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Cette semaine aux Lobis : Météors, Nouvelle Vague, Michel Hazanavicius, et plus…

À l’approche des Rendez-vous de l’Histoire, la programmation des Lobis prend un relief tout particulier. Chaque année, le festival transforme Blois en capitale du cinéma historique et du débat. Mais, en parallèle, le cinéma blésois poursuit sa mission de découverte, entre sorties nationales, avant-premières et cycles singuliers. Laëtitia Scherier, directrice des Lobis, confie à Blois Capitale ses coups de cœur et l’actualité du cinéma : l’avant-première de Météors d’Hubert Charuel, la sortie de Nouvelle Vague de Richard Linklater, mais aussi l’accueil de Michel Hazanavicius comme invité d’honneur.

Météors : l’ancrage social et la jeunesse en dérive

En avant-première ce mardi soir, puis à l’affiche, le nouveau film d’Hubert Charuel, connu pour Petit Paysan en 2018. Il s’agît là de son deuxième long métrage. Le réalisateur a grandi à Saint-Dizier, en Haute-Marne, et c’est précisément là que s’ancre son récit : « C’est un film très ancré dans son territoire », souligne Laëtitia, « et il parle des problématiques sociales, économiques et humaines de cette région. »

Coécrit avec la scénariste Claude Le Pape, Météors se concentre sur deux jeunes hommes dans la vingtaine, perdus dans un environnement rural frappé par le chômage, la désespérance et les addictions. « Le film, pour moi, c’est d’abord l’amitié masculine, mais aussi la jeunesse en dérive, les difficultés sociales, et la dépendance d’un territoire au traitement des déchets nucléaires. » Certaines séquences ont été tournées sur un ancien site militaire, utilisé comme décor d’un centre d’enfouissement. Hubert Charuel lui-même explique qu’il a voulu filmer « des gens et un territoire qui s’intoxiquent pour survivre »intoxication à l’alcool comme au nucléaire. Laëtitia insiste sur la justesse du dosage : « Beaucoup de sujets se croisent, mais c’est toujours bien équilibré. On ne sort pas avec l’impression d’un film qui part dans tous les sens. J’ai beaucoup aimé ce film. » Et d’ajouter que Paul Kircher, révélé par Le Lycéen de Christophe Honoré et déjà aperçu dans plusieurs premiers rôles, incarne avec intensité cette jeunesse à la recherche d’un horizon.


Nouvelle Vague : Richard Linklater face à Godard

Mais le grand coup de cœur de Laëtitia Scherier cette semaine reste Nouvelle Vague, de Richard Linklater. « C’est un gros coup de cœur de Cannes pour moi », confie-t-elle. Réalisateur américain révélé par sa trilogie Before (1995-2013) et par l’expérience hors normes de Boyhood (2014), tourné sur douze années, Linklater a toujours eu une fascination pour le temps et la mémoire. Cette fois, il s’attaque à un tournant majeur de l’histoire du cinéma : la genèse d’À bout de souffle de Jean-Luc Godard, film-manifeste de 1959 qui incarna la liberté de la Nouvelle Vague.

« Il rend clairement hommage à la naissance de la Nouvelle Vague, initiée par Godard, Truffaut, Chabrol, Agnès Varda et tant d’autres », explique Laëtitia. Et ce qui frappe, c’est le dispositif du film lui-même : tourné en noir et blanc, au format carré du 4/3, comme si Linklater reprenait le style de Godard pour mieux raconter son histoire.

Le récit suit un Godard hésitant, gauche, ironique, parfois colérique, en lutte avec son producteur et ses acteurs. « Il envoie balader ses comédiens, il mène par le nez son producteur. Il dit qu’il a besoin de temps, et plutôt que de travailler sur son film, il flâne, il s’inspire de la vie réelle. » L’humour n’est pas absent : « Il y a vraiment des séquences très drôles. »

Richard Linklater a choisi des acteurs peu connus pour incarner Jean Seberg ou Jean-Paul Belmondo. « C’était essentiel. Si un acteur déjà célèbre jouait Belmondo, tout le monde aurait projeté son image, alors que Belmondo était inconnu à l’époque. » Le résultat ? « On a l’impression d’assister à un making-of qui n’aurait jamais été tourné. On entre dans la confidence du processus de création d’un des films les plus importants de l’histoire du cinéma. » Mais au-delà du plaisir cinéphile, le film pose des questions sur la création et l’économie du cinéma : « Pourquoi un artiste fait-il un film ? Quelle liberté a-t-il ? Aujourd’hui, tout est régi par la rentabilité. La Nouvelle Vague, c’était un refus des conventions, une affirmation de liberté. Richard Linklater capte cela à merveille. »


Michel Hazanavicius, invité d’honneur des Rendez-vous de l’Histoire

Cette semaine est aussi celle des Rendez-vous de l’Histoire. Invité d’honneur du cycle cinéma : Michel Hazanavicius. « Il sera très présent aux Lobis, avec une grande journée vendredi », annonce Laëtitia. Le matin, il présentera La Plus précieuse des marchandises, puis échangera avec le public et avec des lycéens. À 16h30, il donnera une « leçon de cinéma » ; à 18h, il présentera Les Croix de bois de Raymond Bernard, classique sur la Première Guerre mondiale ; puis participera à une table ronde du CNC sur le modèle français de soutien au cinéma indépendant. Enfin, le soir, il accompagnera la « double dose » : OSS 117 : Rio ne répond plus et La Classe américaine.

« Je suis très contente, dit Laëtitia Scherier, parce qu’à la base il y avait une hésitation sur le deuxième film. Je voulais absolument proposer La Classe américaine, qui est culte et a une fanbase incroyable. Je pense qu’on aura une très belle ambiance dans la salle. »


L’ouverture avec Dossier 137

Le festival s’ouvrira jeudi avec Dossier 137 de Dominik Moll, réalisateur de La Nuit du 12. Le film suit un jeune homme grièvement blessé par un tir de flash-ball lors d’une manifestation des Gilets jaunes, et l’enquête de l’IGPN, menée par Léa Drucker. « La thématique de cette année, c’est “La France ?” », rappelle Laëtitia. « Ce film nous a semblé une évidence pour l’ouverture. »


Et aussi : jeune public et ciné-concert

Les Rendez-vous de l’Histoire proposeront également deux rendez-vous pour les familles. Dimanche matin (11h), l’avant-première du Secret des mésanges, présentée par Pierre-Luc Granjon (co-auteur du livre et du film, déjà co-réalisateur de Léo) et par François-Kévin Delahaye, archéologue à l’INRAP.

L’après-midi, à 13h45, place à un ciné-concert autour des courts-métrages d’Alice Guy, pionnière du cinéma et première femme réalisatrice, dont 14 films (1900-1907) ressortent en copie restaurée par Gaumont. « C’est important de rappeler qu’au moment de la naissance du cinéma, les femmes étaient très présentes comme réalisatrices et monteuses, avant d’être invisibilisées. »

Pour en savoir plus : blois-les-lobis.cap-cine.fr

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