Starter Car Wash : un acteur local engagé dans l’innovation durable du lavage automobile

Ce lundi 13 janvier 2025, Christophe Degruelle, président d’Agglopolys, accompagné d’Isabelle Soirat, vice-présidente en charge des relations avec les entreprises et maire de Marolles, a visité les locaux de Starter Car Wash. Cette entreprise, fondée en 2016 par François Gasselin, spécialisée dans la fabrication, l’installation et l’entretien de machines de lavage haute pression, entend se démarquer dans un marché concurrentiel en mettant en avant la qualité, la modularité et une forte implication locale.
Un marché en mutation et une opportunité stratégique
Le lavage automobile en France représente un marché conséquent avec plus de 10 000 stations et un chiffre d’affaires global de 2,5 milliards d’euros généré par les exploitants. Sur ce total, les fournisseurs de matériel, comme Starter Car Wash, se partagent un chiffre d’affaires de 260 millions d’euros, ce qui en fait un secteur de niche mais prometteur. L’âge moyen des dirigeants concurrents, de 62 ans, laisse entrevoir des opportunités de renouvellement et d’expansion pour les entreprises plus jeunes et dynamiques*. Et c’est d’ailleurs la jeunesse des collaborateurs qui a interpellé Christophe Degruelle : « C’est rare de voir des jeunes ainsi en première ligne ! Et c’est très bien. »

François Gasselin a plus de 30 ans d’expérience dans le domaine. Après avoir exploité plusieurs centres de lavage, il a décidé de se lancer dans la fabrication de matériel haute pression et périphérique. « L’exploitation est notre ADN », souligne-t-il, ce qui explique la pertinence des solutions développées par Starter Car Wash.
Une stratégie de développement axée sur la modularité et la durabilité
L’un des points forts de SCW est sa capacité à proposer des produits modulaires. Comme l’explique Aubin Durand, ingénieur R&D, l’objectif est de créer des équipements facilement adaptables selon les besoins des clients. Les prototypes développés intègrent diverses fonctions telles que des gonfleurs de pneus, des diffuseurs de parfum, des sécheurs et même des brosses pour sièges et moquettes. Cette modularité permet une optimisation des coûts de production tout en offrant des solutions personnalisées. En parallèle, l’entreprise travaille avec des fournisseurs locaux, comme la tôlerie Dargaisse à Vendôme et Bourderioux et Fils à Villefranche-sur-Cher, pour réduire les coûts de transport et soutenir l’économie régionale.

Gestion de l’eau : un enjeu écologique majeur
La consommation d’eau dans le lavage automobile constitue une problématique essentielle dans un contexte de raréfaction des ressources. En France, les portiques automatiques consomment en moyenne 180 litres d’eau par lavage, tandis qu’un lavage haute pression, grâce à des buses à très basse consommation, n’en utilise que 60 litres. À titre de comparaison, un lavage à domicile peut consommer jusqu’à 340 litres d’eau par opération, un chiffre extrêmement élevé dû à l’absence de contrôle sur le débit et la durée d’utilisation de l’eau.
Les limites du recyclage : un choix assumé
Bien que le recyclage de l’eau soit souvent présenté comme une solution écologique, Léo Gasselin, chef des opérations de SCW, souligne ses nombreuses limites dans le contexte du lavage automobile. Aujourd’hui, il n’existe pas de normes précises encadrant le recyclage de l’eau dans ce secteur. « Seules 15 lignes directrices« de l’Agence Régionale de Santé (ARS) précisent que l’eau recyclée ne doit pas représenter un danger pour les utilisateurs. Cette absence de cadre normatif clair pousse Starter Car Wash à se montrer prudente quant à l’utilisation de ces systèmes. « On ne veut pas se lancer dans une voie risquée en se contentant de dire : ‘On installe un bac à sable, l’eau y passe, elle ressort claire, donc c’est bon’. En réalité, on ne sait pas comment cela peut évoluer ni quels dangers peuvent survenir », explique Léo Gasselin. Il prend l’exemple de Veolia, qui a mené un projet de recyclage d’eau pendant quatre ans dans le sud de la région parisienne. Ce projet a finalement été abandonné en raison du développement de bactéries rendant l’eau impropre à l’usage.

Starter Car Wash reconnaît qu’il existe des systèmes de recyclage partiels, notamment pour les portiques automatiques, où jusqu’à 70 % de l’eau peut être réutilisée. Cependant, même dans ce cas, la consommation reste importante, avec environ 54 litres d’eau consommés par lavage, un chiffre proche de celui d’un lavage haute pression sans recyclage. « Le recyclage des portiques nécessite des équipements lourds : turbines, pompes, mécanismes complexes… Cela entraîne une consommation d’énergie bien plus élevée que celle d’un simple lavage haute pression », précise Léo Gasselin.
Des risques liés à la diversité des usages
Un autre problème majeur du recyclage dans les stations de lavage réside dans la diversité des polluants. « Contrairement aux portiques automatiques, où l’on lave toujours l’extérieur des véhicules et donc les mêmes types de salissures, le lavage haute pression permet de nettoyer l’intérieur des véhicules ou des équipements spécifiques. Cela implique une grande variété de polluants », explique François Gasselin, fondateur de Starter Car Wash. Cette diversité rend difficile le recyclage efficace de l’eau, car les systèmes actuels ne peuvent pas s’adapter à tous les types de bactéries et de contaminants présents.
Plutôt que de se lancer dans le recyclage de l’eau, SCW a choisi de se concentrer sur des solutions alternatives plus viables et éprouvées. L’entreprise privilégie le lavage haute pression, qui offre un meilleur rapport consommation d’eau/efficacité, et recommande fortement l’installation de systèmes de récupération d’eau de pluie. Sur les centres neufs qu’elle installe, ces dispositifs permettent de réduire la consommation d’eau de 5 à 12 %, en fonction des précipitations locales.
Perspectives de croissance : une ambition mesurée mais affirmée
La société, en pleine phase de croissance (elle pense multiplier par trois ou quatre son activité dans les 5 ans), est également en cours d’acquisition d’un nouveau site, l’ancienne scierie Laboissière à Marolles, en face de ses locaux pour poursuivre son expansion avec une chaîne de production.
Toutefois, cette société, même si elle vise un développement à l’international, adopte une stratégie de croissance raisonnée, fondée sur la qualité et la préservation d’un environnement de travail sain. Actuellement composée de cinq salariés, l’entreprise prévoit de créer deux à trois postes supplémentaires d’ici 2025, en fonction de l’évolution de l’activité. « On ne cherche pas à devenir une énorme structure, car on veut garder un certain seuil de qualité et préserver une bonne atmosphère de travail », précise Léo Gasselin, chef des opérations. Il évoque la nécessité d’instaurer une culture d’entreprise forte, basée sur l’entraide et la collaboration, même si l’effectif venait à atteindre 20 à 30 personnes.
Pour accompagner sa croissance et éviter les déplacements, SCW mise aussi sur la formation continue de ses clients. L’entreprise souhaite limiter les interventions techniques coûteuses en temps et en ressources en développant des programmes de formation destinés aux techniciens de ses clients et partenaires. « L’objectif est de les rendre autonomes sur la maintenance de leur matériel, afin qu’ils puissent effectuer eux-mêmes les réparations courantes ». Cette démarche présente plusieurs avantages : elle réduit les coûts de maintenance pour les clients, diminue les déplacements des techniciens de Starter Car Wash, et garantit une meilleure réactivité en cas de panne.
La modularité et la facilité de maintenance des équipements sont donc au cœur de la stratégie de la PME. Aubin Durand, ingénieur R&D, explique que l’objectif principal était de concevoir des équipements « facilement montables » et « accessibles en cas de panne ». Il souligne l’importance de penser à la production dès la conception : « Le but, c’est que ce soit facilement montable la première fois et surtout facilement accessible si on a une panne ou quoi. » Cette philosophie se traduit également par une réflexion constante sur la réduction des coûts : « On réfléchit à éviter les soudures parce que ça coûte cher : c’est de la main-d’œuvre, c’est du gaz pour certains types de soudures. Le but, c’est d’essayer de réfléchir pour que les pièces soient le moins chères, le plus faciles à faire tout en respectant tous les autres critères qu’on avait avant », ajoute-t-il.
Les prototypes développés par Starter Car Wash intègrent de nombreuses fonctionnalités, comme l’explique Léo Gasselin : « Sur les aspirateurs multifonctions, on peut intégrer beaucoup de choses : une soufflette, un gonfleur de pneus, des parfumeurs, des projections de produits pour nettoyer le tableau de bord, du liquide lave-glace. On peut aussi intégrer un sécheur et une brosse de nettoyage pour sièges et moquettes. »

*Une transition numérique maîtrisée
Consciente de l’importance du numérique, l’entreprise a développé son propre site d’e-commerce et des solutions logicielles internes pour gérer les opérations et faciliter les commandes de ses clients. Paul Gasselin, responsable digital, insiste sur la nécessité d’assurer une souveraineté numérique en hébergeant les données en France et en développant des outils maison pour éviter toute dépendance à des tiers.