Laurent Wauquiez, à Blois, prône un changement de système

Le 31 mars 2025, Laurent Wauquiez, candidat à la présidence des Républicains, face à Bruno Retailleau, est intervenu à Blois, ferme de Brisebarre, devant un public d’adhérents et de sympathisants pour exprimer sa vision pour l’avenir du pays et de son mouvement politique. Le meeting a débuté après l’intervention de Michel Pillefer, secrétaire de la fédération LR de Loir-et-Cher, qui a pris la parole pour évoquer les défis qui se posent à la France et la nécessité de redéfinir les priorités du pays. « Nous traversons une période complexe, marquée par des enjeux cruciaux qui requièrent de la clarté, du courage et une vision audacieuse pour notre pays », a souligné Michel Pillefer.
Laurent Wauquiez a pris la suite, insistant sur le fait que la refonte du pays ne pourrait se réaliser sans une remise en question profonde du système actuel. Pour lui, les priorités sont claires : l’autorité, la reconnaissance du mérite et du travail.
Le défi de l’autorité et de la reconnaissance du mérite
L’un des axes majeurs du discours de Wauquiez a été la nécessité de rétablir l’autorité et de valoriser le mérite et le travail. Le candidat à la présidence des LR a pris position contre ce qu’il considère comme un système social trop permissif, favorisant l’assistanat et ne récompensant pas suffisamment les efforts individuels. « Nous devons secouer ce système et le changer », a-t-il martelé, insistant sur le fait que les Français qui travaillent et qui se battent pour réussir devraient être mieux valorisés.

La réforme du système des retraites et du travail : une flexibilité à instaurer
En matière de réformes sociales, Laurent Wauquiez a proposé plusieurs pistes pour réformer le système des retraites, prônant une plus grande souplesse dans la gestion du temps de travail, notamment pour les retraités proches de la fin de leur carrière. Il a également évoqué la possibilité d’une retraite par capitalisation, soulignant qu’il serait pertinent de permettre aux Français de gérer leur propre épargne retraite de manière plus autonome. « Pourquoi ne pas offrir plus de souplesse dans le temps de travail ? Pourquoi ne pas permettre aux retraités de continuer à travailler selon leur volonté ? », a-t-il suggéré, appelant à la création de conditions permettant à chacun de mieux concilier sa vie professionnelle et familiale. Sur la question des annuités de cotisation, le député a également proposé un système plus flexible, permettant à ceux ayant suffisamment cotisé de partir plus tôt, sans être pénalisés par un cadre rigide et trop contraignant.
Révision des structures internes des Républicains
En plus de la question des réformes sociales, Laurent Wauquiez a insisté sur la nécessité de renouveler le fonctionnement interne des Républicains. Il a fustigé l’inefficacité administrative de son propre mouvement, déplorant les lenteurs dans le traitement des adhésions. « Ça me met hors de moi », a-t-il déclaré en soulignant qu’il était inacceptable que les cartes d’adhérent ne soient pas envoyées en temps voulu. Il a également évoqué la nécessité de remettre en question la manière dont les courriers et les informations circulent au sein du parti, pour que les adhérents soient mieux informés et puissent réagir de manière plus efficace. « Nous devons retrouver un esprit dans lequel les informations remontent et où vous, adhérents, pouvez me dire ce qui compte », a-t-il insisté, soulignant l’importance d’une communication plus transparente et d’une organisation plus efficace.
Un appel à l’unité et à la génération montante
Par ailleurs, Wauquiez a pris soin de rappeler l’importance de l’unité au sein de son mouvement. Il a exprimé son souhait de rassembler toutes les forces vives des Républicains autour d’une candidature unique pour 2027, insistant sur le fait qu’il n’y avait pas de place pour la division dans la reconquête de la présidence. « Il faut un seul candidat, un seul candidat de la droite », a-t-il déclaré, soulignant que la fragmentation du camp de la droite serait contre-productive.
Il a également mis en avant le rôle des jeunes générations au sein de son mouvement, citant plusieurs jeunes figures prometteuses qu’il a souhaité voir se développer politiquement, tels que Florence Portelli et Vincent Jeanbrun. « Il faut qu’on fasse monter cette nouvelle génération », a-t-il insisté, avant d’appeler à la création d’une véritable école de cadres pour former les futurs leaders du parti et leur permettre de tester leurs idées sur le terrain.

La défense de la souveraineté et la crise internationale
Laurent Wauquiez a également abordé les questions géopolitiques, appelant à une défense plus affirmée des intérêts français sur la scène internationale. Tout en réaffirmant son soutien à l’Ukraine, il a insisté sur le fait que la France ne devait pas se contenter de défendre un territoire, mais bien de se préparer à affronter des défis beaucoup plus larges.
« Il ne faut pas se limiter à l’Ukraine », a-t-il déclaré, soulignant que la France devait se positionner face à d’autres crises, notamment en Syrie, où un « état djihadiste » est en train de se constituer, mais aussi en Chine, où la menace sur Taïwan se renforce. Il a insisté sur la nécessité de renforcer la coopération européenne en matière de défense, tout en conservant la souveraineté nucléaire de la France, qu’il a jugée irremplaçable pour la sécurité du pays, tout en soulignant que « le bouton nucléaire, ça ne se partage pas ».
Un appel à la revalorisation du travail et à la réforme de la dépense publique
Laurent Wauquiez a également conclu son discours par un plaidoyer en faveur d’une réforme globale du système social français, qu’il juge trop coûteux et inefficace. Il a proposé une fusion des aides sociales, avec un plafond correspondant à 70% du SMIC, pour garantir « qu’il ne soit pas plus avantageux de rester chez soi que de travailler. »
« La réforme du travail, c’est aussi une réforme de la dépense publique », a-t-il affirmé, appelant à des économies significatives.
Dans son discours de clôture, Laurent Wauquiez a comparé les défis de la France à ceux rencontrés par l’Empire romain, soulignant qu’il était temps de secouer la torpeur et de retrouver les valeurs originelles qui ont fait la grandeur de la nation. Pour lui, en référence à François Ier, la France dispose encore d’un « bon feu », qu’il s’agisse de l’agriculture, de l’industrie (armement, luxe) ou de l’artisanat. Toutefois, il a ajouté qu’il était urgent d’éteindre le « mauvais feu », symbolisé par la bureaucratie, les dépenses sociales excessives et un système paralysé par des normes inefficaces. « Nous devons rallumer ce bon feu », a-t-il conclu, insistant sur le fait que la France pouvait encore réussir si elle renouait avec ses valeurs fondatrices et la vertu du travail.
