À Blois, le Conseil municipal s’unit pour défendre le projet du nouvel hôpital

Le Conseil municipal de Blois a voté à l’unanimité, lundi soir, un vœu de soutien au projet de nouvel hôpital du Centre Hospitalier Simone Veil. Une prise de position commune et transpartisane, à l’initiative partagée de la majorité et des oppositions, dans un contexte d’incertitude budgétaire sur les investissements hospitaliers à l’échelle nationale.
L’hôpital Simone Veil, vétuste et sous tension, doit faire l’objet d’une reconstruction sur site. Le chantier, estimé à 250 millions d’euros, devait démarrer en 2026. Le vœu voté par les élus blésois exprime leur attachement à « l’engagement définitif » de ce projet, essentiel à l’avenir du territoire, alors que les annonces gouvernementales font craindre un redéploiement ou une réduction des crédits nationaux alloués à l’hospitalisation publique.
Marc Gricourt, maire de Blois et président du conseil de surveillance de l’établissement, a rappelé que le projet se trouvait actuellement en phase 3, « c’est-à-dire que le dossier est soumis à l’instance nationale qui valide définitivement les projets d’investissement ». Il a souligné l’attention accordée par les autorités : « Nous avons eu, ces dernières semaines, ces derniers mois, la confirmation de l’attention particulière du ministère de la Santé. Je vous rappelle que je m’y suis rendu, avec le député de notre circonscription, Marc Fesneau, en novembre dernier. »
Mais cette dynamique positive est aujourd’hui fragilisée. « La préoccupation que nous partageons — et nous l’avons évoquée en conseil de surveillance la semaine dernière — ce sont les annonces du gouvernement concernant une possible réduction importante du montant global d’investissement à l’échelle nationale », a alerté Marc Gricourt. Il a assuré de sa détermination : « C’est un combat qu’il faut mener, et je le mènerai. »
Parmi les éléments avancés pour défendre la solidité du dossier blésois, le maire a mis en avant un équilibre budgétaire rare dans le paysage hospitalier. « Depuis dix ans, cet hôpital est quasiment à l’équilibre. C’est quand même une exception en France, et le ministère, lors de notre déplacement, l’avait souligné. Cela donne à l’hôpital une capacité à emprunter, à s’endetter, mais surtout à rembourser cette dette. »
L’édile a également évoqué l’arrivée d’un nouveau directeur, Francis Bruneau, à la tête du centre hospitalier, prévue en mai prochain. « Il vient de Nancy, où il a porté un projet d’investissement de plus de 600 millions d’euros. Il a dû se battre avec les tutelles pour le faire valider. Nous sommes confiants dans sa capacité à porter à nos côtés ce projet important mais indispensable. »
La délibération a reçu le soutien de l’opposition municipale. Étienne Panchout, conseiller centriste et kinésithérapeute, a salué une rédaction concertée. Abordant la question du non-recours aux soins, il a rappelé un constat préoccupant partagé par le Conseil territorial de santé : « Des pratiques non conventionnelles et non reconnues deviennent des recours pour un public fragile, qui aurait besoin d’une réponse plus adaptée. » Il a cité l’exemple du dispositif Handimobile 41, qu’il connaît bien : « Ce service, destiné à faire du dépistage à domicile pour des personnes en situation de handicap, se retrouve aujourd’hui avec une charge de travail trop importante. Il n’arrive plus à répondre à la demande. On parle de personnes qui n’ont pas de médecin traitant et qui ne peuvent pas se rééduquer. »
Anne-Sophie Aubert-Ranguin, conseillère municipale sans étiquette et ophtalmologiste de profession, a elle aussi exprimé son inquiétude sur l’avenir du projet. Elle a rappelé avoir interpellé directement le maire lors d’un précédent conseil. « En tant que membre de la Commission médicale d’établissement, nous avons eu accès aux comptes — non pas définitifs, mais avancés — pour 2024. Vous en connaissez les préliminaires », a-t-elle déclaré à l’intention de Marc Gricourt. Elle a évoqué une situation financière tendue : « Nous sommes mis en difficulté financière suite à des budgets qui ne nous seraient pas alloués, alors qu’au regard de la loi, ils devraient l’être. »
L’élue d’opposition a souligné que la dégradation budgétaire de l’exercice 2023 pourrait contraindre à revoir le projet « dans sa globalité », tout en rappelant l’urgence de la situation. « L’hôpital de Blois est extrêmement vétuste. Si l’on se replonge dans l’historique, les travaux auraient dû débuter en 2023. Nous voilà rendus à la fin 2025. » Elle a conclu : « Oui, c’est un projet structurant. Mais c’est un projet qui devient totalement indispensable et urgent. »
Outre l’hôpital, le maire a évoqué en séance le projet complémentaire de campus de formation, en lien, Mail Charlot. Les travaux ont commencé. « C’est aussi un projet exemplaire, qui va de pair avec cette rénovation de l’hôpital public. »
Le vœu adopté en conseil municipal sera transmis à l’Agence régionale de santé et au ministère, afin de réaffirmer l’unité politique locale en faveur d’un projet hospitalier considéré comme vital pour le territoire.