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Ambitions au féminin : un acte III pour booster l’entrepreneuriat

Ce 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, la salle Jorge-Semprún, à Blois, a accueilli la troisième édition de Ambitions au féminin, un événement porté par un collectif de femmes entrepreneures en partenariat avec les associations AFHIA et ACESM. Destiné à valoriser l’entrepreneuriat féminin et à créer du lien entre professionnelles, ce rendez-vous a rassemblé autour de stands, d’échanges et de rencontres avec des structures d’accompagnement comme l’ADIE.

Latifa El Haddadi, fondatrice de Caftan M’Diess, est une des entrepreneures – ou entrepreneuses – à l’origine de cette initiative. Spécialisée dans la confection et la location de robes traditionnelles marocaines, elle s’est récemment lancée dans la robe de mariée. Son parcours entrepreneurial a débuté il y a dix ans, avec une première boutique installée dans la ZUP, avant un déménagement en centre-ville. « Un jour, Rabah, co-fondatrice de l’événement, est venue me rendre visite. Je lui ai parlé du fait qu’il n’y avait pas assez de femmes dans l’entrepreneuriat, ou alors très peu, et que celles qui se lançaient n’étaient pas mises en valeur. » De cette conversation est née l’idée d’organiser des rencontres, d’abord sous forme de réunions, puis sous la forme d’un salon pour rendre visibles ces parcours et susciter de nouvelles vocations.

Latifa El Haddadi, fondatrice de Caftan M’Diess
Latifa El Haddadi, fondatrice de Caftan M’Diess

Lors des premières éditions, l’événement ciblait principalement les femmes entrepreneures des quartiers nord de Blois. Il s’est progressivement élargi à l’ensemble de la ville, en raison du bouche-à-oreille et des connexions tissées entre professionnelles. « Cela s’est fait naturellement. On a rencontré d’autres femmes d’autres quartiers, et on les a invitées à nous rejoindre », explique-t-elle. Cette évolution a renforcé la dimension de réseau et d’entraide, qui est aujourd’hui au cœur de la démarche.

L’objectif principal du salon n’est pas simplement d’exposer, voire de vendre. Certaines participantes présentent leurs produits, d’autres viennent surtout partager leur expérience et expliquer leur parcours. « Beaucoup hésitent, ont peur, ne savent pas par où commencer. Nous, on essaye de les guider un peu », confie Latifa El Haddadi. La BGE est présente pour répondre aux questions sur la création d’entreprise et l’accès aux financements, une préoccupation majeure. « La question principale, c’est souvent : Comment tu t’es lancée ? D’autres demandent où j’ai trouvé l’idée. Mais la plupart veulent surtout savoir comment on commence et qui peut aider au financement », souligne-t-elle.

Les échanges permettent aussi d’aborder la réalité de l’entrepreneuriat, au-delà des apparences. « Quand on voit une femme qui a sa boutique, on se dit : C’est génial, moi aussi j’aimerais faire ça ! Mais on ne connaît pas forcément toute son histoire et les étapes qu’elle a dû franchir pour en arriver là. » Les obstacles sont nombreux, et l’investissement personnel est conséquent. « L’entrepreneuriat, ce n’est pas seulement du travail en boutique, c’est aussi du travail à la maison. Moi, par exemple, je suis maman, je suis femme, je suis chef d’entreprise… Il faut tout gérer en même temps. » Malgré ces défis, elle ne regrette rien : « Je fais ça avec le cœur, c’est ma passion. Au début, bien sûr, on se pose des questions : Comment vais-je y arriver ? Ça va être long… Mais il faut du courage, et petit à petit, on y arrive. »

Ambitions au féminin

L’événement s’inscrit dans une dynamique plus large, celle de la Semaine Elles, qui se déroule cette année du 6 au 16 mars. Christelle Leclerc, adjointe au maire de Blois, rappelle l’enjeu de cette programmation : « Cette année, nous avons conçu une programmation dense et variée sur dix jours. Je suis extrêmement contente d’être ici, car je trouve que cette rencontre entre entrepreneuses est une initiative essentielle. » Elle insiste d’ailleurs sur l’usage du terme : « Je précise bien ‘entrepreneuses’ et non ‘entrepreneurs’, car ici, il s’agit de femmes qui entreprennent, et c’est important de le souligner. »

Rachid Meress, élu des quartiers nord, salue la portée du salon : « Voir toutes ces femmes oser l’aventure entrepreneuriale, s’investir et créer derrière un collectif comme celui qui est en train de se structurer, je trouve cela formidable. »

Une dimension que souligne également El Hassania Fraisse-Ziriab : « Ce salon est un moment clé pour les femmes qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat ou développer leur activité. Il permet de tisser du lien, de créer des opportunités et de renforcer l’entraide entre entrepreneures. » Les échanges ont permis de faire émerger de nouvelles perspectives : « Nous avons vu de belles rencontres professionnelles se nouer, des échanges, et surtout, un vrai dynamisme autour du collectif qui se met en place. » L’ambition est désormais d’ancrer durablement cette dynamique et d’encourager encore plus de femmes à oser entreprendre. « Nous espérons retrouver toutes celles qui ont participé aujourd’hui dans les futures éditions, mais aussi lors d’autres événements que nous organiserons », ajoute El Hassania Fraisse-Ziriab.

Pour Christelle Leclerc, ce type d’initiative participe pleinement à une prise de conscience collective. « Il y a ici des femmes de toutes générations, des mères et leurs filles, prêtes à prendre le relais. C’est bien la preuve que l’ambition au féminin est en train de se transmettre et de s’ancrer durablement. »

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