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Cette plaque qui rappelle l’horreur à Blois

Au cœur de Blois, à l’ombre du château, un petit square discret rappelle les cruautés inimaginables de la seconde guerre mondiale. C’est ici que, parmi les jeux pour enfants, une plaque émaillée présente la photo d’un jeune garçon aux cheveux épais et au visage grognon. Le texte, simple et poignamment éloquent, raconte le destin tragique de Clément Lévy, gazé à l’âge de trois ans.

Clément est né le 1er novembre 1940 à Vendôme, dans une famille d’origine turque qui avait cherché refuge en France en 1923. Le père, Haïm Lévy, était commerçant à l’origine mais s’était converti en jardinier dans l’espoir d’une vie meilleure en France. Bien que confrontée à des défis, la famille Lévy avait réussi à cultiver une existence heureuse.

Comme près de dix millions d’autres personnes à travers l’Europe, la famille Lévy a été prise dans le tourbillon impitoyable de la déportation et de l’extermination orchestrée par les nazis. Parmi eux, 500 étaient des Loir-et-Chériens.

Dénoncée aux autorités, la famille Lévy a été arrêtée en 1944. Trois jours seulement après son arrivée à Auschwitz, le petit Clément, à peine âgé de trois ans, était victime des chambres à gaz.

La famille Lévy avait tenté de se fondre dans la vie locale après leur arrivée à Blois en 1939, fuyant les horreurs de la guerre dans la région parisienne. Mais leur vie a été marquée par des difficultés incessantes, des arrestations et des déplacements forcés. Cependant, ce qui ressort le plus clairement de leur histoire, c’est l’indifférence et la complicité de certains fonctionnaires français qui, par souci de carrière ou par lâcheté, ont facilité les atrocités nazies.

L’histoire de Clément est un rappel douloureux de cette période noire de l’histoire française. Le chef du bureau des questions juives de la préfecture de Blois, malgré sa complicité évidente, n’a jamais été tenu responsable et a même été promu à des postes plus élevés après la guerre. Une telle injustice renforce l’importance du devoir de mémoire et de la nécessité de rappeler à la jeune génération les erreurs du passé.

À travers le square Clément-Lévy, Blois offre un lieu de recueillement et surtout de réflexion sur les horreurs de la guerre et le coût de l’indifférence. Il sert de mémorial.

Dans le cadre du projet d’extension du cœur commerçant au Carré Saint-Vincent, le square Clément-Lévy doit être réaménagé en un espace plus ouvert.

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