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La colère des enseignants est passée par le Collège Michel Bégon

Une part des enseignants sont en grève ce mardi 6 février 2024 pour protester contre plusieurs problèmes clés, parmi lesquels de meilleures conditions de travail, une revalorisation des salaires, et une opposition aux politiques éducatives actuelles du gouvernement. Cette grève fait suite à une mobilisation bien suivie jeudi dernier, signalant une volonté des enseignants et des syndicats d’inscrire leur mouvement dans la durée pour faire entendre leurs voix. Les syndicats ont appelé à cette grève, tandis que d’autres organisations (comme SNES FSU 41 et Solidaires 41) proposent une « semaine d’action » avec des temps forts prévus selon les contextes locaux. Ces actions peuvent inclure des rassemblements ou des actions spécifiques dans les établissements​​​​​​.

Et justement, après Neung-sur-Beuvron, c’était ce midi au Collège Michel Bégon, à Blois, qu’une trentaine d’enseignants étaient à l’action devant l’établissement, avec panneaux, banderoles et un cahier de doléances, la cible principale étant le combo groupes de niveau (voulus par Gabriel Attal) et manque de moyens. On pouvait compter aussi quelques grévistes ce mardi dans l’établissement (contre 36 le 1er février).

Nous avons rencontré Christelle Bérenger, représentante SNES FSU pour les personnels éducation au Collège Michel Bégon, afin d’avoir un décryptage de cette journée de combat. « Notre objectif était de rendre notre action visible en accrochant sur la grille du collège des panneaux contestataires contre les groupes de niveau, nous explique Christelle Bérenger. Nous voulons exprimer notre désaccord, d’autant plus que le texte officiel n’est pas encore publié. Actuellement, on nous demande de travailler sur des bases floues, sur des ébauches de texte et sur des communications initialement faites par Gabriel Attal et reprises aujourd’hui par Amélie Oudéa-Castéra. La discussion ne porte pas tant sur le fond mais sur la manière dont elle est relayée par sa hiérarchie, c’est-à-dire les recteurs et les directeurs académiques. Ils transmettent les directives de répartition des moyens dans les établissements. Nous préparons actuellement des conseils d’administration pour voter sur cette répartition, qui mettrait en place les fameux groupes de niveau. »

Collège Michel Bégon

Dans l’idée, tous les cours de français et de mathématiques en sixième et cinquième seraient répartis par groupes de niveau. « Cela nécessiterait davantage de moyens, donc la création de postes supplémentaires, observe l’enseignante. Mais comme le gouvernement travaille avec un budget constant, il demande à d’autres disciplines de libérer des ressources. Cela signifie moins de moyens pour les groupes à effectifs réduits en sciences, où la manipulation est nécessaire, ou en langues vivantes, où l’expression orale est importante. Notre collège, le collège Bégon, est en éducation prioritaire renforcée, et je pense que c’est une très mauvaise idée de catégoriser les élèves avec ces groupes de niveau. Ces élèves ont souvent déjà une faible estime d’eux, et cela ne ferait qu’accentuer le problème en leur disant qu’ils appartiennent à un groupe faible, moyen ou autre. Nous pensons que cela n’est pas bénéfique psychologiquement et peut avoir un impact négatif sur la confiance en soi des enfants, ce qui est crucial pour l’apprentissage. »

La représentante SNES FSU argumente : « Des recherches montrent qu’un certain degré d’hétérogénéité dans les groupes d’apprentissage est bénéfique. Bien sûr, les niveaux ne doivent pas être trop disparates. Mais au sein d’une même classe, il est utile d’avoir des élèves qui peuvent tirer les autres vers le haut et des élèves en difficulté qui peuvent bénéficier de cette émulation. De plus, cette dynamique varie d’une discipline à l’autre, certains élèves pouvant exceller dans certaines matières et moins dans d’autres, créant ainsi une émulation globale. Ce projet de réforme brise cette dynamique en séparant les élèves par niveaux uniquement en français et en mathématiques, tout en les regroupant pour les autres disciplines. Cela crée une situation confuse et nuit à la cohésion de la classe, posant également des problèmes aux professeurs de français et de mathématiques, en particulier ceux qui sont professeurs principaux et suivent tous les élèves d’une classe. Comment pourront-ils offrir une évaluation globale et un suivi adéquat si les élèves sont répartis en différents groupes de niveau ? »

Collège Michel Bégon

En outre, il y a un flou sur les effectifs. « On nous dit maintenant que nous pouvons aller jusqu’à 25, en incluant dans ce calcul les élèves allophones et ceux ayant des besoins particuliers, tels que les élèves Ulis. Cela représente un grand écart d’effectifs pour des élèves qui, en moyenne, nécessitent davantage de ressources. Il semble déraisonnable de proposer des classes aussi nombreuses. Et bien que 25 élèves par classe puisse sembler moins par rapport à d’autres établissements qui peuvent avoir jusqu’à 30 élèves, il est important de considérer les besoins spécifiques de notre collège en éducation prioritaire. Nous observons aussi des signes inquiétants, comme la possible suppression d’un poste en technologie et potentiellement en anglais au collège Michel Bégon, en raison de la réorientation des moyens vers le français et les mathématiques. »

En plus de cela, il y a le projet de fermeture du collège Rabelais, qui soulève de nombreuses préoccupations. Mais cela est encore un autre sujet chaud du moment…

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