Anne-Sophie Aubert-Ranguin convaincue par la fabrique du projet « Unis pour Blois »

Il est peu question de postures, davantage d’analyse et de construction. Dans le cadre de « Unis pour Blois », qui rassemble au premier tour une partie de la droite et du centre dans la perspective des municipales de 2026, Anne-Sophie Aubert-Ranguin, élue blésoise sans étiquette, membre du groupe Osons l’avenir, s’engage pleinement dans la démarche. Son parcours, ses compétences dans le domaine de la santé, son expérience d’élue à la Ville et à l’Agglomération depuis 2020, l’amènent à plaider pour un renouveau fondé sur la crédibilité des propositions, la responsabilité budgétaire, et la concertation. « Le fait de pouvoir partir d’emblée, réunis autour d’un projet commun, c’est très positif », affirme-t-elle. Depuis cinq ans, l’ophtalmologiste dit avoir constaté des convergences nombreuses entre les sensibilités représentées, notamment avec le MoDem, avec qui elle partage plusieurs engagements sur les dossiers municipaux. À ses yeux, cette union n’a rien d’un collage opportuniste : elle répond à une maturation progressive des idées et à une volonté de co-construction réelle. « Offrir à notre ville de Blois un avenir plus rayonnant », résume-t-elle.
La fidélisation des jeunes en question
Développement économique, attractivité, dynamisme territorial : pour Anne-Sophie Ranguin, ces thématiques doivent structurer le projet à venir. Elle évoque les difficultés de fidélisation des jeunes actifs, et notamment des jeunes professionnels de santé. « Ils restent quelques années, puis partent vers des villes plus dynamiques, plus attractives culturellement. » Dans le domaine médical, très féminisé, elle parle d’un manque d’emplois pour les conjoints qui constituerait un frein sérieux à l’installation. « Arriver à Blois pour exercer une profession comme ingénieur, ce n’est pas aisé. » Si elle reconnaît le rôle de l’agence d’attractivité, elle souligne que « c’est encore compliqué », et que la situation économique locale, malgré la présence de quelques entreprises phares, manque de diversité. Selon elle, il serait pertinent de « développer tout ce qui est tech » et de travailler sur des projets entrepreneuriaux structurants.
Des groupes de travail pour une vision partagée
La méthode, elle aussi, compte. Anne-Sophie Aubert-Ranguin s’est investie dans les groupes santé-social, mobilité-transports, ainsi que dans celui consacré aux finances et ressources humaines. Ce dernier volet est pour elle indispensable : il s’agira d’« éviter les propositions délirantes au niveau financier » et de veiller à la faisabilité concrète des actions. « Il faudra chiffrer nos propositions et faire montre de crédibilité. »
Elle rappelle que la démarche en cours se veut collégiale. Il ne s’agit pas pour elle de revendiquer une expertise solitaire, mais d’apporter ses idées au collectif, à partir d’un diagnostic partagé. Concernant les transports, elle insiste sur la nécessité d’un état des lieux objectif, sans déni : « Même dans le schéma cyclable actuel, on a parfois du mal à en comprendre la cohérence. » Les transports publics, dit-elle, devront être repensés : meilleures dessertes, articulation intercommunale, vision à long terme.
Leadership différé, projet prioritaire
Interrogée sur la désignation de la tête de liste du collectif, Anne-Sophie Aubert-Ranguin se veut prudente : « Ce n’est pas le sujet pour l’instant. On est dans une dynamique de travail collectif. Et je trouve que c’est plutôt sain. » Elle insiste sur la nécessité de construire d’abord un socle programmatique cohérent, ambitieux mais raisonnable. Concernant un éventuel retour de Malik Benakcha dans la démarche, elle reste ouverte : « Il n’y a aucune raison qu’on ne se retrouve pas à un moment donné. » Elle rappelle que tous deux ont travaillé ensemble en 2020 et qu’ils siègent encore côte à côte dans l’opposition. « La porte est ouverte. Je trouve dommage qu’il ne soit pas là pour participer à cette dynamique. Il a beaucoup à apporter. »
Une ambition de cohérence et de consensus
Le processus de « Unis pour Blois » s’inscrit dans un temps long : bilan du mandat Gricourt, état des lieux thématique, et formulation de propositions inspirées aussi par les réussites d’autres territoires. Anne-Sophie Aubert-Ranguin défend une approche structurée, attentive aux réalités du terrain et ouverte aux apports des Blésoises et des Blésois. Les choix finaux ne seront pas faits par un petit cercle restreint, assure-t-elle, mais bien par l’ensemble des pilotes des groupes de travail réunis dans le comité opérationnel. Le comité politique (copil), composé de sept membres, n’aura à intervenir que si aucun consensus ne se dégage. Mais elle espère ne pas en arriver là : « Je suis optimiste. Je pense qu’on arrivera à construire un programme partagé. » Mesurée mais déterminée, Anne-Sophie Aubert-Ranguin juge que l’alternance n’a de sens que si elle s’appuie sur un diagnostic rigoureux, une méthode ouverte et une exigence de fond.