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Levée de boucliers contre la future Académie Saint-Louis de Chalès

Un projet en Sologne d’établissement scolaire privé hors contrat suscite une vive opposition. L’Académie Saint-Louis de Chalès, prévue pour ouvrir à la rentrée 2025 sur le domaine de 175 hectares de Chalès à Nouan-le-Fuzelier (Loir-et-Cher), fait l’objet de critiques et d’inquiétudes de la part d’élus, syndicats, associations et organisations politiques.

Un internat catholique pour garçons en Sologne

L’Académie Saint-Louis ambitionne d’accueillir des élèves dans un cadre inspiré de la « pédagogie de l’éducation intégrale » promue par le réseau Saint Joseph Éducation. Dans celle-ci, les enseignants sont perçus non seulement comme des transmetteurs de savoirs, mais aussi comme des précepteurs accompagnant les élèves dans leur progression intellectuelle et humaine.

Une opposition politique et syndicale

Le projet ne passe pas inaperçu. Le maire de Blois et premier vice-président de la région Centre-Val de Loire, Marc Gricourt, a déjà exprimé ses inquiétudes sur les réseaux sociaux : « Ces écoles questionnent véritablement dans une période de montée des fanatismes, intégrismes religieux, montée des nationalismes, de remise en cause des avancées de la société depuis des décennies sur l’égalité entre les femmes et les hommes, le respect des différences, le respect des genres, des libertés individuelles. Quelle réaction des pouvoirs publics, du ministère de l’Education, du gouvernement ? L’interdiction pure et simple devrait être la règle. Pour cela la loi doit changer. »

Un communiqué de presse collectif publié le 3 mars 2025 va dans le même sens. Il est signé par FSU 41, CGT 41, UNSA Éducation OT, CFDT Éducation OT, Ligue de l’enseignement 41, FCPE 41, LDH 41, Planning familial 41, Collectif pour les droits des femmes 41, PS 41, PCF 41, Génération·s 41, France Insoumise 41, EELV 41 et NPA 41.

Ce texte dénonce « un projet éducatif fondé sur les valeurs traditionalistes et donc intégristes », ainsi que la présence du milliardaire Pierre-Édouard Stérin parmi les principaux financeurs, via son fonds « Le Bien Commun ». Le collectif estime que la participation de Stérin, qu’ils qualifient de « fugueur fiscal en Belgique », témoigne d’une « volonté d’endoctrinement incompatible avec les lois et règlements en vigueur ».

Les signataires interpellent le préfet et les autorités de l’éducation nationale afin de bloquer l’ouverture de l’établissement. Pendant ce temps, l’Académie Saint-Louis poursuit sa présentation auprès des familles intéressées à Orléans, Rambouillet, Versailles ou Paris. La création de cet internat catholique en Sologne soulève un véritable débat sociétal et politique. Tandis que ses défenseurs y voient une alternative éducative fondée sur des valeurs spirituelles et un cadre exigeant, dans le contexte de l’affaire Bétharram, ses opposants redoutent à minima une remise en cause des principes républicains et une influence idéologique marquée.

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