Être épicurien : redécouvrir la vraie philosophie d’Épicure

Ah ! Qu’on me parle d’Épicure, ce sage de l’antique Grèce, cet architecte du bonheur humain, ce bâtisseur d’une cité intérieure où l’âme règne paisiblement ! Mais hélas, que vois-je, que comprends-je, dans nos contrées de France ? L’on s’égare ! On proclame son amour de la table et des festins, l’on se couronne du titre d’« épicurien », et pourtant, l’esprit véritable de ce noble philosophe est trahi, détourné, méconnu.
Voyez, Épicure ne prônait point la démesure, non ! Il n’érigeait pas des montagnes de mets opulents pour assouvir un appétit insatiable. Son bonheur n’était pas dans l’ivresse des banquets où le vin roule en vagues écarlates. Non ! C’était la simplicité, la douce et modeste simplicité, qui était son palais. Du pain, de l’eau fraîche, un fromage peut-être, et voici le bonheur qu’il célébrait ! Car dans cette frugalité se trouve la clef de l’ataraxie, cette paix de l’âme que nul festin ne saurait égaler.
Ah, quelle méprise que de confondre abondance et félicité !
En notre France, où le vin chante dans les verres et les plats regorgent de délices, le mot « épicurien » s’est vêtu d’un costume trompeur. On croit honorer Épicure en cédant aux plaisirs sans bornes de la table, mais on le renie sans le savoir ! Car lui, cet homme savait que les plaisirs excessifs sont des chaînes, des illusions qui troublent l’esprit et accablent le corps.
Épicure regardait au-delà de l’éphémère
Il enseignait que les plaisirs les plus purs sont ceux qui n’enchaînent point. Les joies de l’esprit, l’amitié sincère, la contemplation des étoiles et la paix intérieure surpassent les plaisirs du ventre. Ce que le sage cherche, ce n’est pas le trop-plein, mais l’équilibre ; ce n’est pas la profusion, mais la suffisance.
Si tu veux être vraiment une personne épicurienne, abandonne la quête des excès et trouve la grandeur dans le peu. Apprends à goûter la simplicité, à célébrer l’essentiel. Ce n’est pas dans les festins de Bacchus que réside le bonheur, mais dans le contentement d’un cœur apaisé, d’un esprit libre des désirs tumultueux. Ainsi, Épicure nous montre que la vraie richesse n’est pas dans le trop, mais dans le bien.