À Blois, Déesse accueille les créations d’Emy Sauvaget et de Simone & Rosa

Depuis le 5 juin et jusqu’à la fin du mois d’août, la boutique Déesse, située au 59 avenue Wilson à Blois, offre une vitrine temporaire aux créations d’Emy Sauvaget, et de Maud Romain, fondatrice de la marque Simone & Rosa. Chacune dans son langage affirme une démarche indépendante, marquée par un engagement assumé, une attention portée à la fabrication artisanale, et une volonté de garder leurs pièces accessibles.
Emy Sauvaget : impressions à vif, corps affirmés
Plasticienne installée à Blois, Emy Sauvaget développe une pratique centrée sur la linogravure et l’impression manuelle, en tirages limités. Certaines pièces sont réalisées sur fond d’encre posé au pinceau, ajoutant un niveau d’expressivité supplémentaire. « Je m’amuse aussi à expérimenter avec de l’encre en fond au pinceau avant d’imprimer à la main », précise-t-elle. Ses visuels sont reconnaissables : couleurs franches, formes simples, compositions directes. « Toujours des vulves, des seins et des couleurs bien flash pour l’été ! »

À la boutique Déesse, plusieurs de ses affiches sont visibles, notamment Boobs chacrés, Tétons libres, ou encore Beaucoup, passionnément, hystérique, une composition saturée. Une nouveauté figure aussi parmi les créations présentées : D’la morve sur ton patriarcat, une risographie produite en collaboration avec Judith (Das Mädchen). L’œuvre détourne avec humour les codes emoji et les slogans militants, dans un mélange visuel de rose vif et de formes suggestives. Emy Sauvaget propose également des stickers résistants à l’eau, « pour les mettre sur les voitures par exemple », ainsi que plusieurs formats de tirages, dont les prix vont de 8 à 40 euros. La tonalité générale de cette nouvelle série est plus frontale encore que les précédentes. « Peut-être un esprit un peu plus punk. Mais l’idée reste la même. Un peu plus musclé, on va dire. »
Simone & Rosa : couture, bijou et couleurs
Maud, créatrice de la marque Simone & Rosa, présente chez Déesse une sélection de sacs, bijoux et accessoires textiles qu’elle fabrique elle-même, sans sous-traitance. Elle a tout appris seule. « Je ne savais pas me servir d’une machine à coudre il y a quatre ans », dit-elle. Aujourd’hui, elle conçoit sacs banane, porte-monnaies, guirlandes, badges, bijoux, ceintures, tous réalisés à la main dans une large variété de motifs et de matières.

Son matériau de prédilection est le wax, tissu à motifs graphiques aux couleurs vives. « Je travaille avec des familles africaines depuis vingt ans, en tant qu’éducatrice spécialisée. Du coup, j’ai une appétence pour le wax. » Elle n’utilise pas exclusivement ce textile, mais veille toujours à des associations visuelles franches : « beaucoup de couleurs, des motifs un peu sympas, un peu pêchus ». Sa production est également présente à Orléans (Atelier ILU, rue des Carmes) jusqu’à fin août, et à Tours (boutique Noa, rue Colbert) jusqu’à fin septembre.