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Corinne Bénédek : une peinture entre cosmos, nature et spiritualité

Les couleurs éclatent… planètes géantes suspendues dans des ciels profonds, lunes immenses irradiant un halo, arbres dressés comme des gardiens silencieux, ponts reliant deux rives. En parlant de son travail, Corinne Bénédek garde un ton simple et clair. On devine tout un parcours. « Dès que j’ai su tenir un crayon, j’ai commencé à dessiner », raconte-t-elle. Enfant, elle noircissait des cahiers de petites bandes dessinées, inventant histoires et planches. « Je voulais faire de la BD au départ. Et puis après, je me suis tournée vers autre chose, les dessins, la peinture. » Son goût pour l’art aurait pu se poursuivre sans interruption, ses parents s’y opposent. « Mais à trente ans, j’ai franchi le pas. » De 1993 à 1996, elle suit trois années d’études à l’Institut d’Arts Visuels d’Orléans. « Je me sentais bloquée en autodidacte. J’avais envie de m’améliorer, d’apprendre de nouvelles choses. » L’apprentissage est exigeant. Elle poursuit deux années supplémentaires dans l’atelier d’un artiste peintre qui enseignait aux Beaux-Arts. « Il a ouvert son atelier, je l’ai suivi pendant deux ans. » Les expositions commencent alors, d’abord dans l’Orléanais, puis ailleurs.

Le virage des bombes aérosols

De ces années, elle garde un socle solide, mais aussi une contrainte. « Le style, au départ, c’était quand même très académique : paysages, modèles vivants, natures mortes… » Très vite, l’envie de changer s’impose. « J’ai fini par me dire que j’avais envie de faire autrement, d’arrêter ce qui était trop conventionnel. » Au début des années 2000, elle entame cette libération. En parallèle des sujets imposés, elle expérimente déjà des formes plus contemporaines. Les influences extérieures comptent aussi : « L’idée de voir ce que faisaient les graffeurs m’interpellait, ça me plaisait. Je me suis dit : tiens, j’essaierai bien. » Une technique qui marque aujourd’hui son œuvre : les bombes aérosols. « Je ne les utilise pas comme les graffeurs sur les murs. J’ai commencé sur du bois, puis sur du papier, du carton, et finalement sur toile. Et j’avoue que je m’éclate là-dessus. » Ce choix ne l’empêche pas d’employer d’autres mediums : acrylique, aquarelle, huile, pastel, encres de couleur, marqueurs. Les supports se multiplient : châssis toilés, bois, papier, carton, métal. Mais l’aérosol est devenu essentiel, apportant à ses toiles une profondeur particulière, une vibration presque cosmique.

Nature, univers, écologie : les sources

Ses inspirations sont multiples, mais elles convergent autour d’un même horizon : la nature, l’univers, la terre, les animaux, l’humanité, l’écologie, l’actualité. « J’aime beaucoup les photos que publie la NASA. Les planètes, les couleurs, je trouve ça impressionnant. Ça m’inspire. »

Pour elle, chaque planète a une signification : « La Lune, c’est les émotions. Mars, c’est l’agressivité, la force. Vénus, on le sait bien, c’est la planète de l’amour. Elles ont chacune leur particularité. » La Lune revient souvent dans ses toiles, tout comme les arbres. L’actualité, parfois, s’invite dans ses œuvres : « Quand j’entends des choses qui m’agacent, ça peut m’inspirer. Je fais un petit clin d’œil en rapport avec ce que j’ai entendu. Ça m’est arrivé notamment pour l’écologie. »

L’homme est presque absent de ses tableaux. « Non, je n’en mets pas. L’homme détruit tout. L’homme est un fléau pour la planète. » Parfois, des animaux apparaissent. Parfois, des symboles de la présence humaine : un phare, un bateau. Mais les figures humaines manquent volontairement.

Si son travail touche souvent au spirituel, elle précise : « Je ne suis pas forcément croyante. Je suis baptisée catholique, mais je crois surtout en des choses qu’on ne voit pas, qu’on ne comprend pas encore. » Sa peinture traduit cette conviction que tout est lié : les planètes, la Terre, les arbres, les cycles, l’invisible. Chaque toile naît d’une image intérieure. Le travail demande un temps de maturation. La construction n’est jamais aléatoire : la disposition des planètes, par exemple, obéit à une logique d’harmonie et de perspective.


Quelques toiles

Galaxie

Galaxie (technique mixte sur toile, 40 x 40 cm). Des planètes aux couleurs multiples flottent au-dessus d’une ligne d’arbres. « L’univers et la nature apparaissent inséparables », dit-elle. Cette toile condense ses inspirations : la NASA, l’arbre comme symbole vital, la fusion du terrestre et du cosmique.

Solstice d'automne

Solstice d’automne (bombes aérosols et acrylique sur toile, 50 x 50 cm). Un pont relie deux rives sous un coucher de soleil flamboyant. « J’aime peindre des ponts : ils relient les rives et les gens », explique-t-elle. Deux planètes veillent au-dessus de la scène, ajoutant une dimension intemporelle. Et peut-être un œil…

Nouvelle Lune (bombes aérosols et acrylique sur toile, 60 x 60 cm). Une lune immense domine la toile, face à deux arbres solitaires. Ici, elle incarne le cycle invisible qui régit les vies.

La nuit de vénus

La nuit de Vénus (aérosols et acrylique sur toile, 50 x 50 cm). Un grand disque lumineux occupe l’espace, auréolé de bleus et d’ocres, tandis qu’une rangée d’arbres blancs veille en bas. Vénus, planète de l’amour, se fait ici présence spirituelle.

arbre au clair de lune

Arbre au clair de lune (40 x 30 cm). Un arbre solitaire s’élève sous la pleine lune. « Les arbres, c’est quelque chose qui me parle », dit-elle. Dans cette toile, l’arbre devient presque un personnage à part entière, protecteur et habité.


Reconnaissance et expositions

Depuis 1996, Corinne Bénédek a participé à de nombreuses expositions collectives, en galeries d’art et salons internationaux en France et à l’étranger (Tokyo, Prague, Lituanie, Italie en 2025). Ses œuvres sont actuellement présentées à Tokyo et à Prague, après sélection par jury. « C’est une reconnaissance. Ça fait plaisir de voir son travail choisi et montré ailleurs qu’en France. » En 2023, l’Académie des Arts-Sciences-Lettres de Paris lui a décerné une médaille de bronze, confirmant la valeur de son travail.

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