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Avant « Rock en Vienne », plein zoom sur Roxette

Le nom, à lui seul, intrigue. Pourquoi Roxette, pour une association locale qui défend le rock sous toutes ses formes, avec cinq à dix concerts organisés chaque année ? Rien à voir, bien sûr, avec le duo suédois mondialement connu. Ici, le choix du nom puise ses racines du côté de l’Angleterre, dans une chanson signée Wilko Johnson, guitariste mythique de Dr. Feelgood.

Et le clin d’œil dépasse l’hommage : Wilko Johnson, grâce à l’un des fondateurs de l’association, Stéphane Jopek — figure familière de la scène rock locale —, a occupé une place particulière dans l’histoire de Roxette. « On a pu entretenir des relations avec lui, on a fait des émissions de radio, des interviews… Tout ça, c’était un peu le graal pour nous d’être en contact avec lui », confie Christophe Arrondeau, membre actif de l’association. C’est à cette histoire que Roxette doit son nom. Un hommage assumé à Dr. Feelgood et à leur guitariste Wilko Johnson, qui a même accepté le titre de président d’honneur de l’association.

Wilko Johnson
Wilko Johnson – Photo : Sébatsien Mallet

Roxette est née en septembre 2002, autour d’un groupe d’amis, huit personnes au départ. Le moteur, dès l’origine, tient en une envie simple : pouvoir organiser des concerts de musiques peu représentées sur le territoire. Très vite, un homme joue un rôle de catalyseur : Michel Delonin. « Il avait des contacts avec certains producteurs, certains musiciens », explique Christophe. Grâce à ces connexions, Roxette commence à monter ses premiers concerts dans une ligne résolument blues, une orientation qui laissera longtemps son empreinte dans l’image publique de l’association. « C’était vrai à une période, puisque l’on a beaucoup travaillé avec le catalogue Dixiefrog. Mais au fur et à mesure, on a essayé au contraire d’apporter de la variété, de la diversité dans nos propositions de concerts. »

Depuis, Roxette n’a jamais cessé de programmer des concerts. L’association, qui rassemble aujourd’hui un peu plus d’une vingtaine de membres actifs, continue de faire vivre cette dynamique avec régularité. « Samedi avec Rock en Vienne, ça sera le 162e événement. On a fait passer plus de 214 groupes différents ; au total, 358 artistes, dont plusieurs ont été reprogrammés », précise Christophe Arrondeau. En complément des concerts, l’association a développé une émission sur Studio Zef, devenue un autre espace d’expression et de diffusion pour ses choix musicaux.

Crédit photo : Patrice Mollet

Si Roxette tient depuis plus de vingt ans, c’est aussi grâce à une stratégie de coopération assumée. L’association présidée par Yves Gendrault ne possède pas de salle en propre. Cette absence de lieu propre impose de travailler systématiquement en partenariat avec d’autres acteurs culturels locaux : le Chato’do, la Maison de Bégon, la Ville de Blois, BD Boum, le club de la Chesnaie, le Ben Blues Bar… Actuellement, une seule action annuelle est intégralement portée par Roxette : le « Come back Rock’n’Roll », festival de fin d’été, organisé le dernier week-end du mois d’août à Saint-Sulpice-de-Pommeray. Apparu juste après la pandémie de Covid. « On avait trouvé un terrain à Saint-Sulpice où on pouvait accueillir du public selon les critères sanitaires du moment. Comme il n’y avait pas eu de concert depuis plusieurs mois, on a dit : “Allez, on se fait un Come back Rock’n’Roll !” On trouvait le nom sympa, donc c’est resté. » Le choix de cette période n’est pas anodin : « C’est la fin de l’été, une période où il ne se passe rien pour nous. C’est l’occasion d’annoncer que Roxette revient pour une nouvelle année de programmation ! »

Question programmation, la prochaine soirée, baptisée « Rock en Vienne », est pour ce samedi 26 avril (de 19h à 00h30 environ), à l’ALCV – salle Dupré – à Blois. Elle réunira Happy Go Lucky Band, The Kwinks et Celtic Vagabond. Le Happy Go Lucky Band s’est formé il y a deux ans autour de musiciens chevronnés. Ensemble, ils explorent de nouveaux rivages : une musique tournée vers l’americana, la country, le folk. Les fans des Cry Babies seront ravis de découvrir les Kwinks avec des reprises des Who, des Kinks, des Small Faces… les années 60 anglaises, le Swinging London. Autre invité de la soirée, Celtic Vagabond, mené par Paddy O’Turner. Ce groupe revisite des standards traditionnels en leur insufflant une énergie neuve, avec des arrangements qui flirtent parfois avec le psychédélique, parfois avec le progressif. « Nous, on aime beaucoup », confie Christophe.

Le volet DJ set, vers 23h30, sera assuré par Les Platines. Derrière ce nom, deux jeunes femmes d’une vingtaine d’années, dont l’une est membre des Brunettes. « Elles sont très orientées fin des années 60, début des années 70, rock garage. » Elles partageront les platines avec Gigi Santo et Blue Demon, deux figures de la scène orléanaise. « Ils ont une pertinence dans leur choix rock, avec des artistes qui nous sont inconnus. »

Trois groupes, un DJ set et des entrées très abordables ! En effet, Roxette continue de défendre une politique tarifaire accessible. « Là, par exemple, samedi, ça va être 10 euros en prévente [LIEN ICI], 12 euros sur place. Pour trois groupes et un DJ set, ça ne me paraît pas énorme ! »

Du punk en juin

Bref, « cette soirée-là, elle va être rock. Mais celle du mois de juin au Chato’do, dans le cadre du Hangar, va plutôt être punk », prévient Christophe Arrondeau. Deux groupes seront sur la scène en plein air blésoise : les orléanais de Yeti et The Huile, de Sens, constitué à 50 % de membres de Johnny Mafia. L’état d’esprit qui préside à cette initiative reste fidèle aux principes de Roxette. Les musiciens viennent par passion, conscients des limites financières de l’association. « Ils ne seront pas payés à leur juste valeur. Ils sont sur des cachets très différents de Johnny Mafia… »

C’est sans doute là que se situe l’essentiel. Depuis ses débuts, Roxette revendique un fonctionnement associatif fondé sur le collectif, une fidélité sincère aux musiques qui les animent, et cette volonté obstinée de continuer à transmettre — sans calcul, sans ambition démesurée, simplement par passion.

Little Bob – Crédit photo : Patrice Mollet

Parmi les souvenirs marquants de ces vingt-deux années de programmation, Christophe Arrondeau évoque plusieurs moments forts. Wilko Johnson bien sûr. Autre figure qui occupe une place à part dans cette histoire : Little Bob, artiste emblématique du rock français. « Pour nous, ça représente quelque chose dans le monde du rock français, et on l’a eu à la maison. » D’autres noms lui reviennent avec la même intensité : Elliot Murphy, Bernays Propaganda, Frandol, François Lebas… Mais au-delà des concerts eux-mêmes, Christophe insiste sur ce qui fait aussi l’essence de Roxette : le collectif, le travail partagé, l’engagement commun. « Les bons souvenirs, c’est aussi quand on installe le Come back, où on est pendant plusieurs jours ensemble à travailler pour faire cette soirée. Des fois, c’est un peu compliqué, mais ça reste en somme de très bons souvenirs, parce que c’est la finalité de l’association : faire des choses ensemble. »

Crédit photo : Patrice Mollet

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