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Les Marcous, guérisseurs mystiques du passé

La médecine traditionnelle est parsemée de croyances et de rites souvent intrigants. Parmi ceux-ci, l’existence des Marcous, dont Simone, une dame âgée blésoise, nous assure par expérience que l’affaire est véritable. Elle aurait connu un Marcou, guérisseur par le simple geste de toucher. Ce qui montre que cela est encore dans notre culture populaire.

Qu’est-ce qu’un Marcou ?

La croyance évoque que le septième fils consécutif, sans aucune fille intermédiaire, né d’un mariage légitime, possède le don de guérir. Cette croyance est liée à Saint Marcou, un moine normand du VIe siècle. Pourtant, rien dans ses biographies, écrites au IXe siècle, ne mentionne cette capacité particulière.

Le clergé était divisé sur la question des Marcous. Certains prêtres formaient des Marcous dans leur paroisse, d’autres y voyaient de la superstition.

Le pèlerinage de Saint-Marcou à l’église Saint Nicolas

Le pèlerinage de Saint-Marcou à l’église Saint-Nicolas de Blois chaque 1er mai est une pratique qui trouve ses racines dans une longue tradition de pèlerinages en France. Depuis Saint Louis, les rois de France se rendaient en pèlerinage à Corbeny, près de Laon, sur les reliques de Saint Marcoul, où ils touchaient les malades des écrouelles et obtenaient – raconte t-on – de nombreuses guérisons.

Saint Marcou est né en 488 et mort en 558. Originaire de la basse Normandie dans le Cotentin, il fonda une abbaye après avoir distribué tous ses biens aux pauvres. Il eut de nombreux disciples grâce à sa renommée. Au IXème siècle, les moines de Nanteuil fuirent devant les Normands emportant avec eux les reliques de Saint Marcoul. Ils furent accueillis par le roi Charles le Simple dans son palais de Corbeny. Son épouse fit don du palais à l’abbaye de Saint Rémy de Reims qui le transforma en monastère.

Le voyage

Depuis lors, les pèlerinages à Saint Marcou se sont répandus dans toute la France et dans d’autres pays comme en Allemagne. Le pèlerinage aux Saints guérisseurs correspond à un rite qui renvoie à des pratiques très anciennes que l’on nomme : le voyage. Autrefois, la médecine n’avait pas fait les progrès que nous connaissons et guérir d’une maladie tenait souvent du miracle. Le voyage était une pratique symbolique et non magique, ce n’était pas une thérapie, mais une demande d’intercession, avec son rite particulier.

Le pèlerinage de Saint-Marcou à l’église Saint-Nicolas de Blois est une pratique qui est spécifique à la région. On pensait que Saint Marcou était connu pour guérir les écrouelles, appelées aussi humeur froides, furoncles ou abcès. C’était une maladie très répandue et qui, souvent, déformait le cou jusqu’à la face laissant aux malades un aspect hideux et repoussant.

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