Pompon, l’art de remettre de la douceur dans la vie quotidienne

Sous le nom Pompon, la vendômoise Marie-Charlotte Séguier façonne à la main de petites céramiques qui tiennent dans le creux de la main. Aucun moule, aucune reproduction mécanique : chaque animal est modelé pièce par pièce, puis peint à la main. Les formes se ressemblent par famille, mais aucune n’est identique. Il y a, dans cette différence subtile entre deux pingouins presque jumeaux, quelque chose de profondément humain : un soin, une attention, une présence. Chats, renards, lapins minuscules, ours blancs, chiens, fantômes ronds — un petit peuple. Non pas des objets décoratifs. Plutôt des compagnons.

Deux saisons, deux respirations
Le travail de Marie-Charlotte Séguier – que vous pouvez trouver en vente à la boutique Blois Capitale au 16 rue Emile Laurens – s’organise selon le rythme du temps. Printemps-été : des formes plus florales, des œufs, des animaux aux couleurs plus douces. Automne-hiver : les renards, les pingouins, les ours, les animaux de la banquise, et les petits sujets à suspendre dans le sapin. À cela s’ajoute une famille permanente, toujours présente : Les chats, les lapins, les chiens.
« L’idée, c’est de faire des trucs mignons qui n’ont pas d’utilité. C’est revisiter le bibelot aujourd’hui. Peut-être un côté un peu japonais, nous dit la céramiste. Et l’idée du gris-gris, du petit objet qui nous accompagne. » On les pose, ils nous regardent. On ne leur demande rien. Ils sont là.
Revenir à la terre
Le parcours de Marie-Charlotte Séguier ne mène pas directement à la céramique. Arts appliqués, puis sociologie, puis les assurances. La création revient par manque. « Avoir juste une pratique-loisir, ça ne me suffisait plus. Il fallait que je mette mes mains en activité. C’était devenu presque vital. » La terre demande écoute. Elle se laisse faire puis se dérobe. Elle prend, se tend, s’assèche, se fissure parfois. « On ne sait jamais vraiment le résultat avant d’ouvrir le four. Il y a une part d’incertitude. Et puis, il y a ce contact.
C’est très charnel. Voir ce qui vient sous nos mains, c’est hypnotisant. » Parfois, une fournée entière est perdue. On recommence. On cherche. On apprend. Créer, ici, rend humble.

Donner du mignon dans la vie
Le nom de ces céramiques porte une joie assumée : Pompon. « Ce nom, c’est pour les petits pompons en laine, parce que je trouve ça fort mignon. J’adore faire des pompons. Je trouve ça joyeux. Ça revendique quelque chose. » Un pompon, c’est léger. Ça ne sert à rien. Et cela suffit.
Le « mignon » n’est pas décoratif, encore moins infantilisant. C’est une manière de tenir. « J’adore travailler les tout petits formats. C’est comme si c’était précieux. Mignon et précieux. Donner du mignon dans la vie. » Ces objets n’expliquent rien. Ils apaisent.

Et puis, les Worry Stones
La pratique s’étend aussi à des formes très simples : des pierres de céramique à garder dans la main, dans la poche, les Worry Stones. On les frotte doucement du bout des doigts. Une gestuelle répétitive, presque méditative. « Le fait de les toucher développe, dans le cerveau, des zones hormonales liées à la détente. » Un objet minuscule. Un mouvement simple. Et l’espace intérieur s’adoucit. Les Worry Stones s’inscrivent dans une tradition ancienne : des objets polis, ovales, portés dans la paume, utilisés depuis l’Antiquité dans plusieurs civilisations pour calmer l’esprit et détourner l’attente ou l’agitation.


