De rêves en songes : l’univers artistique de Catherine Lloret-Duc à l’Hôtel de Ville de Blois

Jusqu’au 27 février 2025, l’Hôtel de Ville de Blois accueille l’exposition « De rêves en songes… » de Catherine Lloret-Duc. Cette artiste au parcours riche*, dont le travail mêle habilement textures, matières et couleurs, propose une plongée dans son univers singulier, entre introspection et exploration urbaine.
Une vocation née dans un cadre artistique
Catherine Lloret-Duc baigne dans l’art dès son plus jeune âge. Enfant, elle fréquente les musées au côté de son grand-père architecte-décorateur, qui lui transmet le goût des formes, des couleurs et des compositions des grands maîtres. Les murs de l’appartement de ses grands-parents, ornés de tableaux, sont pour elle une galerie permanente, où son œil s’exerce au contact des œuvres. Dès l’âge de huit ans, elle intègre un atelier de peinture, initiant un apprentissage technique et artistique qu’elle poursuivra toute sa vie dans divers ateliers.
Cette immersion précoce dans l’univers des arts se reflète dans son travail, où la peinture devient une véritable obsession, un besoin presque vital. Elle décrit elle-même son processus créatif comme une quête quasi ininterrompue : « C’est dans des rêves éveillés que je crée mes tableaux nuit après nuit… Puis jour après jour, je livre sur une toile mes songes colorés ».
Un style entre liberté et réflexion
Loin de chercher à imposer une définition unique de son style, Catherine Lloret-Duc laisse chacun libre de l’interpréter. Ses tableaux se distinguent par la superposition des couches de peinture, créant des fonds riches en textures et en reliefs. Les blancs qu’elle intègre dans ses œuvres sont pour elle comparables à « un silence en musique, un espace de recul et de réflexion », conférant à ses compositions une dimension méditative. Si elle privilégie l’acrylique, elle n’hésite pas à y intégrer des matières brutes comme le sable ou le béton, accentuant la densité visuelle de ses toiles.

De la figure humaine à l’urbanisme poétique
Parmi les œuvres exposées, plusieurs séries attirent l’attention. Les figures féminines occupent une place prépondérante dans ses tableaux. Nues, contemplatives, elles semblent suspendues hors du temps, dans une atmosphère apaisante. La lumière joue un rôle clé.

L’exposition va au-delà de l’introspection individuelle. Avec le quadriptyque « Garde-fou sur la ville », Catherine Lloret-Duc élargit son propos à une réflexion sur l’évolution urbaine. Composé de quatre panneaux, l’ensemble, réalisé à l’acrylique, sable et béton, évoque les différentes phases de la ville : son passé, son présent, sa modernisation et son futur incertain. Chaque tableau est soutenu par des tiges métalliques, rappelant les échafaudages d’un chantier permanent. L’artiste y superpose les architectures anciennes et contemporaines, intégrant des symboles de la transition énergétique tels que des éoliennes et des toits photovoltaïques. Ce « garde-fou contemplatif », comme elle le nomme, invite à penser la ville comme un chantier en perpétuel devenir.
L’exposition est visible du lundi au vendredi de 9h à 17h à l’Hôtel de Ville de Blois. L’entrée est libre.
*En tant que cuisinière, Catherine Lloret-Duc a créé en 2017 la « poularde 1550 au safran », un plat emblématique pour la ville de Blois, inspiré d’une recette médiévale et mettant en valeur des produits locaux, notamment le safran, en référence à une ordonnance de 1550 régulant le commerce de cette épice en France.