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Agriculture en crise : entre incertitudes et stratégies de diversification

L’étude Agri-Enjeux 2030-2035, réalisée par Ipsos en partenariat avec Réussir Agra, dresse un état des lieux préoccupant de l’agriculture. Menée auprès de 588 exploitants agricoles, elle met en évidence une baisse structurelle des revenus et une incertitude marquée quant à l’avenir, sous l’effet des contraintes réglementaires, du changement climatique et de la volatilité des marchés. Face à ces défis, la diversification, notamment via la production d’énergie renouvelable, apparaît comme une réponse stratégique pour un nombre croissant d’agriculteurs.

Un revenu en déclin, une incertitude croissante

Près de six agriculteurs sur dix (59 %) déclarent que leur revenu a diminué en 2024 par rapport aux années précédentes. Seuls 6 % ont constaté une augmentation. Cette baisse s’inscrit dans une tendance plus large, observée depuis cinq à dix ans par 46 % des répondants. Pour 35 % d’entre eux, la diminution de revenu est continue depuis trois à cinq ans.

Les perspectives pour les années à venir sont marquées par un pessimisme latent. Un agriculteur sur trois (30 %) estime que ses revenus vont encore baisser d’ici 2035, et seulement 16 % anticipent une amélioration. L’incertitude économique est alimentée par plusieurs facteurs : les contraintes réglementaires (48 %), les aléas climatiques (52 %) et la volatilité des marchés agricoles (33 %).

Des changements structurels limités mais une évolution des modèles économiques

Malgré la pression économique, 53 % des agriculteurs ne prévoient pas de transformation majeure dans leur mode d’exploitation. Parmi ceux qui envisagent un changement, l’intégration d’un nouvel associé ou partenaire, souvent dans une optique de transmission, est la principale évolution citée (13 % des exploitants, 20 % chez les plus de 55 ans).

Si les méthodes de production restent globalement inchangées, la diversification économique gagne du terrain. Aujourd’hui, la vente des productions agricoles reste la première source de revenus (84 %), suivie des aides publiques (51 %). Toutefois, la production d’énergie renouvelable (solaire, méthanisation) s’impose comme une alternative viable, citée par 29 % des agriculteurs (+15 points par rapport à la situation actuelle).

L’énergie renouvelable, un levier stratégique de diversification

Face à l’érosion des revenus agricoles, la production d’énergie renouvelable est perçue comme une opportunité. D’ici 2035, près d’un agriculteur sur trois envisage d’investir dans l’agrivoltaïsme ou la méthanisation. Cette tendance est particulièrement marquée chez les exploitants de grandes cultures et chez ceux déjà engagés dans la méthanisation.

En parallèle, 57 % des agriculteurs misent sur l’amélioration de la productivité et des performances techniques pour sécuriser leur exploitation. L’abandon de certaines cultures jugées non rentables est une option pour 38 % des répondants, tandis que 27 % cherchent à mieux maîtriser la commercialisation, notamment via la vente directe et les circuits courts.

Des attentes fortes en matière d’accompagnement économique

Dans un contexte de transformation, les agriculteurs recherchent des sources d’information fiables pour optimiser leur gestion économique. Les centres de gestion comptable sont la principale référence (50 %), suivis des conseillers techniques indépendants (37 %) et des échanges entre pairs (29 %). Ces acteurs sont attendus sur trois axes : fournir des données sur les marchés, proposer des recommandations technico-économiques et favoriser le partage d’expériences.

Un modèle en transition face aux défis climatiques et économiques

L’étude Agri-Enjeux 2030-2035 met en évidence une agriculture en quête de solutions face à un avenir incertain. Si les exploitants restent majoritairement ancrés dans leur modèle actuel, l’évolution vers des stratégies de diversification, notamment via les énergies renouvelables, pourrait redessiner en profondeur le paysage agricole dans les années à venir.


Arnaud Bessé réélu président de la chambre d’agriculture du Loir-et-Cher

Lundi, Arnaud Bessé a été réélu à la présidence de la chambre d’agriculture du Loir-et-Cher lors d’un scrutin marqué par des tensions. Bien que la Coordination rurale ait obtenu la majorité des sièges au sein du collège des agriculteurs en février, le mode de désignation du président implique l’ensemble des collèges électoraux, permettant à la FNSEA de s’imposer grâce aux voix d’autres représentants. Face à ce résultat, la Coordination rurale et la Confédération paysanne dénoncent un « déni de démocratie » et annoncent un recours devant le tribunal administratif, rapporte France 3. Lors du troisième tour, une tentative de la Coordination rurale de modifier sa stratégie en présentant un candidat plus âgé n’a pas abouti, conduisant au retrait de ses élus avant la proclamation du résultat. Arnaud Bessé défend la légitimité du scrutin et appelle au rassemblement pour poursuivre les missions de la chambre d’agriculture.

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