Blois a connu jusqu’à neuf jeux de paume !
Aujourd’hui, quand on dit « Jeu de Paume » à Blois, on pense à la salle qui accueille notamment l’ADA ou de grands concerts. Et pourtant…
Avec les travaux de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) sur l’îlot Saint-Vincent de Blois, une histoire de la ville s’étendant de l’antiquité à la période moderne s’est révélée. L’emplacement de 6250 m² est, on le sait, à proximité du centre de la ville médiévale et moderne mais se trouve en dehors des murs qui entouraient la ville au XIIIe siècle.
Les fouilles ont dévoilé que l’occupation de la région remonte au IIIe siècle avant notre ère, en relation avec la traversée privilégiée de la Loire. Le site a offert une riche stratigraphie, dévoilant des restes datant du Haut-Empire, ainsi que des fosses d’extraction de limon, un silo, et d’autres dépotoirs des IXe et Xe siècles, témoignant d’une occupation carolingienne. Cela suggère l’existence d’un habitat durant cette période, confortant l’idée d’une renaissance urbaine à Blois au haut Moyen Âge.
Un élément remarquable de ces fouilles est la découverte d’un jeu de paume, signe de la transformation de Blois en ville royale aux XVe et XVIe siècles. La première salle du jeu avait une aire de jeu de 6 m de large et près de 26 m de long, tandis que la seconde salle, suite à une expansion, mesurait entre 8 et 9 m de large et 30 m de long. Ce jeu était populaire du XV au XVIIe siècle.
Avec pas moins de neuf jeux de paume enregistrés à son apogée, Blois avait un goût pour ce sport.
Le château de Blois, témoignage vivant de la splendeur royale, n’était pas en reste. Ses jardins bas abritaient donc deux terrains de jeu de paume, judicieusement baptisés le « grand » et le « petit ». Le premier, élégamment positionné le long de la pittoresque rue de la Bretonnerie, côtoyait les allées animées de la cité, tandis que le second, plus discret, se trouvait aux abords de l’Orangerie, offrant sans doute une évasion paisible aux nobles joueurs.
Blois et le jeu de paume sont également liés au travers d’une histoire spécifique. Le prince poète et père de Louis XII, Charles d’Orléans (1394-1465), capturé lors de la tragique bataille d’Azincourt en 1415, a passé vingt-cinq années de captivité en Angleterre. Là-bas, il aurait initié les Anglais au jeu de paume, un sport qui séduisit rapidement la cour anglaise. En effet, ce jeu est devenu le « court tennis » avant de subir des modifications au fil des années pour devenir le tennis que nous connaissons aujourd’hui.