la Halle aux grains et son chapiteau accueillent le salon du livre. Plus de deux cents auteur·rice·s y sont attendus. Une centaine est directement invitée par le festival ; les autres viennent avec leurs éditeurs, notamment indépendants, qui occupent de nombreux stands. « bd BOUM, c’est d’abord un salon du livre », insiste Bruno Genini.

Expositions : une cartographie sensible

Treize expositions jalonnent la ville et composent une véritable cartographie des mondes dessinés. Certaines sont rétrospectives, d’autres exploratoires, toutes accessibles librement.

À la Maison de la BD et au CRDM, Enfant de la bande dessinée rend hommage à Dominique Bertail, tout en reliant sa carrière à l’évocation de Madeleine Riffaud. À la bibliothèque Abbé-Grégoire, L’Appel du fleuve (éditions 303) réunit des récits consacrés à la Loire. Dans les fossés du château, les Paysages de Meknès d’Annie Bouthemy restituent une résidence marocaine. La jeunesse est partout : Armelle et Mirko (Anne Montel, Loïc Clément, Julien Arnal) expose ses valeurs à la Halle ; Cosy Cosy d’Armelle Modéré déploie ses illustrations à la Maison de la BD et dans une agence bancaire partenaire ; L’Étang de feu du blésois Romain Garnier, Prix Jeune Talent – La Saif, investit l’Hôtel de Ville.

L’international s’invite avec Taïwan : une rétrospective des résidences, une délégation d’auteur·rice·s, des rencontres (notamment avec Laurent Mélikian), et la présence de Lin Chin Lin, Pei-Shu Chen et Népata Liu, prochaine résidente. « Souvent, quand on parle de BD asiatique, on résume ça au manga », explique Bruno Genini. « Mais c’est absolument faux : il y a une diversité de formes qu’il est important de découvrir. »

Jeunesse et action pédagogique : la BD pour tous

« Le festival dure quelques jours, mais la Maison de la BD est ouverte toute l’année », rappelle Fabienne Quinet. « Elle offre la possibilité d’un accès à la culture pour toutes et tous, quelles que soient les conditions sociales. » Cette vocation trouve sa traduction dans un ensemble d’initiatives : l’École illustrée du 6 au 18 novembre, la journée pédagogique du 21 novembre, les ateliers et fresques à la Maison de la BD, la dictée intergénérationnelle, les lectures du Loup en slip et de Gulliver, The West Monsters Show (lire ici). La lutte contre les violences faites aux femmes s’inscrit aussi dans la programmation, avec des interventions de Bénédicte Moret en lycées.

Rencontres, musiques et spectacles

Comme toujours, le festival déborde des cadres habituels. Café historique au CRDM (Raconter la Résistance en images) le samedi 22 novembre à 15h, rencontre « 120 ans de la loi de 1905 » le dimanche 23 novembre (10h30), lectures, musiques, projections. « La programmation affiche toujours une ambition assumée : la qualité », insiste Jean-Charles Enriquez. « Qualité dans la diversité, il y en a pour tous les âges et pour tous les publics. »

Le Trio LEA mettra en musique les poèmes de Madeleine Riffaud dimanche à 17h au CRDM ; La Belle et la Bête sera lue et projetée avec Cécile Roumiguière et Benjamin Lacombe ; Annie Huet interprètera Gulliver. Côté cinéma : soirée « monstres » aux Lobis avec Stan Manoukian, ARCO d’Ugo Bienvenu, films de Quentin Blake, documentaire sur Jordan Mechner, créateur de Prince of Persia. Concerts et spectacles complètent le tableau : Marc Minelli avec Roxette, The West Monsters Show avec Claire Godard et Paddy O’Turner, la compagnie Stereoptik avec ANTICHAMBRE.

Les prix : un temps fort attendu

La cérémonie de remise des prix se tiendra au cinéma Les Lobis samedi 22 novembre à 19h. Le plus attendu, le Grand Boum – Ville de Blois, reste encore secret. S’y ajoutent le Prix Jacques-Lob (scénariste), le Prix des lycéens et lycéennes (quatorze établissements jurés), le Prix du Conseil départemental, le Prix La Nouvelle République, le Prix Ligue de l’enseignement, et le Prix Jeune Talent – La Saif attribué au blésois Romain Garnier.

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