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Pourquoi l’illettrisme est l’affaire de tous

Le sujet de l’illettrisme est particulièrement mis en lumière actuellement. Pour preuve, jeudi soir, se tenait au cinéma Les Lobis un ciné-débat autour du film « Brillantes ». En 2023, ce sont plus de 1.200 manifestations qui sont organisées sous le label « Agir ensemble contre l’illettrisme ». Les objectifs sont clairs : sensibiliser davantage le public, informer sur les dispositifs d’aide disponibles et solliciter l’engagement des médias, qu’ils soient locaux ou nationaux.

Le Loir-et-Cher n’est pas en reste, bien au contraire. Ainsi, Geneviève Baraban, missionnée par le président du conseil départemental, y met toute son énergie tant le sujet est important et passe par une mobilisation générale. L’illettrisme est l’affaire de tous car c’est par une réelle fraternité que des solutions se forgent. Il faut savoir que l’illettrisme touche 10% de la population en région Centre-Val de Loire en 2023. Soit 152.000 personnes.

« Nous aurions fait comme les autres si nous n’avions pas été alertés en 2018 par le CRIA qui nous annonçait des chiffres catastrophiques sur la région, et le Loir-et-Cher. Et il faut vraiment en prendre conscience. Parce que ce n’est pas si simple au XXIe siècle de penser qu’il y a tant de gens qui ne savent pas lire, écrire, compter ou se servir maintenant du numérique, car cela fait également partie des compétences fondamentales aujourd’hui. Et ce qui a été le plus choquant pour nous, c’était d’apprendre que cela concerne 13,7% des jeunes qui passent les tests dans le cadre des journées défense et citoyenneté. Leurs difficultés, ça ne se voit pas sur leur frimousse, explique Geneviève Baraban. Localement, nous avons la chance d’avoir un observatoire départemental qui est l’Observatoire de l’économie et des territoires qui nous a aidés, dans les débuts, à repérer quelles étaient les faiblesses dans les différents bassins de vie du département. Nous avons créé un plan au niveau du département avec nos partenaires. De nombreuses sensibilisations ont été faites sur tout le territoire. Personne ne peut dire, en tant que professionnel ou bénévole dans ce département, qu’il n’a pas entendu parler d’illettrisme et de son étendue. Ce qui est tout à fait capital car, comme je le dis souvent, c’est une mobilisation générale qu’il faut. On ne peut pas laisser des gens dans une telle détresse, nous sommes tous concernés. »

débat illettrisme

Yves Rousset, préfet honoraire, nommé commissaire du Gouvernement auprès du groupement d’intérêt public dénommé « Agence nationale de lutte contre l’illettrisme », pose l’enjeu : « C’est avant tout une question de dignité. De dignité de la personne, de reconnaissance de la personne, d’autonomie de la personne, d’émancipation, de capacité à se dépasser soi-même ou de cette absence de capacité. Et au final, c’est bien une question de citoyenneté dont il s’agit, observe Yves Rousset. L’illettrisme, il faut en parler pour avancer. C’est la raison pour laquelle cette année, il y a un peu plus de 1200 initiatives sur la France entière. Il faut parler pour que les gens qui sont dans cette situation là puissent oser, même si ce n’est pas facile. Il faut qu’on puisse leur tendre la main avec le la méthode qui convient et puis les aider à se sortir de cette situation pour gagner en citoyenneté. »

La grande difficulté est de repérer les personnes en situation d’illettrisme qui tendent à le cacher. « Ce n’est pas pour stigmatiser les personnes mais c’est vraiment pour leur dire qu’il existe des solutions, assure Isabelle Daumas, directrice du CRIA 41. Il faut que les personnes sachent qu’il est possible de réapprendre même si on a 30, 40, 50 ans. Or, pour qu’elles l’entendent, il faut qu’un maximum de personnes soient informées de cette problématique, qu’on sache comment l’aborder et qu’on sache où on peut trouver des solutions. »

L’illettrisme est plus qu’un enjeu éducatif ; c’est une question de dignité, d’émancipation et de citoyenneté. Face à ce défi, le Loir-et-Cher se mobilise fortement. La sensibilisation accrue, l’engagement des autorités locales et nationales, ainsi que l’implication des médias, constituent une démarche cruciale pour lutter contre ce fléau. Les initiatives comme celles du CRIA 41 au cinéma Les Lobis, les interventions éclairées de Geneviève Baraban, Yves Rousset et Isabelle Daumas montrent que l’engagement est bien réel. Il est essentiel de briser le silence, de repérer, de soutenir et d’accompagner ceux qui sont touchés, car c’est en agissant ensemble que nous construirons une société plus équilibrée et solidaire.

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