À La Chaussée-Saint-Victor, les Joyeuseries vont faire entendre plusieurs voix du rire

Pour sa septième édition, le festival Les Joyeuseries s’apprête à retrouver son public au Carroir de La Chaussée-Saint-Victor, du 25 au 27 avril. Un rendez-vous désormais bien ancré dans le paysage culturel local, qui continue de défendre une ligne artistique claire, entre humour, concerts et animations familiales. Isabelle Thébault, en charge de l’organisation, se réjouit d’une édition qui s’annonce prometteuse.
Dans l’organisation du week-end, le choix a été fait de dissocier les espaces. Le Carroir dispose de deux salles : l’auditorium accueille les spectacles d’humour, avec Bernard Mabille, Manon Lepomme et Az, tandis que la salle festive se prête aux concerts. Le vendredi soir, à partir de 19 heures, Modarn et Clem Chouteau ouvriront la soirée musicale. Le samedi, à la même heure, le bal swing sera mené par The Swing Shouters, quintette spécialisé dans le répertoire du Lindy Hop. Cette articulation souple, expérimentée sous d’autres formes lors de la première édition, trouve ici un nouvel équilibre. « Ça permet à chacun de voguer là où il a envie. »
Pour cette édition des Joyeuseries, le festival assume la variété des styles en programmant Bernard Mabille, Manon Lepomme et Az. Une diversité pleinement assumée, qui répond à la philosophie de l’événement. « Le but du jeu, c’est aussi de découvrir des humours différents. Depuis la première édition, on veille à ce que les artistes programmés chaque jour soient différents de celui de la veille ou du lendemain. » Ce positionnement favorise la curiosité, notamment chez les détenteurs du Pass festival, qui, d’une soirée à l’autre, rencontrent des formes d’humour très contrastées.
L’équipe observe d’ailleurs que cette démarche fidélise un public qui revient d’année en année, souvent prêt à se laisser surprendre. Isabelle Thébault en témoigne : « Certains nous disent en partant : “C’était encore génial, à l’année prochaine !” Beaucoup nous disent aussi : “Celui-là, je ne le connaissais pas, mais j’ai pris le Pass et ça m’a permis de découvrir quelqu’un.” »
Cette année donc, aux Joyeuseries, Bernard Mabille, dont le style s’inscrit dans la tradition des chansonniers. Il évoque pour Isabelle Thébault des souvenirs familiaux. « Je n’ai pas tout à fait le même âge que lui, mais ça me fait penser aux chansonniers dont me parlaient mon père ou mon grand-père. C’est cet humour à l’ancienne, très politique, qui me plaît beaucoup. » Manon Lepomme, artiste belge, apporte une autre tonalité. Son énergie scénique, son humour accessible, teinté d’autodérision, ont séduit l’équipe après sa découverte lors du festival d’humour de Liège. « Elle a ce petit grain de folie, elle mélange sa vie personnelle à la fiction, mais chacun peut se retrouver dans ses blagues. » Enfin, avec Az, le festival mise sur le stand-up, une veine qui trouve sa place dans chaque édition. Passé par le Jamel Comedy Club, Az privilégie l’interaction avec le public, une écriture directe qui démarre souvent par une question pour faire naître la blague. « C’est ce qui nous a plu, cette capacité à créer un échange immédiat avec la salle. »
Si la programmation des têtes d’affiche reste le point d’ancrage du festival, l’événement n’oublie pas ses fondamentaux. Depuis la première édition, les artistes programmés pour les concerts et les animations du dimanche sont tous issus de la région. Une volonté forte de soutenir la scène locale, revendiquée avec fierté. « On a de très bons artistes ici, et on trouve que c’est bien de les faire travailler, plutôt que de faire venir des gens de Lille ou de Marseille. »
L’histoire du festival s’inscrit dans une rencontre entre Stéphane Baudu, maire de La Chaussée-Saint-Victor, et Didier Bergen, directeur artistique des cinq premières éditions. Tous deux avaient rapidement convergé vers l’idée de construire ensemble un événement dédié à l’humour, doublé d’une programmation conviviale. « Ils se sont croisés à la Foire aux beignets, ils ont bien accroché, et ils se sont dit : “Si on faisait quelque chose tous les deux, ça pourrait coller.” » Depuis le départ de Didier Bergen pour de nouvelles aventures, Isabelle Thébault assure seule l’organisation globale, toujours en lien étroit avec la municipalité. À quelques jours de l’ouverture, elle poursuit l’installation au Carroir. Elle garde l’optimisme et l’enthousiasme qui font la marque du festival depuis ses débuts. Et si le temps est aux averses, ce sont des éclats de rire qui sont attendus ce weekend.
Plus d’informations sur les Joyeuseries et réservations : lesjoyeuseries.com et helloasso.com